Décès du prophète Michée - Décès de saint Augustin.

1.     Décès du prophète Michée.

En ce jour de l’an 698 avant Jésus Christ décéda le prophète Michée (ميخا النبي). Ce prophète faisait partie de la tribu de Juda (سبط يهوذا) et il naquit dans le village de Morasthi non loin de Geth (مورشة جات). A cause de cela il fut appelé Michée de Morasthi (ميخا المورشتي). C’était une personne calme, équilibré, sage et bienveillant. De plus il était aussi un poète et ses écrits avaient un sens très profond.

Il prophétisa à l’époque de Yotam (يوثام), d'Achaz (أجاز) et d'Ézéchias (حزقيا), les rois de Juda. Son ministère dura environ soixante années de 758 avant Jésus Christ jusqu’à 698 avant Jésus Christ et son style ressemblait à celui du grand prophète Isaïe (إشعياء) dont il était contemporain. Ainsi il dit : « Dans les derniers jours elles seront bien visibles, la montagne du Seigneur et la maison de Dieu, au sommet des montagnes, elles s’élèveront au-dessus des collines. Et toutes les nations y viendront. »[1]

Michée prédit la destruction de la Samarie et celle de Jérusalem et la déportation de leurs habitants. Il leur suggérait de se repentir et prévoyait la pitié de Dieu, sa bénédiction et son pardon. C’est ainsi que sera glorifiée sa sainte montagne et les nations confesseront que le Seigneur est leur Dieu. Ce prophète put constater de son vivant la chute de la Samarie.

De plus, il parla avec précision du Christ et il précisa le lieu de sa naissance en disant : « Et toi, Bethléem, maison d’Ephrata, toi si petite parmi les milliers des fils de Juda, de toi me sortira un rejeton pour être prince d’Israël, et ses origines existent depuis le commencement, de toute éternité. »[2]

Jérémie, dans ses prophétie, a repris du livre de Michée lorsqu’il dit : « Michée de Morasthi était du temps d'Ézéchias, roi de Juda, et il dit à tout le peuple de Juda : Voici ce que dit le Seigneur : Sion sera labourée comme un champ, et Jérusalem déserte, et la montagne du temple un bois de chênes. »[3]

Le Christ lui-même a cité Michée lorsqu’Il dit : « Car je suis venu opposer l'homme à son père, la fille à sa mère et la bru à sa belle-mère : on aura pour ennemis les gens de sa famille. »[4]

Que la bénédiction des prières de ce grand prophète soit avec nous. Amen !



[1] Is 2 : 2 (Collection la Bible d’Alexandrie).

[2] Michée 5 : 2.

[3] Jérémie 34 : 18 (selon la numérotation de la Septante) ou Jérémie 26 : 18 (selon la numérotation des Bibles courantes). Traduction de la Septante par P.Giguet. A comparer avec Michée 4 : 12.

[4] Mt 10 : 35, 36 (Bible de Jérusalem). A comparer avec Michée 7 : 6.

 

2.     Décès de saint Augustin.

En ce jour de l’an 146 des martyrs (430 après Jésus Christ) décéda saint Augustin (أوغسطينوس) l’évêque d'Hippone (هيبونا) [l’actuelle ville d’Annaba (عنابة) au nord-est de l’Algérie].

Ce saint est né à Tagaste (تاجست) [actuellement Souk-Ahras (سوق اهراس) au nord-est d’Algérie] en 354 après Jésus Christ. Son père était païen et se prénommait Patricius (باتريمكوس) tandis que sa mère Monique (مونيكا) était chrétienne. Cette dernière l’initiât dès son enfance aux principes du christianisme.

Il entama ses études dans sa ville de naissance mais il se lia à un groupe de jeunes voyous qui l’entrainèrent dans le péché et l’ignominie. En conséquence, il négligea ses études et mena une vie d’oisiveté et d’échec car « les mauvaises compagnies corrompent les bonnes mœurs. »[1]

Ensuite, il poursuivit ses études à Carthage (قرطنجنة) [située actuellement à Tunis] et il y continua sa vie de débauche malgré les conseils incessants de sa mère qui priait pour lui en pleurant à chaudes larmes. Toutefois il continuait de dévier du droit chemin et sa mère, sainte Monique, en était bouleversée.

Lorsqu’il eut fini ses études à Carthage, il partit pour Rome puis se rendit à Milan où il trouva un poste dans l’enseignement. Sa mère le rejoignit à Milan et continuait à prier pour lui avec des torrents de larmes pour qu’il revienne dans le droit chemin. Elle contacta saint Ambroise (أمبروسيوس) l’évêque de Milan à qui elle se plaignait. L’évêque la consolait en lui disant : « Aie confiance, le fils de telles larmes ne saurait être perdu. »[2] Dieu fit rencontrer Augustin à ce saint évêque dont il admira la spiritualité et le talent de son discours. Il fut assidu à écouter ses sermons spirituels. Sa conscience commença à s’éveiller et lui reprocha ses péchés. Il se mit à lire le sainte Bible, plus précisément le livre d’Isaïe, les Evangiles et les épîtres de saint Paul. Il fut impressionné par les actions du Christ, de ses miracles et de sa mort vivifiante pour le Salut de l’humanité. Il lut aussi la vie de saint Antoine (الأنبا أنطونيوس), le père des moines (أب الرهبان), qu’avait écrite saint Athanase l’apostolique (القديس أثناسيوس الرسولي) et il fut très impressionné par la conduite de ce saint. Il ressentit l’appel de Dieu et décida de se repentir et de vivre avec Lui le restant de sa vie. En conséquence, il confessa devant saint Ambroise ses péchés et ses fautes passées puis voulut mener une vie d’ascétisme. Sur les conseils de celui-ci, il s’installa à l’écart de la ville de Milan pour prier et étudier la Bible en préparation à son baptême. En 387 après Jésus Christ, il reçut le baptême que lui conféra saint Ambroise. Sainte Monique se réjouit du repentir de son fils et de l’évolution de sa vie puis elle décéda en paix.

Après le décès de celle-ci, Augustin retourna à Tagaste, sa ville natale, et vendit tous ses biens et les distribua aux pauvres comme l’avait fait saint Antoine. Ensuite, il s’installa à Hippone pour y mener une vie de prières et d’ascétisme. Il fut rejoint par un grand nombre de disciples pour qui il édifia un monastère. Il devint leur père spirituel et leur guide sur le chemin du monachisme. Son excellente réputation se propagea dans les alentours et il fut ordonné prêtre par l’évêque d’Hippone en 389 après Jésus Christ. En 395 il fut consacré évêque puis succéda à l’évêque de la ville après le décès de ce dernier en 396. Il avait alors quarante-et-un ans et s’attacha à l’appel au repentir ainsi qu’à l’affection envers les pauvres et les nécessiteux.

A l’âge de soixante-douze ans, il nomma un évêque auxiliaire pour l’aider. Plus tard, il tomba malade puis décéda en paix à l’âge de soixante-seize ans après avoir servi fidèlement son peuple. Saint Augustin est l’exemple de la contrition franche pour toutes les générations. Il fut un philosophe spirituel qui légua à l’Eglise une profonde spiritualité et un grand nombre d’écrits.

Que la bénédiction des prières de saint Augustin soit avec nous et gloire soit à notre Seigneur, éternellement. Amen !

 


 

[1] 1 Co 15 : 33.

[2] St Augustin, Confessions, Livre III, chap. XII.