Problème de la Peine, et de la Vie Nouvelle :

 

Cette épître a son importance spéciale dans la vie de l'église, car elle traite le problème de la peine. Cette peine dont chaque Homme souffre, qui préoccupe sa pensée et secoue toute son existance, surtout quand il tombe sous une détresse physique, psychologique ou morale. Il sent alors le besoin de quelqu'un qui soigne ses plaies profondes, non pas à un niveau philosophique, théorique, mais au niveau de la vie réelle, pratique. L'épître en son essence est un appel pour rencontrer la peine pas avec un regard noir, obscur, mais avec l'esprit de l'espérance vivante, en jouissant d'une nouvelle naissance qui vainc la peine et même la mort elle-même, car Il réssucite en pourvoir. « La résurrection de Jésus Christ d'entre les morts. » (1 :3)… Au lieu de la confusion à cause de l'amertume de la peine, l'apôtre nous relève à la joie de la jouissance de l'héritage éternel. Nous tressaillons alors d'une joie ineffable et glorieuse (1 :8). Au lieu de l'immersion dans les fatigues de la vie qui tuent l'âme, il nous relève à l'attente de la venue du tout Saint, à travers la vie sainte (1 :15,16), réalisant notre vrai rôle comme pierres vivantes dans la Maison habitée par l'Esprit pour constituer une sainte communauté sacerdotale. (2 :5)

Même si cette épître a été écrite aux « étrangers dans la dispersion, dans le Pont, la Galatie, … » (1 :1), elle n'a probablement pas été écrite pour les Juifs qui se sont dispersés de leur patrie, mais pour tous les croyants - quoique soit leur origine - qui ont souffert la dispersion à cause de leur foi. Car, il est clair qu'il parle aussi aux croyants d'origine gentil (5 :14,18 ; 2 :10 ; 4 :3). Etre étranger et la dispersion là veulent donc désigner chaque croyant qui se sent étranger, loin de sa cité dans les cieux (Philippiens 3 :20)… Elle est une épître adressée à tout Homme souffrant d'être étranger !

L'auteur de l'Epître :

  1. Les historiens de l'église et ses saints sont d'accord que son auteur est Saint Pierre l'apôtre.
  2. Saint Irenaeus est le premier à la citer, mentionnant le nom de Pierre l'apôtre. Mais, nous en trouvons aussi des extraits ou des passages semblables dans les écritures de pères qui l'ont précedé (du premier siècle), et aussi de pères qui l'ont suivi, comme l'épître de Barnabas, les écritures de Clément, l'évêque de Rome, le livre du berger de Hermas, et les écritures de Saint Polycarpe le martyr…
  3. Saint Clément l'Alexandrien l'a référenciée, aussi que le Savant Tertullien. L'historien Eusebius a aussi mentionné que l'épître de Pierre l'apôtre est un des livres que l'église a accepté sans aucun doute.
  4. L'épître est conforme au style des sermons de l'apôtre qui sont dans le livre des Actes, comme :

Premièrement : Il a indiqué que Dieu, comme juge, juge impartiallement. (1 :7, avec Actes 10 :34)
Deuxièmement : Il donne de l'importance à parler du Père qui a réssucité le Christ (1 :21 avec Actes 2 :32, 3 :15, 10 :40)
Troisièmement : Son annonce que le Christ est la pierre de l'angle. (2 :7 avec Actes 4 :11)

 

A qui l'épître a-t-elle été écrite ?

  1. Elle a été écrite aux croyants qui vivent en étrangers dans la dispersion, dans le Pont, la Galatie, la Cappadoce, l'Asie et la Bithynie (1 :1) Tous ces lieux sont en Asie Mineure.
  2. Une opinion dit que l'apôtre ne voulait pas désigner, par ces noms, les provinces d'après leurs limites géographiques officielles. Par exemple, Pont faisait partie de la province de Galatie jusqu'à l'an 63 A.D. Et Phrygie, qui occupe une grande partie au centre d'Asie Mineure, n'a pas été mentionnée parmis ces provinces, bien qu'il était impossible au porteur de l'épître de passer de Cappadoce en Asie sans passer par Phrygie. Pour cela, il est impossible que les Chrétiens de la province de Phrygie ne soient pas parmis les lecteurs de cette épître, surtout qu'ils étaient nombreux (Actes 18 :23). Pour cela, ces noms sont compris d'une façon plus vaste, c'est-à-dire qu'ils désignent toute l'Asie Mineure.
  3. Il se trouvait, au jour de la Pentecôte, des représentants de Pont, Cappadoce et Asie (Actes 2 :9)
  4. Pont : se trouve près de la Mer Noire, et est l'origine d'Aquilas. Comme l'apôtre a commencé par elle, le savant Tertullien, le martyr Kyprianus et Saint Jérôme ont intitulé cette épître l'épître Pontienne, ou l'épître des Pontiens.
  5. Cappadoce : est à l'Est de Pont.
  6. Asie : Il veut dire la province d'Asie en Asie Mineure. Elle est le domicile d'Aquilas le choisi. (Actes 18 :2)
  7. Bithynie : est près de Pont du côte de Constantinople.

 

Le temps et lieu de son écriture :

Elle a été écrite entre les années 63 et 67 A.D., pendant la persécution par Néron (54 - 68 A.D.)

Elle a été écrite de Babylone (5 :13). Il y a des avis différents à propos de la précision de la ville de Babylone :

    1. Tous sont presque d'accord qu'elle n'est pas Babylone sur la rivière d'Euphrate, car elle était ruinée. Aussi la tradition ne mentionne pas que l'apôtre y est allé, et il est très peu probable que Saints Marc et Silas y étaient.
    2. Les Catholiques prétendent qu'elle désigne Rome, s'appuyant en ceci sur le fait que « Babylone » dans l'Apocalypse désigne Rome… Mais il n'y a rien qui soutient cette opinion, mais, au contraire, il y a ce qui l'oppose :

Premièrement : Pour quelle raison l'apôtre ne mentionnerait-il pas le nom de Rome directement ?
Deuxièmement : Il a été prouvé historiquement que Pierre l'apôtre n'est pas arrivé à Rome, avant d'y être martyrisé, pour une période assez longue pour envoyer deux épîtres.
Troisièmement : L'ordre des provinces comme il est dans l'épître est de l'Est à L'Ouest, ce qui confirme que l'épître a été écrite d'un certain lieu à l'Est.

  1. L'avis le plus probable est que Babylone est « Babylone » au Caire Ancien, qui était le domicile d'un goupe de Juifs, et le centre des soldats Romains, dont les traces antiques sont présentes de nos jours.


Cet avis est supporté par les traditions historiques qui disent que Saint Marc l'apôtre est venu en Egypte à peu-près en 61 ou 62 A.D.

Les caractères spéciaux de l'épître :

  1. Elle se caractérise par la grande ressemblance qui se trouve entre elle et ce qui a été écrit en certains des épîtres de Paul l'apôtre, spécialement l'épître aux Ephésiens, l'épître aux Romains, l'épître aux Galatiens, et l'épître à Tite… Nous trouvons aussi une grande ressemblance entre cette épître et celle aux Hébreux, à une large mesure, car nous trouvons plusieurs mots qui sont venus dans les deux épîtres sans être venus dans les autres livres du Nouveau Testament.
  2. L'épître cite beaucoup l'Ancien Testament, car il est l'apôtre de la circoncision.
  3. Beaucoup de références aux paroles du Christ, car il a été un témoin de ce qu'il a vu et entendu du Seigneur Lui-même.

 

Le but de l'épître :

  1. L'encouragement des croyants à accepter la peine… Cette épître est considérée une des épîtres les plus merveilleux de consolation. Il ne s'y trouve un chapitre sans qu'il n'en parle.
  2. Découvrir la vie sainte pratique et les relations échangées dans la famille, la société et l'église, à travers la foi dans le Seigneur Jésus souffrant.

Des objections à propos de l'auteur de l'épître, et la réponse à ces objections :

Nous avons parlé du côté positif qui nous assure que l'épître a été écrite par Saint Pierre l'apôtre. Mais, certains critiques ont présenté des objections à propos de l'auteur, et les savants on présenté une réponse à ces objections :

Premièrement : Du côté lingual :

Saint Pierre n'était pas un homme illettré, mais, en même temps, il n'était pas de haute culture. Il était un pêcheur (Marc 1 :16, Luc 5 :2-3, Jean 21 :3). Il venait de Bethsaïda (Jean 1 :44). Il a été dit de lui et de Jean devant le Sanhédrin « qu'il s'agissait d'hommes sans instrucion et de gens quelconques. » (Actes 4 :13). Pourtant, l'épître contient le plus beau et merveilleux de ce qui a été écrit dans le Nouveau Testament comme langue Grècque. Les idées sont avancées et les phrases faciles et attrayantes, utilisant des phrases artistiques merveilleuses comme dans 3 :21, qui découvrent une grande richesse de vocabulaire, car il s'y trouve 60 mots grecs qui ne se trouvent pas dans le reste des livres du Nouveau Testament. D'une autre part, il est impossible que l'épître eut été écrite d'abord en Araméen - la langue journalière du peuple palestinien pendant le temps du Christ - et a été ensuite traduite en Grec, car elle contient des citations de l'Ancien Testament, prises directement de la version des Septante.

