Glorieuse Nativité de notre Seigneur Jésus Christ - Commémoration des martyrs d’Akhmîm.

1.    Glorieuse Nativité de notre Seigneur Jésus Christ.

En ce jour de l’an 5501[1] après la création du monde selon la tradition de notre Eglise copte orthodoxe, et en l’an 42 du règne d’Auguste César, naquit notre Seigneur, notre Dieu et notre Sauveur Jésus Christ selon la chair de la très sainte Vierge Marie. En effet, par la volonté divine, Auguste César émit son édit pour recenser toute la terre. Alors Joseph monta de Nazareth à Bethlehem de Judée avec la Vierge Marie pour s’y inscrire car il était de la tribu de Juda et de la descendance de David. Comme ils étaient là, arrivèrent les jours où elle devait enfanter et elle mit au monde le sauveur du monde. Elle l'emmaillota et le coucha dans une mangeoire, car ils ne trouvèrent pas de logement.

Dans la même région, il y avait des bergers qui vivaient dehors et passaient la nuit dans les champs pour garder leurs troupeaux. L’ange du Seigneur se présenta devant eux, et la gloire du Seigneur les enveloppa de sa lumière. Ils furent saisis d’une grande crainte. Alors l’ange leur dit : « Ne craignez pas, car voici que je vous annonce une bonne nouvelle, qui sera une grande joie pour tout le peuple : Aujourd’hui, dans la ville de David, vous est né un Sauveur qui est le Christ, le Seigneur. Et voici le signe qui vous est donné : vous trouverez un nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire. » Et soudain, il y eut avec l’ange une troupe céleste innombrable, qui louait Dieu en disant : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes, qu’Il aime. » Lorsque les anges eurent quitté les bergers pour le ciel, ceux-ci se disaient entre eux : « Allons jusqu’à Bethléem pour voir ce qui est arrivé, l’événement que le Seigneur nous a fait connaître. » Ils se hâtèrent d’y aller, et ils découvrirent Marie et Joseph, avec le nouveau-né couché dans la mangeoire. Après avoir vu, ils racontèrent ce qui leur avait été annoncé au sujet de cet enfant. Et tous ceux qui entendirent s’étonnaient de ce que leur racontaient les bergers. Marie, cependant, retenait tous ces événements et les méditait dans son cœur. Les bergers repartirent ; ils glorifiaient et louaient Dieu pour tout ce qu’ils avaient entendu et vu, selon ce qui leur avait été annoncé. [2]

 En ce jour-là s’accomplirent les prophéties concernant la naissance du Seigneur d’une vierge. En effet le prophète Isaïe avait proclamé : Voici que la vierge est enceinte, elle enfantera un fils, qu’elle appellera Emmanuel.[3] Daniel aussi parlait de cette nativité lorsqu’il disait : Je regardais, au cours des visions de la nuit, et je voyais venir, avec les nuées du ciel, comme un Fils d’homme ; il parvint jusqu’au Vieillard, et on le fit avancer devant lui. Et il lui fut donné domination, gloire et royauté ; tous les peuples, toutes les nations et les gens de toutes langues le servirent. Sa domination est une domination éternelle, qui ne passera pas, et sa royauté, une royauté qui ne sera pas détruite.[4] Quant au prophète Jérémie il avait dit : Voici venir des jours – oracle du Seigneur–, où je susciterai pour David un Germe juste : il régnera en vrai roi, il agira avec intelligence, il exercera dans le pays le droit et la justice. En ces jours-là, Juda sera sauvé, et Israël habitera en sécurité. Voici le nom qu’on lui donnera : « Le-Seigneur-est-notre-justice. ».[5]

Nous devons donc concentrer nos pensées vers cette crèche de Bethléem et contempler le mystère de l’incarnation de Dieu et de Sa naissance dans une mangeoire pour notre Salut. Sachons qu’en faisant ceci, Il nous enseignait à mépriser le monde et toutes ses vanités et nous incitait à l’humilité, l’amour du prochain et la recherche de son bien. Nous devons vivre dans la vertu, la piété selon les principes chrétiens et ne jamais oublier le grand honneur qui nous a été fait par la naissance de notre bon Sauveur.

Comme nous nous sommes conformé au jeûne qui vient de se terminer et que nous sommes parvenus à cette glorieuse fête, nous devons faire tout ce qui est bon et pur. Tendons nos mains vers les faibles et ceux qui sont dans le besoin. Maintenons la paix et la concorde parmi nos frères à l’exemple notre Seigneur.

Implorons le Tout-Puissant d’être compatissant envers nous, de nous remettre les péchés, de bénir nos assemblées, nos demeures ainsi que notre travail, et de préserver pour nous la vie de notre père le grand-prêtre Abba … , pape d’Alexandrie et patriarche de la prédication de saint Marc et qu’Il le maintienne sur son trône de nombreuses années paisibles et heureuses. Puisse la paix régner dans l’Eglise et la vertu évoluer parmi ses fidèles. Que nous revivions cette glorieuse fête en étant comblés de la grâce de notre Seigneur et notre Sauveur Jésus Christ qui s’est incarné pour notre Salut.

A Lui est due toute gloire et tout honneur pour les siècles des siècles. Amen ! 



[1] Selon certaines théories, il s’est écoulé plus que 5500 années entre Adam et le Christ.

[2] Luc 2 : 8 – 20 (nouvelle traduction liturgique).

[3] Isaïe 7 : 14 (nouvelle traduction liturgique).

[4] Daniel 7 : 13 – 14 (nouvelle traduction liturgique).

[5] Jérémie 23 : 5 – 6 (nouvelle traduction liturgique).

 

2.    Commémoration des martyrs d’Akhmîm. 

En ce jour de l’an 20 des martyrs (304 après Jésus Christ) eut lieu le martyre de 8140 personnes dans la ville d’Akhmîm (أخميم). En effet, lorsque Dioclétien renia sa Foi et propagea l’idolâtrie, il ordonna aux gouverneurs de persécuter les chrétiens. Arien (أريانوس), le gouverneur d’Antinoë (أنصنا) arriva à Akhmîm ; il était accompagné d’abba Abadioun[1] (أنبا أباديون), l’évêque d’Antinoë. Lorsque les fidèles apprirent l’arrivée de l’évêque, ils l’invitèrent à célébrer la fête avec eux, surtout que leur évêque abba Odhakios (أنبا أوضاكيوس) été décédé un mois plus tôt.

Abba Abadioun répondit favorablement à leur invitation et ils le conduisirent à l’église du Sauveur (Psotîr – ÉPcotyr), qui était l’église principale de la ville pour la veillée de la fête. Il pria avec eux toute la nuit alors qu’il y avait une grande foule de chrétiens de la ville et des villages des alentours.

Arien apprit ce qui se passait, il se rendit à l’église avec un grand nombre de soldats qui tuèrent tous ceux qui se trouvaient à l’église. La tuerie se prolongea toute la journée de Noël au cours de laquelle le nombre de martyrs atteignit 5800. Parmi ces martyrs se trouvaient Asconda[2] (أبسكونده) qui était un grand prêtre païen qui s’était converti avec d’autres prêtres païens. Le carnage se prolongea pendant deux autres journées atteignit le nombre de 8140. Ils obtinrent la couronne du martyre et célébrèrent la fête au paradis de la joie.

Que la bénédiction de leurs prières soit avec nous et gloire soit à notre Seigneur éternellement. Amen !

 


 

[1] Orthographe reprise du livre « La géographie de l’Egypte à l’époque copte » d’Emile Amélineau

[2] Orthographe reprise du site de l’église saint Takla Himanote, Alexandrie.