R. Knoph trouve que Luc et l'auteur de l'épître aux Hébreux sont les seuls qu'on puisse comparer à l'auteur de cette épître à propos du style Grec.

Son style Grec est plus coulant que le style de Saint Paul, et plus élevé que d'appartenir à Saint Pierre.

Maintenant, nous présentons brièvement la réponse à ces objections :

1) A propos de la langue et culture Grècque, comme j'ai dit avant dans l'introduction à l'Evangile d'après Jean, l'habitude des Juifs était d'avoir une profession, quoiqu'ils soient bien cultivés ou riches. Paul le Tarsien était bien informé, et avait sa place sociale et religieuse, mais, en même temps, pratiquait la profession de fabricant de tentes. De même, Simon Pierre, quoiqu'il soit un pêcheur de poissons, ceci ne veut pas dire qu'il n'est pas de haute culture Grècque, surtout que sa demeure est Bethsaïda, un village sur le côte Est du Jourdain, pas loin du lac de Gennesareth ; région Juive, mais d'un style mondial. Pour cela, nous trouvons son frère André, et Philippe aussi, qui sont de Bethsaïda (Jean 1 :44, 12 :21) portant des noms Grecs. Toute personne qui a été élevée à Bethsaïda comprend le Grec et a de la connaissance de la culture hellénique.

2) Plusieurs étudiants se concentrent sur la parole de l'apôtre : « Je vous ai écrit ces quelques mots par Silvain, que je considère comme un frère fidèle… » (5 :12), se demandant quel est le vrai rôle de Silvain, appelé Silas, considéré comme un prophète et qui a accompagné Saint Paul dans sa mission (Actes 15 -18) ?

Certains trouvent qu'il n'était pas seulement un scribe et secrétaire de Saint Pierre, comme il l'était aussi à Saint Paul, mais, comme quelqu'un qui prêche et comme serviteur, il avait son rôle vital dans l'église. Il a participé avec Saint Pierre dans l'épître, dans la langue comme dans la pensée… Peut-être représentait-il l'anneau de liaison entre la pensée des deux apôtres. Pour cela, l'épître a été semblable à certains des épîtres de Saint Paul.

Certains critiques trouvent que Silas, ou Silvain, était un chrétien de Jérusalem, à haute culture hellénique. Pour cela, il avait un rôle principal comme anneau de liaison entre les apôtres et ceux qui parlent le Grec. Ceci est clair dans son choix avec Judas, appelé Barsabbas, pour aller à Antioche, Syrie et Cilicie, traduisant aux églises ce que Saint Jacques a dit dans l'Assemblée de Jérusalem. (15 :22…etc.)

Deuxièmement : Du côté éducatif ou théologique :

Certains objectent à propos de l'auteur, disant que s'il était Saint Pierre, qui a vecu très près du Christ, il n'aurait pas écrit des phrases théologiques, mais nous aurait écrit à propos de notre Maître. Il est vrai qu'il s'est appelé : « témoin des souffrances du Christ » (5 :1), mais il n'a pas présenté de détails à propos des souffrances…

La pensée théologique là - à l'avis de certains critiques - est plus proche de l'école de Saint Paul que de l'école de Saint Pierre. Pour cela, ils trouvent que l'épître pourrait être écrite par l'un des disciples de Paul, non par Saint Pierre. F.W. Beare trouve que l'auteur a une pensée particulière à lui, qui diffère de celle de Saint Paul, mais qui se forme à travers les écritures de Paul, puisque l'auteur est son disciple.

La réponse à cela est la suivante :

1. A propos de l'objection contre l'attribution de l'épître à l'apôtre sous prétexte qu'il n'a pas écrit ses mémoires et souvenirs des actions personnelles du Christ, plusieurs étudiants trouvent dans cette objection ce qui montre son opposé, c'est-à-dire ce qui supporte son attribution à l'apôtre à qui l'évangile était clair, juste devant ses yeux. Car, il s'occupe de faire entrer les croyants dans la vie en Christ Jésus, et brûle le coeur des souffrants par le regard vers la dernière venue du Christ, non en présentant des mémoires personnelles.

2. Quant à ce que l'épître porte comme pensée proche de l'école de Saint Paul l'apôtre, nous aimerons, premièrement, souligner deux côtés importants : Le premier est de ne pas ignorer le rôle du Saint Esprit dans l'inspiration divine qui donne à toute la Sainte Bible le don d'être une seule unité. Bien que chaque auteur ait ses propres caractères qui le distinguent, l'Esprit est unique, comme Pierre l'apôtre dit : « Avant tout, sachez-le bien : aucune prophétie de l'Ecriture n'est affaire d'interpretation privée ; en effet, ce n'est pas la volonté humaine qui a jamais produit une prophétie, mais c'est portés par l'Esprit Saint que des hommes ont parlé de la part de Dieu. » (2 Pierre 1 :20, 21). Deuxièmement, si les deux Saints Pierre et Paul se distinguent dans leur présentation de la pensée théologique, cette distinction ne signifie pas une différence dans la pensée, mais, au contraire, l'unité de la pensée théoligique authentique, tout en la présentant d'une façon distinguée d'après les talents de chaque apôtre, et d'après les besoins des écoutants… L'unité de la pensée est basée sur le principe de l'unité dans le corps du Christ, qui est un, à travers le travail du Saint Esprit unique et l'adoption de l'une et seule tradition livrée une fois aux saints.

Nous ne renions pas que la communion d'amour qui travaille entre les apôtres, et leurs rencontres continuelles en Christ Jésus ont produit de l'interaction entre eux, de sorte que chacun a été affecté par son frère… toujours en présence de la règle de foi originale et ferme. Dans l'épître aux Galates, Saint Paul parle très clairement : « En suite, au bout de quatorze ans, je suis monté de nouveau à Jérusalem… j'y montai à la suite d'une révélation et je leur exposai l'Evangile que je prêche parmi les païens ; je l'exposai aussi dans un entretien particulier aux personnes les plus considérées, de peur de courir ou d'avoir couru en vain. » (Galates 1 :1,2). En même temps, il dit : « Mais, lorsque Céphas vint à Antioche, je me suis opposé à lui ouvertement, car il s'était mis dans son tort. » (Galates 2 :11)

Aussi J.W.C. Wand trouve dans l'épître une absence des enseignements de Paul comme la justification, la Loi, le Nouveau Adam et le corps, avec l'apparition claire des traits particuliers à la pensée de Saint Pierre, comme l'abondance de citations de l'Ancien Testament, le sentiment ecclésiastique et historique, et le sentiment du Christ. Quoiqu'il soit impossible de présenter la pensée théologique particulière à Saint Pierre d'une façon scientifique précise, sa pensée est distinguée de celle de Paul. Parmi les traits principaux de l'épître est l'impression de la résurrection du Christ, à laquelle Saint Pierre a touché, dans toute l'épître, surtout dans l'enseignement de la descente du Christ à l'enfer (la prison) pour prêcher aux morts, annonçant à eux la réalisation de ce dont ils sont morts à l'espérance. (3 :19)

Troisièmement : Du côté historique :

Certains objectent parce que : comment l'auteur peut-il être Pierre l'apôtre, alors qu'il parle aux Chrétiens persécutés (1 :6 ; 2 :12,15 ; 4 :12, 14-16 ; 5 :8,9) à cause du Nom du Christ. Ceci suppose que le Christianisme en ce temps était considéré comme un crime en soi, qui est puni officiellement, et qu'il ne s'agit pas simplement d'une détresse individuelle, ou de groupes irrésponsables. Certains critiques trouvent que, du côté historique, bien que la persécution de Néron ait été excitée contre les Chrétiens à Rome, cette persécution, à leur avis, ne s'est pas étendue aux pays mentionnés dans cette épître (Pont, Galatie, Cappadoce, Asie, Brithynie). Pour cela, cette épître, à l'avis de ces critiques, a été écrite ou bien pendant la persécution de Domitien ou de Trajan, alors que Saint Pierre a été martyrisé tôt, pendant l'ère de Néron.

Ceci est soutenu, à l'avis des critiques, par la ressemblance entre ce qui a été écrit dans cette épître, et l'épître de Pliny à l'empereur Trajan.

La réponse est la suivante :

1. A propos de la supposition que la persécution mentionnée dans l'épître était une persécution générale et officielle qui ne convient pas à l'ère de Néron, mais à celle de Domitien, cette supposition est en doute. Car, quoiqu'une persécution d'un petit nombre de Chrétiens à Rome, comme Phavius Clément et Domitela, pendant l'ère de Domitien, a existé, il n'y a point de preuve sûre qu'une persécution générale dans les provinces mentionnées dans l'épître a été faite. Ce qui le rend difficile de considérer l'auteur comme contemporain de l'ère de Domitien.

2. Il n'est pas nécessaire que la persécution mentionnée dans l'épître eut été officielle, contre les Chrétiens. Bien que l'apôtre mentionne qu'ils ont souffert pour le Nom du Christ (4 :14), ceci ne signifie pas que cette souffrance était parce qu'ils s'appelaient des Chrétiens. Car les Chrétiens, dès le début, considèrent chaque souffrance qu'ils subissent comme étant pour le Nom du Christ… En plus, le nom de « Chrétiens » n'était pas encore répandu dans ces régions.

3. Il n'est pas possible d'accepter le point de vue de certains critiques que cette épître a été écrite pendant l'ère de Trajan à cause de la ressemblance entre elle et les correspondances du gouverneur Pliny à l'empereur, et qui découvrent l'état des Chrétiens, à cause des raisons suivantes :

a) Ce qui a été écrit dans Pliny ne montre pas une persécution générale dans tout le lieu. Tandis que ce qui a été écrit dans l'épître, là (5 : 9), annonce une détresse que les Chrétiens, où qu'ils soient, subissent.

b) Ce qui a été écrit dans Pliny montre que ce qui arrivait aux Chrétiens n'était rien de nouveau, mais qu'il s'étendait du passé. Quant à ce qui a été écrit dans l'épître de Saint Pierre, il le montre comme une expérience nouvelle. (4 :12)

4. Il n'y a rien qui empêche d'accepter que la persécution mentionnée dans l'épître était pendant l'ère de Néron. Bien qu'il n'y a pas de preuve de l'extension de la persécution dans toutes les régions, le savant Tertullien nous présente un rapport à propos de l' « Institutum Neronianum », où il a été écrit que les Chrétiens ne sont pas protégés par la loi (quoique nous ne trouvons pas de preuve à cela). En tout cas, sans doute, les régions mentionnées dans l'épître avaient une connection avec la capitale Rome, et ce qui est arrivé aux Chrétiens à Rome a atteint ces régions, et a eu son effet sur le traitement des Chrétiens en tout lieu, bien qu'un décret officiel de persécution n'a pas été émis. Ce qui a été écrit dans l'épître n'annule pas l'acceptation de ce point de vue.

5. Y a-t-il une nécessité qui exige que ce qui a été écrit dans l'épître signifie une persécution officielle de la nation Romaine ? Ce qui est dans la première partie de l'épître parle des souffrances d'une façon générale (1 :6, 7 ; 3 :13-17). Quant à ce qui est à la fin de l'épître, il découvre une forte résistance et une détresse amère qui leur est arrivée, car il dit : « Bien-aimés, ne trouvez pas étrange d'être dans la fournaise de l'épreuve, comme s'il vous arrivait quelque chose d'anormal. » (4 :12) Mais ceci n'exige pas qu'ils sont entrés dans la détresse du martyr en versant leur sang par un ordre impérial. Mais, cette détresse est un reflet du regard des citoyens vers eux d'une façon détestable.

Peut-être sa parole « la fournaise de l'épreuve » désigne ce que Néron faisait, car il utilisait les Chrétiens comme flambeaux sur les routes, en les brûlant dans le feu. Peut-être aussi qu'elle signifie symboliquement la détresse amère qui fait que la personne est comme en feu.

Quatrièmement :

 

Il existe dans la parole de l'apôtre : « les anciens qui sont parmi vous, moi qui suis ancien » ce qui a fait que certains ont douté que l'auteur soit Pierre l'apôtre, surtout que Saint Pierre n'a pas vu les souffrances du Christ, bien qu'il dit là : «témoin des souffrances du Christ »

La réponse à ceci est la suivante :

1. Le mot « anciens » en grec est « presbyteroi », et veut dire « prêtres » quelque soit leur rang [évêques - prêtres - diacres] ; Saint Pierre, étant apôtre, porte la « prêtrise ». Ce titre était utilisé pour appeler les apôtres jusqu'au temps de Papias, et ne signifie pas, dans la première église, un titre de moindre valeur. Pour cela, Jean l'apôtre s'appelle lui-même « l'ancien » « presbyteros » 2 Jean 1, 3 Jean 1.

2. H. Windisch trouve que Pierre l'apôtre a parlé ainsi, comme un des anciens, par l'esprit d'humilité, ne se distinguant pas d'eux. Et, Selwyn trouve que Pierre l'apôtre a écrit cela par sympathie pour ses lecteurs.

3. Bien que Pierre l'apôtre n'a pas vu les souffrances du Maître, il en est témoin en en voyant une part.

Sections de l'épître :

1. Le salut est les souffrances Chapitre 1

2. Notre relation avec le Christ, notre Roche Chapitre 2

3. Nos relations sociales en Seigneur Jésus Chapitre 2

4. Nos relations familiales en Seigneur Jésus Chapitre 3

5. Nos relations, en Seigneur Jésus, avec ceux qui nous ennuient Chapitre 3

6. La détresse et la vie de sainteté Chapitre 4

7. Nos relations ecclésiastiques, en Seigneur Jésus Chapitre 5



Chapitre I


L'apôtre parle, dans ce chapitre, du salut et des souffrances.

1. Salut d'Ouverture

2. Le Travail Salvateur de Dieu

Premièrement : L'amour de la Trinité pour nous

Deuxièmement : Les dons nouveaux de Dieu

3. Notre Position à Propos du Salut

Premièrement : La foi, l'espérance et l'amour

Deuxièmement : La lutte et le travail

+ + +

Salut d'Ouverture

« Pierre, apôtre de Jésus Christ, aux élus qui vivent en étrangers dans la dispersion, dans le Pont, la Galatie, la Cappadoce, l'Asie et la Bithynie. » (verset 1)

« Pierre », qui est le nom dont le Seigneur l'a appelé (Jean 1 :42), et il s'appelle en Syrien « Céphas » ou « Kiphas » signifiant « pierre », désigne la foi qu'il a prononcée à propos du Seigneur Jésus…

« Apôtre de Jésus Christ » Là, il s'appelle lui-même apôtre, c'est-à-dire un des douze, non leur chef, mais un d'eux.

« aux élus qui vivent en étrangers dans la dispersion, dans le Pont, la Galatie… » Nous avons parlé de ces pays plus haut… Là, il les appelle étrangers et dispersés. Ceci convient à l'esprit de l'épître car elle est visée à des gens qui souffrent.

Ce fait d'être étrangers n'est pas basé seulement sur la courte durée de la vie, mais il est à un niveau plus élevé, qui est notre appartenance au Royaume célèste du Christ. Et, comme l'apôtre dit : « Car notre cité, à nous, est dans les cieux. » (Philippiens 3 :20)

Ce sentiment d'être étranger provenant non d'un regard pessimsite, désespéré, mais d'un regard merveilleux… qui est l'attachement aux choses célèstes, est la base de supporter les souffrances avec patience, et du refus des choses terrestres. Il est même la base de toute notre vie spirituelle.

Saint Jean El Dorgui a défini vivre en étranger, disant : « Vivre en étranger veut dire quitter pour toujours tout ce qui est sur notre terre comme affaire temporelle qui nous gêne à arriver au but de la vie spirituelle.

Vivre en étranger est une conduite humble… une sagesse invisible… une intelligence que la plupart ne connaissent pas… une vie cachée… un but invisible… une méditation non vue… un désir d'être humble… un désir de souffrir… une volonté continuelle d'aimer Dieu… un excès de charité… un refus de la gloire fausse.. un silence profond. »

Donc, vivre en étranger est une libération de l'âme humaine, avec toute son énergie, pour traverser par dessus les souffrances et les fatigues, pour devenir passionnée par l'amour de la Sainte Trinité.

Le Travail Salvateur de Dieu

 

Premièrement : L'amour de la Trinité pour nous :

Puisque l'épître est à propos de « la souffrance dans la vie du croyant », il fallait que l'Apôtre commence son discourt par « le Salut » que la Trinité nous offre d'un amour inexprimable, car la découverte de l'Homme de l'amour sacrifiant de Dieu est le fort motif pour supporter les souffrances volontier. Pour cela, il nous a parlé de :

  1. L'amour du Père, annoncé dans Son choix de l'Homme.
  2. L'amour du Saint Esprit, annoncé dans notre sanctification pour que nous devenions obéissants.
  3. L'amour du Fils, annoncé dans la croix.

1. Notre choix par Dieu le Père : Car l'Apôtre a dit : « Qui sont élus selon la prescience de Dieu le Père, par la sanctification de l'Esprit, afin qu'ils deviennent obéissants, et qu'ils participent à l'aspersion du sang de Jésus Christ. » Verset 2

Dieu a annoncé son amour pour l'Homme en nous choisissant pour aller à son Règne… Ce choix a été mal compris par les Juifs fanatiques, car ils l'ont cru basé sur la préférence de Dieu d'un peuple ou d'une race particuliers, et sur l'acte de les faire suivre sa voie… Pour cela, l'Apôtre de la circoncision s'est engagé à parler de notre choix par le Père, en clarifiant ce qui suit :

a) Le choix est basé sur « la prescience de Dieu le Père » Cette prescience est autre que la volonté. Quant à la volonté, Il veut que tous soient sauvés, mais, par sa prescience, Il connaît ceux qui l'acceptent, croient en Lui et demeurent en Lui. Et, comme l'Apôtre le dit : « car ceux qu'il a connus d'avance, il les a aussi prédestinés à être semblables à l'image de son Fils. » (Romains 8 :29)

Sur la croix, le Fils a ouvert ses bras, annonçant l'invitation du Père à toute l'humanité… Mais le Père connaît ceux qui le suivent et obéissent à ses commandements, comme le Fils connaît ses brebis. (Jean 10 :14)

b) L'Apôtre là - comme Saint Augustine l'a dit - appelle les croyants choisis, pas parce que tous demeureront fermes dans ce choix jusqu'à la fin, mais parce que les choisis sont parmi les rangs des croyants.

c) Dans ce choix, il n'y a pas de privation de l'Homme de sa liberté et sa limitation à une conduite particulière, mais il est « la sanctification de l'Esprit, pour que [nous devenions] obéissants. », c'est-à-dire soumis au travail de l'Esprit du Seigneur, étant toujours obéissants.

Saint Augustin a étudié ce sujet et a dit : 'Saint Paul dit de Philémon : « J'aurais désiré le retenir auprès de moi, pour qu'il me serve à ta place, pendant que je suis dans les chaînes pour l'Evangile. Toutefois, je n'ai rien voulu faire sans ton avis, afin que ton bienfait ne soit pas comme f, mais qu'il soit volontaire. »'

Aussi, dans le livre de la Deutéronome : « Vois, je mets aujourd'hui devant toi la vie et le bien, la mort et le mal… Choisis la vie, afin que tu vives, toi et ta postérité. » (30 :15,19)

De même, dans le livre du fils de Sira : « Lui-même a créé l'homme au commencement et l'a laissé à son propre conseil… Si tu le veux, tu peux observer les commandements, rester fidèle dépend de ton bon vouloir. Il a placé auprès de toi le feu et l'eau ; selon ton choix tu étendras la main. » (Siracide 15 : 14-17)

Nous lisons aussi dans le livre d'Isaïe : « Si vous avez de la bonne volonté et si vous êtes dociles, vous mangerez les meilleurs productions du pays ; mais si vous résistez et si vous êtes rebelles, vous serez dévorés par le glaive, car la bouche de l'Eternel a parlé. » (1 :19, 20)

Nous n'atteignons pas notre but sans la volonté. Mais nous ne pouvons pas accomplir le but sans recevoir l'aide divine.

2. La sanctification de l'Esprit, pour que nous devenions obéissants :

Le Père nous aime, alors, Il nous a choisis pour être à Lui. Et le Saint Esprit nous aime de l'amour-même du Père, car Il est l'Esprit du Père, et son travail est de nous sanctifier pour que nous devenions obéissants.

L'Homme seul ne peut pas se sanctifier, et ne peut pas lutter. Pour cela, Dieu nous a donné son Esprit comme aide. Pendant les mystères du Baptême et du Meiroun (l'huile sainte avec laquelle le prêtre fait le signe de la croix sur les differentes parties du corps de l'enfant, après le baptême), l'Esprit de Dieu a habité en nous et nous sommes devenus choisis pour Lui… Et, pendant le mystère du repentir et de la confession, nos péchés sont pardonnés… Pendant le mystère de l'Euchariste, nous demeurons fermes en Dieu… Aussi, l'Esprit nous offre ses travaux de piété comme l'amour, la joie, la paix, la douceur…

Par tout cela, l'Esprit nous sanctifie et nous aide à devenir obéissants et à persévérer.

3. « L'aspersion du sang de Jésus Christ » :

L'amour de Dieu, en nous choisissant, et sa sanctification de notre vie, Lui ont coûté un prix cher ! Le sang de Jésus Christ, pour le pardon de nos péchés, pour la guérison des maladies de nos âmes, et pour le testament de notre communion avec Lui !

Devant cet amour pratique et généreux, nous avons honte de murmurer à propos des souffrances, ou de nous plaindre des détresses, ou d'avoir peur de la mort !

« Que la grâce et la paix vous soient multipliées ! »

1. La grâce : c'est-à-dire ses grâces gratuites et ses bénédictions divines qui remplissent le coeur de paix.

2. La paix : Elle est basée sur la grâce de Dieu. Alors, l'âme réalise sa réconciliation avec Dieu, la source de sa paix et de son bonheur. Alors, elle se donne à Lui, dans une communion d'amour, et elle s'élève plus haut que les souffrances. Ceci reflète aussi de la paix avec les autres, même ceux qui nous ennuient… Car l'intérieur est fort et ferme, alors, l'extérieur ne se trouble pas !

Deuxièmement : Les dons nouveaux de Dieu :

L'Apôtre nous décrit la grandeur de Ses dons gratuits, dont nous jouissons à cause du mérite de Son sang. Il dit : « Béni soit Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus-Christ, qui, selon sa grande miséricorde, nous a régénérés » Verset 3

Tu es béni, Dieu le Père, car Tu nous as donné, par Ta riche miséricorde, le don le plus précieux… Tu nous a donné une régénération par le baptême ! Cette régénération sur la fondation de laquelle toute notre adoration de Toi est construite ! Car Tu nous a donné :

1. La régénération par laquelle nous avons été retranchés de l'olivier sauvage, et nous avons été greffés dans le nouvel olivier. (Romains 11 :22)

 

Notre Homme ancien fut crucifié, et il nous a été donné de devenir une nouvelle création. (2 Corinthiens 5 :17) « non à cause des oeuvres de justice que nous aurions faites, mais selon sa miséricorde, par le bain de la régénération et le renouvellement du Saint Esprit. » (Tite 3 :5)

Comme Saint Didimus l'Aveugle dit : 'Quand nous sommes plongés dans les fonts baptismaux, par l'excès de la bonté de Dieu le Père, et la grâce de son Esprit Saint, nous sommes dénués de nos péchés. Car, nous nous débarassons de notre Homme ancien, nous nous renouvelons, et nous devenons marqués comme sa propriété personnelle, par son pouvoir. Mais, quand nous sortons des fonts baptismaux, nous portons Christ notre sauveur comme une robe qui ne s'use jamais, et qui mérite l'honneur-même du Saint Esprit ; le Saint Esprit qui nous a renouvelés et qui a payé notre prix par sa marque.

2. Une nouvelle espérance : car l'Apôtre continue : « pour une espérance vivante par la résurrection de Jésus-Christ d'entre les morts. » Verset 4

Les regards - dans l'Ancien Testament - se fixaient sur la terre promise, et sur les bénédictions temporelles, comme symbôles de la Jérusalem célèste et ses bénédictions éternelles, en faisant allusion aux choses éternelles autant que leurs yeux pouvaient voir. Quant à maintenant, après que nous avons eu la régénération d'un Père célèste et d'une mère célèste (l'Eglise), il n'est pas convenable pour nous d'avoir de l'espérance dans les choses temporelles.

Cette nouvelle espérance est basée sur la résurrection du Seigneur d'entre les morts, car nous avons eu les membres de son corps secret, c'est-à-dire, nous ôtons toute espérance temporelle, aspirant, avec une espérance vivante, à l'héritage éternel.

Celle-ci est une espérance vivante, car elle a comme source un coeur vivant qui déborde, à jamais, de la vie d'amour qui ne finit jamais !

3. Un héritage éternel :

 

Celui qui est né de la chair, s'attend à un héritage matériel. Mais, celui qui est né de l'Esprit, son coeur s'attache à un héritage spirituel. « Or, si nous sommes enfants, nous sommes aussi héritiers : héritiers de Dieu, et cohéritiers de Christ. » (Romains 8 :17)… Et, quels sont les caractéristiques de cet héritage spirituel ?

« Pour un héritage qui ne peut ni se corrompre » car il n'est pas un héritage terrestre mais célèste.

« ni se souiller » car il diffère de l'héritage terrestre qui peut être pris par force, par malice ou par détournement… Il peut aussi être dépensé dans de mauvaises dépenses.

« ni se flétrir » car sa beauté ne s'en va pas, et il ne perd pas sa splendeur.

« Il vous est réservé dans les cieux » car il est le sujet de l'intérêt de Dieu et de sa garde ; Il le réserve pour vous, c'est-à-dire pour tout Homme. Nous ne nous désespérons donc jamais, car Il a préparé les cieux pour nous, malgré le degré de bassesse que nous avons atteint…

Et, comme Saint Jean Chrysostome dit : 'Considérez comment notre nature s'est baissée, puis s'est élevée ? ! L'Homme ne pouvait s'abaisser plus qu'au degré où il est tombé, et il est impossible de s'élever plus haut qu'où Christ s'est élevé (et nous a éleves avec Lui).

Aujourd'hui (jour de l'ascension du Seigneur) notre nature a été élevée plus haut que celle de toute créature !

4. Une nouvelle puissance : « à vous qui, par la puissance de Dieu, êtes gardés par la foi pour le salut prêt à être révélé dans les derniers temps ! » Verset 5

La main divine qui réserve l'héritage est celle qui nous garde, nous, prêts à recevoir l'héritage, car elle nous présente toute possibilité pour que nous soyons sanctifiés pour les noces célèstes, qui annoncent le grand jour du Seigneur.

Notre Attitude Envers le Salut

Bien que Dieu nous présente toute possibilité pour notre salut, nous ne jouirons point de marcher sur la voie du salut sans y faire part nous-mêmes par notre volonté (intention) et notre travail…

Cette participation de notre part ne diminue pas le travail salvateur de Dieu, ni n'annule sa gratuité, ni ne pousse au pharisaïsme… Car, nous croyons que notre foi, notre espérance, notre amour, et nos travaux, malgré leur nécessité - car, sans eux, nous sommes privés du salut - ne proviennent pas de nous-même. Mais, ils sont un don de Dieu qu'Il offre à ceux qui persévèrent et qui gagnent [le Royaume de Dieu], un don qui qui est basé sur le mérite du sang du Christ.

Il n'y a point de justification pour un homme sans la foi, l'espérance et l'amour (les actes de l'amour), et il n'y a point de bénéfice des actes puissants de Dieu pour notre salut, sans eux. Quel est donc notre devoir?

1. La foi: "C'est là ce qui fait votre joie, quoique maintenant, puisqu'il le faut, vous soyez attristés pour un peu de temps par diverses épreuves, afin que l'épreuve de votre foi, plus précieuse que l'or périssable (qui cependant est éprouvé par le feu), ait pour résultat la louange, la gloire et l'honneur, lorsque Jésus Christ apparaîtra." (Versets 6,7)

Comme l'Apôtre parle de notre devoir et de notre position envers notre salut précieux, il nous demande d'avoir la foi pratique:

a) Une vie pleine de joie: Car la foi dans le Seigneur notre Sauveur enflamme dans l'âme une joie que les souffrances ou les tentations ou n'importe quelle circonstance extérieure n'éteint pas. Réjouissons-nous et soyons heureux avec notre mère, la Vièrge, disant: "mon esprit se réjouit en Dieu, mon sauveur." Et, disons avec le Psalmiste, dans son repentir, "Rends-moi la joie de ton salut."

b) Une vie pleine de tentations: "puisqu'il le faut, vous soyez attristés", car les tentations ne sont pas une chose secondaire dans la vie du croyant, mais elles sont obligatoires, car, à travers elles, le croyant est en communion avec le Seigneur souffrant. Et, il n'est pas exposé à une ou deux tentations, mais a des tentations variées, portant la croix, comme Simon de Cyrène, avec le Seigneur Jésus.

Ces souffrances sont aisées, car notre temps comme étrangers, quoiqu'il puisse être long, est court en comparaison avec l'éternité.

Cette endurance augmente notre foi, car nous la recevons, par la lutte, des mains de la grâce divine… Pour cela, notre endurance n'annule pas la gratuité du salut, et ne provoque pas en nous un sentiment de notre propre vertu, mais de la vertu de Dieu.

2. L'espérance: "ait pour résultat la louange, la gloire et l'honneur, lorsque Jésus-Christ apparaîtra." (Verset 7)

L'espérance soutient le croyant pendant les tentations, car il élève son regard vers le grand jour du Seigneur, pour voir:

a) La louange du Seigneur pour sa propre persévérence jusqu'à la fin. "Celui qui persévérera jusqu'à la fin sera sauvé." (Matthieu 24:13)
b) La gloire devant ses frères qui partagent avec lui la Jérusalem Céleste.
c) L'honneur, car il mérite de s'unir à l'Epoux céleste et glorieux.

3. L'amour: "Vous l'aimez sans l'avoir vu, vous croyez en lui sans le voir encore, vous réjouissant d'une joie merveilleuse et glorieuse." (Verset 8)

Bien que nous ne voyons pas ce que sera notre état, et ce qui nous arrivera, nous croyons, espérant la gloire éternelle. Pour cela, nous aimons Dieu, joyeux et réjouis de ce qu'Il fait pour nous.

Nous sommes l'apparition de Jésus Christ, car notre corps corrompu porte l'incorruption, et notre âme voit son Epoux face à face… Voici le but de notre foi "le salut des âmes."

Comme dit Saint Augustin: [Paul l'Apôtre dit aussi que nous sommes sauvés par notre purification par la régénération. Pourtant, il dit, ailleurs: "Car c'est en espérance que nous sommes sauvés. Or, l'espérance qu'on voit n'est plus espérance: ce qu'on voit, peut-on l'espérer encore? Mais si nous espérons ce que nous ne voyons pas, nous l'attendons avec persévérance." (Romains 8:24, 25)]

Dans le même but, son collègue dans l'apôstolat, Pierre, dit: "vous croyez en lui sans le voir encore, vous réjouissant d'une joie merveilleuse et glorieuse, parce que vous obtiendrez le salut de vos âmes pour prix de votre foi." (Verset 9)

Le temps présent est le temps de la foi, et le prix de la foi est le salut de nos âmes - cette foi où nous agissons avec amour (Galates 5:16). Qui doute que le jour aura une fin? Et, à sa fin, nous aurons le prix qui n'est pas seulement le salut de nos corps dont Paul l'Apôtre a parlé (Romains 8:23), mais aussi le salut de nos âmes, comme a dit Pierre l'Apôtre…

Le temps présent finira. Donc, il s'agit là de l'espérance plus que d'obtenir la récomponse.

Mais il faut que nous nous rappelions de ceci: que notre homme intérieur - c'est-a-dire, notre âme - se renouvelle de jour en jour. (2 Corinthiens 4:16). Pour cela, en attendant l'immortalité du corps et le salut de nos âmes au futur, nous, par la promesse que nous obtenons là, nous disons que nous sommes sauvés. Ceci est de sorte que nous voyons la connaissance de toutes les choses que le Fils Unique a entendu du Père comme des choses que nous espérons avoir, au futur, bien que le Maître les a annoncées comme si elles nous ont été déjà données.

Cet amour des cieux et ce désir du salut éternel est:

a) L'objet de la prophétie des prophètes.
b) L'objet de la prédication de l'Evangile.
c) L'objet de l'émerveillement des célestes.


a) L'objet de la prophétie des prophètes: Par l'amour, ils ont désiré l'éternité, alors le Saint Esprit, "l'Esprit du Christ", leur a donné de prophétiser à propos du salut, car l'Apôtre dit: "Les prophètes, qui ont prophétisé touchant la grâce qui vous était réservée, ont fait de ce salut l'objet de leurs recherches et de leurs investigations; ils voulaient sonder l'époque et les circonstances marquées par l'Esprit du Christ qui était en eux et qui attestait d'avance les souffrances de Christ et la gloire dont elles seraient suivies." (Versets 10,11)

Ils en ont fait l'objet de leurs recherches et de leurs investigations… Ceci est la preuve de l'amour.

L'Esprit du Christ leur a donc donné de faire témoignage à l'Eternité (la gloire), liée aux souffrances du Christ, car il n'y a point de salut sans l'effusion de sang.

La croix était l'objet des symboles et des prophéties… Les pères et les prophètes s'y sont attachés après l'avoir vue de loin, puisque le Seigneur dit: "Abraham, votre père, a vu mon jour et s'est réjouis."

Ils ont vu, d'une façon qui dépasse leur compréhension (Daniel 12:8,9). Ils ont vu les souffrances… l'Apôtre a dit "les souffrances" au pluriel pour montrer leur dureté et leur abondance, et "la gloire", aussi au pluriel (en arabe), car plus les souffrances sont abondantes plus la gloire augmente… Là, l'Apôtre excite secrètement dans l'âme le désir de supporter les souffrances du Christ, et de ne pas les considérer excessives, car elle (l'âme) désire aussi faire part à la gloire impossible à décrire… Telle est la signification de l'amour vrai.

b) Objet de la prédication de l'Evangile:

Si les prophètes, pendant les ombres et les prophéties, ont aimé le Seigneur et ont désiré voir la croix du Seigneur et Sa gloire, combien convient-il que nous, nous L'aimions, puisque tout ceci est pour nous?!

" Il leur fut révélé que ce n'était pas pour eux-mêmes, mais pour vous, qu'ils étaient les dispensateurs de ces choses, que vous ont annoncées maintenant ceux qui vous ont prêché l'Evangile par le Saint-Esprit envoyé du ciel."

L'accomplissement des temps, dont nous sommes prêchés et dont nous prêchons, et que les prophètes ont désiré entendre et voir, est venu.

Là, l'Apôtre dit des prophètes qu' "ils étaient les dispensateurs de ces choses", c'est-à-dire que prêcher cela n'était pas un sujet d'orgueil pour eux, mais c'était du service et de l'humilité.

c) L'objet de l'émerveillement des célestes:

"dans lesquelles les anges désirent plonger leurs regards" (Verset 12)

+ L'amour est un caractéristique des anges aussi. Pour cela, ils désirent plonger leurs regards dans le salut de l'homme… Et, ce désir n'est pas par curiosité, mais par communion avec l'homme et par impatience de voir son repentir et son retour. (Luc 15:10)

+ Ce que le Seigneur a fait avec nous et l'objet de l'émerveillement des anges et de leur louange du Créateur.

Deuxièmement: La lutte et le travail:

Tout en plongeant nos regards dans le salut que Dieu nous offre, en y ayant de la foi, en espérant l'héritage et en aimant la vie éternelle, que faut-il que nous fassions?

1- "C'est pourquoi, ceignez les reins de votre entendement, soyez sobres."

Il est comme si l'Apôtre éveille l'épouse qui va rencontrer son Epoux, en lui répétant l'appel "soyez sobres" trois fois (4:7, 5:8), pour qu'elle soit toujours prête pour son Epoux, ceignant les reins de son entendement!

a) L'Apôtre a pris cette métaphore du fait que les voyageurs, puisque leurs habits étaient longs, ceignaient leurs reins pour que leurs vêtements ne les gènent pas.

b) Aussi, peut-être il l'a choisie comme référence au fait que l'homme relève ses manches sur ses bras quand il se plonge dans une réflexion profonde à un sujet important.

c) Aussi, peut-être il l'a choisie parce que les pêcheurs sont habitués à ceigner leurs reins quand ils plongent dans l'eau jusqu'aux genoux.

Alors, que nous ceignions nos reins par la vertu, veillant, dans une vie sainte, imitant notre Epoux.

Pape Athanasius l'Apostolique dit: [Que nous ceignions les reins de notre entendement, imitant notre Sauveur Jésus Christ, dont il a été écrit: "La justice sera la ceinture des ses flancs, et la fidélité la ceinture de ses reins." (Esaïe 11:5)]

2- "Et ayez une entière espérance dans la grâce qui vous sera apportée, lorsque Jésus-Christ apparaîtra." (Verset 13)

Si on veille sans espérance, on finit par se fatiguer… Pour cela, il faut que notre espérance soit entièrement dans la gloire (la grâce) qui nous sera apportée, lorsque notre Seigneur apparaîtra.

Que le Seigneur soit notre espérance (1 Thessaloniciens 1:3), et que Son apparition soit toujours devant nos yeux, car Il n'est pas loin de nous, mais Il nous est apporté, et, dans le texte grec, ceci veut dire qu'Il est sur la route vers nous, pour que nous L'ayons.

Et, que notre espérance soit "entièrement" dans la vie éternelle, c'est-à-dire, qu'elle y soit complètement et avec maturité. Car, comme Saint Jean Chrysostome dit: [L'espérance, sûrement, ressemble à une corde forte, suspendue des cieux pour aider nos esprits, et qui lève celui qui y tient fermement plus haut que ce monde et plus haut que les tentations de cette méchante vie. Si l'homme est faible et il lache cet ancre saint, il tombe tout de suite et étouffe dans le gouffre du mal.]

3- "Comme des enfants obéissants, ne vous conformez pas aux convoitises que vous aviez autrefois, que vous étiez dans l'ignorance." (Verset 14)

C'est-à-dire, plongeons nos regards dans la vérité de notre rang: que nous sommes les enfants d'un Père Céleste, parfaitement bon… Donc, comme des enfants obéissants, ne nous conduisons plus comme quand nous étions dans l'ignorance.

Et, comme Saint Augustin dit: [Nous avons deux parents qui nous ont enfantés sur terre pour souffrir puis mourir. Mais, nous avons trouvé deux autres parents. Dieu est notre père et l'église est notre mère qui nous ont enfantés pour la vie éternelle.

Méditons, mes bien-aimés: de Qui sommes-nous devenus les enfants? Conduisons nous comme il convient à un Père comme cela…

Nous nous avons trouvé un Père aux cieux. Alors, il nous faut faire attention à notre conduite sur terre. Car, celui qui est relié à un Père comme Lui doit se conduire d'une façon par la quelle il méritera l'héritage.] Et, quelle conduite nous convient-t-elle?

"Mais, puisque celui qui vous a appelés est saint, vous aussi soyez saints dans toute votre conduite, selon qu'il est écrit: Vous serez saints, car je suis saint. Et si vous invoquez comme Père celui qui juge selon l'oeuvre de chacun, sans favoritisme, conduisez-vous avec crainte pendant le temps de votre séjour sur la terre." (Versets 15, 16 et 17)

L'Apôtre nous a expliqué: quel doit être notre conduite, sa source, son motif et ses domaines…

a) Notre conduite est la sainteté, c'est-à-dire l'amour de ce qui est divin et la haine du péché…

b) Son motif: Premièrement: de marcher d'une manière digne de la vocation qui nous a été addressée.

Deuxièmement: Comme des enfants obéissants, de nous soumettre à la volonté du Père Saint. Et comme le savant Tertullien dit: [La volonté de Dieu est notre sanctification (1 Thessaloniciens 4:3) Car Il veut que nous, Son image, soyons à Sa ressemblance, pour que nous soyons saints comme Lui Il est saint. (Lévitique 11:44)]

Troisièmement: L'Apôtre nous met face à face avec le jugement, comme motif pour vivre la vie de la sainteté et de la piété.

c) Sa source: Dieu le saint, qui est notre Père. Voici toute la Chrétienté: de réaliser la paternité de Dieu à nous, et d'en jouir. Cette paternité n'est pas basée sur le favoritisme, mais elle est basée sur la pitié de Dieu et sa justice, car "[Il] juge selon l'oeuvre de chacun, sans favoritisme." Donc, il ne faut pas se désespérer, car Il est notre Père, et il ne faut pas être imprudents car Il est Juge. Il est un Père juste et un juge, plein de tendresse.

En disant cela, l'Apôtre de la circoncision a enlevé l'idée juive fausse que Dieu traite avec favoritisme leur race, aux dépends de l'humanité et aux dépends de Sa justice.

d) Ses domaines: "dans toute votre conduite", et, en grec, ceci veut dire dans le trajet de la vie, et la conduite. C'est-à-dire, dans chaque action: dans le silence comme dans la parole, dans les pensées secrètes comme dans le travail connu… Que tout ce qui est en nous soit "saint pour le Seigneur."

4- La Méditation sur la grandeur du Salut:

S'il nous faut veiller, avoir l'espérance, l'obéissance, la sainteté et la conduite dans la crainte de Dieu, nous supportons en tout cela des souffrances et des peines que nous acceptons volontier. Quant à ce qui nous incite à faire cela, c'est notre méditation continuelle sur la grandeur du salut, car il est:

a) Plus précieux que l'argent et l'or!
b) Une rédemption éternelle!
c) Il confirme notre foi et notre espérance dans le Père!
d) Il nous donne la possibilité de la purification
e) Il nous a donné la régénération


a) Plus précieux que l'argent et l'or:

"Vous savez que ce n'est pas par des choses périssables, par de l'argent ou de l'or, que vous avez été rachetés de la vaine manière de vivre que vous aviez héritée de vos pères, mais par le sang précieux de Christ, comme d'un agneau sans défaut et sans tache." (Versets 18, 19)

On payait, autrefois, de l'argent ou de l'or comme rançon pour les prisonniers de la guerre, ou pour se libérer de l'esclavage. Mais, le Seigneur n'a pas payé de ce prix pour notre rédemption de notre vaine manière de vivre où nous étions prisonniers. Mais, Il a offert du Sang Précieux, des souffrances et des peines que le Fils de Dieu supporta, et qui se sont terminées par la honte de la croix!

Il a offert un Sang Précieux, comme d'un agneau sans défaut. L'agneau est le plus pur des bétails (Exode 12:5, Deutéronome 28:3). Pour cela, l'agneau de l'offrande était un symbole du Christ Saint qui est sans péché. (Hébreux 7:26, Jean 1:29).

Et, comme dit le savant Tertullien: [Vous avez été achetés par un prix, c'est-à-dire par le Sang. Vous avez été arrachés de l'empire du corps pour glorifier le Seigneur dans vos corps.]

La méditation sur la croix du Seigneur fait que l'âme désire la souffrance, et renonce à la richesse du monde, et elle l'incite à chercher la richesse éternelle. Et, comme dit Saint Ambroise: [Donc, la croix du Seigneur est ma sagesse! La mort du Seigneur est mon salut! Car nous sommes sauvés par son Sang Précieux, comme dit Pierre l'Apôtre.]

Il parle aussi aux riches, pour qu'ils méditent sur ce prix, disant: [Que personne ne croit qu'un prix différent a été payé pour elle, parce qu'elle est riche. La richesse, à l'église, est la richesse de la foi, car le croyant a toute la richesse du monde. Pourquoi s'étonner de ces mots, puisque le croyant possède l'héritage du Christ, qui est plus précieux que le monde entier?!

Il a été dit à tous, non aux riches seulement: vous avez été rachetés par le sang précieux.

Donc, si vous voulez être riches, obéissez à celui qui dit: "Soyez saints dans toute votre conduite"…

Il dit: "Conduisez-vous avec crainte pendant le temps de votre séjour sur la terre", pas conduisez-vous avec luxe ou opulence, ni avec orgueil, mais avec "crainte".

Vous avez ici, sur terre, un temps qui n'est pas éternel. Utilisez-le donc comme des passagers qui en sortiront sûrement.]

b) Une rédemption éternelle:

"prédestiné avant la fondation du monde, il fut manifesté à la fin des temps, à cause de vous." (Verset 20)

Méditons sur Son amour sempiternel. Car, cet acte de rédemption n'est pas nouveau, mais il est avant notre création, même avant la création du monde, avant le temps, le plan de Dieu est préparé pour l'homme qui est désobéissant, pour payer pour lui le prix de sa désobéissance.

Voici le sujet du plaisir des vrais croyants: de réaliser l'amour donnateur de Dieu pour eux. Ceci les incite à embrasser la croix, et à la porter avec joie, par le Seigneur Jésus.

c) Il confirme notre foi et notre espérance dans le Père:

"par lui, vous croyez en Dieu qui l'a ressuscité des morts et lui a donné la gloire, en sorte que votre foi et votre espérance reposent sur Dieu." (Verset 21)

Peut-être l'Apôtre a-t-il eu peur de l'hérésie que Philion l'Alexandrien a prêchée après cela. Il a prêché l'existence de deux Dieux: le Dieu de l'Ancien Testament qui est dur et punit les pécheurs et les fait mourir, et le Dieu du Nouveau Testament qui est doux et les traite avec douceur. Pour cela, l'Apôtre affirme que ce que le Fils a fait était en obéissant au Père. Notre foi et notre espérance dans le Christ sont dans Dieu le Père, non séparées de Lui.

Le Christ a obéi au Père, et "Il a appris, bien qu'il soit Fils, l'obéissance par les choses qu'il a souffertes." (Hébreux 5:8), se soumettant à la volonté du Père. Il s'est dépouillé Lui-même, s'est incarné, a souffert et est ressuscité et a pris la gloire qui est à Lui, par la volonté du Père qui est une avec la volonté du Fils.

d) Il nous donne la possibilité de la purification:

"Ayant purifié vos âmes en obéissant à la vérité pour avoir un amour fraternel sincère, aimez-vous ardemment les uns les autres, de tout votre coeur." (Verset 22)

Méditons sur la grandeur de ce salut qui ne prive pas l'homme de sa liberté mais lui demande de travailler: "Ayant purifié vos âmes", car il n'y a point de salut pour un homme qui ne purifie pas son âme.

Cette purification a lieu en obéissant à la vérité par l'Esprit, c'est-à-dire, en obéissant au Christ Jésus par l'Esprit Saint.

L'obéissance est volontaire, car nous soumettons notre volonté à la volonté du Christ. Alors, Son intention travaille en nous. Et, l'obéissance a besoin de la lutte et du travail. Mais, notre support en cela est Son Esprit Saint!

Cette obéissance se résume dans l'amour fraternel, car il est l'intention du Seigneur Jésus, et il est Son commandement… Pour cela, l'Apôtre dit:

"pour avoir un amour fraternel" où le coeur peut contenir toute l'humanité, sans distinction ni favoritisme.

"sincère" car il ne provient pas du motif d'avoir une bonne apparence, mais, d'un amour qui vient de l'intérieur.

"de tout votre coeur", purifié par le Saint Esprit, et devenu pur dans ses intentions.

"ardemment", car il suit l'exemple de l'amour du Christ, qui est mort pour nous.

e) Il nous a donné la régénération:

"Puisque vous avez été régénérés, non par une semence corruptible, mais par une semence incorruptible, par la parole vivante et permanente de Dieu. Car toute chair est comme l'herbe. L'herbe sèche, et la fleur tombe, mais la parole du Seigneur demeure éternellement. Et cette parole est celle qui vous a été annoncée par l'Evangile." (Versets 23, 24 et 25)

Le propos de l'Apôtre est concentré sur "la régénération"… car, à travers elle, nous jouissons de la grandeur du salut, et, à travers elle, nous obtenons le droit d'avoir l'héritage, et, à travers elle, nous passons par les souffrances et la peine avec la joie du coeur.

Là, il compare la régénération spirituelle à la régénération physique. La régénération spirituelle est par une semence incorruptible, et sa source est la parole vivante et permanente de Dieu. Par ces mots, il veut dire:

1- "Le Logos" ou, la Parole Incarnée, car, par Sa croix, Sa sépulture et Sa résurrection, il nous a été donne d'être enterrés avec Lui, par le baptême, et de ressusciter, revêtant le Christ (Galates 3:27).

2- La parole de l'Evangile "Qui vous a été annoncée", et qui tourne autour de la croix, sans laquelle la régénération céleste est impossible. Et, comme Saint Ambroise dit: [Car l'eau, après être sanctifiée par le mystère de la croix du salut, devient convenable pour être utilisée dans les fonts baptismaux et dans la coupe du salut. Car, comme le prophète Moïse a jetté le bois dans cette source, de même, le prêtre prononce le témoignage de la croix du Seigneur sur les fonts baptismaux, alors l'eau devient douce à cause de l'action de la grâce.]

Chapitre II

Ayant terminé son discours sur le salut par la régénération, l'Apôtre nous parle maintenant de nos responsablilités comme enfants de Dieu.

  1. L'aspect négatif
  2. L'aspect positif

Premièrement: S'attacher à la mère

Deuxièmement: S'attacher au Seigneur,

La pierre vivante

Troisièmement: Tenir à la conduite active

3. Notre conduite, dans la société, comme enfants de Dieu.

Premièrement: Se soumettre aux lois du pays

Deuxièmement: L'honnêteté dans le service


1. L'Aspect Négatif

"Rejetant donc toute méchanceté et toute ruse, la dissimulation, l'envie, et toute médisance." (Verset 1)

Ayant reçu une régénération céleste, il convient que nous rejettons toutes les actions de l'homme ancient et tous ses désirs, comme on rejette un chiffon souillé que ne peut point supporter l'homme nouveau, créé comme il plaît à Dieu, dans la piété et la sainteté de la vérité.

Rejettons donc toute méchanceté, c'est-à-dire manque de fidélité (1 Corinthiens 5:8), car elle est un des caractéristiques de l'ennemi du bien (le diable) et des païens qui résistent l'Esprit de Dieu (Romains 1:29), et qui font le mal et offensent intentionellement.

Et, rejettons toute ruse, étant comme notre Père qui est simple, qui est sans déception ni manières non intègres. Ainsi, nous retournerons à la simplicité de l'enfance dans notre adoration et dans notre prédication, et nous deviendrons les enfants du Royaume (Matthieu 18:3)

Et, rejettons la dissimulation, ne portant point les habits pharisiens faux, mais cherchant la gloire secrète, comme une épouse qui se pare pour son époux, seul.

Et, rejettons l'envie, où l'homme cherche l'échec de son frère. C'est ce motif qui a poussé le diable à attaquerAdam, et qui a fait que les juifs ont délivré le Seigneur Jésus à la croix.

Et, rejettons la médisance, où l'homme insulte son frère publiquement, et le déprécie. Elle est le troisième degré de la colère, car les saints divisent la colère en: une colère interne - une colère accompagnée d'un mot qui l'exprime, comme "Raca" (stupide), ou d'un mot de médisance, comme "Insensé".

2. L'Aspect Positif

Premièrement: S'attacher à la mère

"Désirez, comme des enfants nouveau-nés, le lait spirituel et pur, afin que par lui vous croissiez pour le salut." (Verset 2)

Le début de l'aspect positif est que le croyant se rende toujours compte qu'il est comme un nourrisson, "nouveau-né", que rien n'occupe que les seins de sa tendre mère. Il désire donc le sein de sa mère et se jette sur lui.

L'avantage du lait de l'église mère est qu'il est spirituel, vivifiant, qui nous donne de croître toujours: "afin que par lui vous croissiez".

Notons que le mot "spirituel", dans la langue grecque, est dérivé de "Logos", c'est-à-dire "La Parole", c'est-à-dire le lait que le Seigneur Jésus, la Parole de Dieu, donne, dans son église.

Et, de quoi l'église nous allaite-t-elle?

+ Saint Clément (Eklimandos) l'Alexandrien dit: [C'est le lait de l'amour! Heureux est celui qui en est allaité! Il existe en hivers et en été… Il n'a besoin ni d'être chauffé ni d'être refroidi. Mais, il est un lait prêt.]

+ Ce lait est l'enseignement spirituel pur, que nous avons reçu de génération en génération, sans philosophie ni embellissement, mais où il y a l'Esprit et la vie, que les Saints ont connu, à travers les générations.

+ Il est les rites vivants qui rafraichissent l'âme, alors elle aide le corps et l'esprit dans l'adoration.

+ Il est les intercessions et les prières des saints, qui nous aiment.

Deuxièmement: S'attacher au Seigneur, la Pierre Vivante:

"Si vous avez goûté que le Seigneur est bon. Approchez-vous de lui, pierre vivante, rejetée par les hommes, mais choisie et précieuse devant Dieu." (Versets 3 et 4)

La conjonction "si" ne signifie pas le doute, mais l'affirmation, c'est-à-dire: "Ayant goûté que le Seigneur est bon…"

Celui qui a goûté que le Seigneur est bon s'approche de Lui, pour Le trouver une pierre vivante…

Peut-être Pierre s'est-il rappelé du nom dont le Seigneur l'a appelé, qu'il est "Pierre ou Céphas", c'est-à-dire un roc, le jour où il avait déclaré sa foi en le Seigneur Jésus… Là, Pierre montre que le Seigneur Jésus est le roc ou la pierre vivante sur laquelle l'église est bâtie.

Le martyr Cyprien dit que Christ fut appelé "la pierre" car, dans Esaïe, il est écrit: "Voici, j'ai mis pour fondement en Sion une pierre, une pierre éprouvée, une pierre angulaire de prix, solidement posée; celui qui la prendra pour appui n'aura point hate de fuir." (Esaïe 28:16)

Aussi, dans Psaume 117: "La pierre qu'ont rejetée ceux qui bâtissent est devenue la principale de l'angle."

Et, dans Zacharie: "Car voici, pour ce qui est de la pierre que j'ai placée devant Josué, il y a sept yeux sur cette seule pierre; voici, je graverai moi-même ce qui doit y être gravé, dit l'Eternel des armées; et j'enlèverai l'iniquité de ce pays, en un jour." (3:9)

Et, dans Deutéronome: "Tu écriras sur ces pierres toutes les paroles de cette loi, en les gravant bien nettement." (27:8)

Aussi, dans Josué, fils de Nun : " Il prit une grande pierre, qu'il dressa là sous le chêne qui était dand le lieu consacré à l'Eternel. Et Josué dit à tout le peuple : Voici, cette pierre servira de témoin contre nous, car elle a entendu toutes les paroles que l'Eternel nous a dites ; elle servira de témoin contre vous, afin que vous ne soyez pas infidèles à votre Dieu. " (24 : 26, 27)

Il est la pierre mentionnée dand Genèse, que Jacob a mise sous sa tête, car Christ est le chef de l'homme. Et quand il s'endormit, il vut une échelle arrivant jusqu'aux cieux, où le Seigneur se trouve, et les anges montant et descendant…

Il est la pierre mentionnée dans Exode sur laquelle Moïse s'assit, au sommet de la colline, quand Josué, fils de Nun, était en train de combattre Amalek. Et, par le mystère de la pierre sacrée, et la fermeté de laquelle il s'est assis dessus, Amalek fut vaincu par Josué, comme le diable fut vaincu par le Christ.

Il est la grande pierre mentionnée dans 1 Samuel, où l'arche de l'alliance fut mise quand les vaches l'ont apportée sur le char, les étrangers l'ayant retournée.

Il est aussi la pierre mentionnée dans 1 Samuel, avec laquelle David frappa la tête de Goliath et le tua, comme signe de la défaite du diable et de ses serviteurs dont le front n'est pas marqué " du nom du Christ ", cette marque qui donne la sécurité et la vie pour toujours.

Il est la pierre que Samuel dressa quand ils triomphèrent contre les étrangers, et l'appela " pierre du secours ", c'est-à-dire, qui donne le secours.

Le Seigneur Jésus est la pierre par laquelle nous vainquons le diable, et, Il est la pierre vivante de laquelle nous nous approchons. Bien que l'Apôtre parle aux croyants, il ne dit pas " vous vous êtes approchés ", mais " Approchez-vous ", car il nous convient de persévérer, en luttant toujours pour nous approcher de Lui, jusqu'au dernier souffle.

Et, Il est la pierre vivante, c'est-à-dire pleine d'amour, et qui n'est pas inerte… Approchons nous de Lui, non par une adoration inerte, mais dans l'amour, en Lui parlant et en L'écoutant nous parler, en Le blâmant et en écoutant Son blâme. Découvrons-Lui tout ce qui est dans notre coeur, car Il ne se tient pas inerte devant notre faiblesse.

" Et vous-mêmes, comme des pierres vivantes, édifiez-vous pour former une maison spirituelle, un saint sacerdoce, afin d'offrir des victimes spirituelles, agréables à Dieu par Jésus-Christ. " (Verset 5)

Car, comme Lui Il est la pierre vivante, nous sommes édifiés sur Lui comme des pierres vivantes. Comme Il est vivant, nous vivons par Lui. (Jean 14 :19)

Nous sommes devenus une maison spirituelle, une habitation de Dieu, en Esprit (Ephésiens 2 :18-21) Nous remarquons à propos de cette maison :

1. Qu'elle est une seule maison, qui n'est pas divisée contre elle-même, mais qui est liée par le lien de l'amour qui dépasse le temps et le lieu. Tous les rangs des apôtres, des martyrs, des anachorètes, des adorateurs et des disparus sont des pierres vivantes. Sainte Marie prie pour nous, les luttants, comme étant d'autres pierres vivantes. Et, nous aussi, nous prions pour et nous aimons les générations qui viennent.

Saint Hermas vut, dans une de ses visions, l'Eglise Victorieuse comme un bâtiment, car plusieurs pierres ont été transportées de la terre, et ont été mises l'une près de l'autre, et se sont unies tel que les lignes des rangs sont devenues sans distinction, et ces pierres sont devenues une tour, comme si elles étaient une seule pierre.

2. Hermas vut aussi que plusieurs pierres ont refusé de faire partie du bâtiment. Ces pierres sont celles qui ont dépendu d'elles-mêmes, et qui ont cru qu'elles sont capables d'être fondées sur le Christ hors de l'Eglise. Alors, elles ont quitté l'esprit des pères, et ont refusé leurs enseignements, et elles ont voulu être indépendantes. Alors, elles sont sorties hors de la maison spirituelle.

" Un saint sacerdoce ", car il nous a été donné de présenter des sacrifices spirituels, venant du fond de nos coeurs, comme dit le Savant Tertullien : [Ce sacrifice vient de tout le coeur, se nourrit de la foi et fait attention à la vérité. Il entre avec innocence et pureté, avec chasteté, il se pare de l'amour.

Et, il faut que nous gardions ce sacrifice par la grandeur des bonnes oeuvres, en offrant des psaumes et des louanges sur l'autel de Dieu pour obtenir toute chose de Lui.]

Ces sacrifices sont offerts par tous les croyants. Mais il y a des prêtres choisis pour la prêtrise, comme il est écrit dans l'Epître de Saint Jacques 5, et auxquels Paul l'Apôtre a déterminé les conditions.

Quels sont les sacrifices spirituels acceptables à Dieu par Jésus Christ ?

1. Sacrifier la volonté humaine, ou le "Moi"… Ce sacrifice est le plus beau… L'homme lève la main, avec la croix, comme si elle était un couteau spirituel, et il sacrifie sa volonté personnelle et ses désirs qu'il a, comme Abraham a levé le couteau pour sacrifier Isaïe. Et, comme Isaïe est retourné vivant… il est aussi retourné le fils de la bénédiction et de la promesse. De même, nous sacrifions notre volonté par la croix, mais nous ne devenons pas sans volonté, mais la forte volonté du Christ et les désirs du Christ et la pensée du Christ nous revient. Alors, nous chantons avec l'Apôtre, disant : " J'ai été crucifié avec Christ ; et si je vis, ce n'est plus moi qui vis ". J'ai crucifié le " Moi " pour que ce soit " Christ qui vit en moi. " (Galates 2 :20)

2. Le sacrifice de l'humilité devant Dieu et les hommes. Et comme le psalmiste dit : " Si tu avais voulu des sacrifices, je t'en aurais offert ; Mais tu ne prends point plaisir aux holocaustes. Les sacrifices qui sont agréables à Dieu, c'est un esprit brisé : O Dieu ! tu ne dédaignes pas un coeur brisé et contrit. " (Psaume 51 : 18, 19)

3. Sacrifices des bonnes oeuvres. Comme dit l'Apôtre : " Et n'oubliez pas la bienfaisance et la libéralité, car c'est à de tels sacrifices que Dieu prend plaisir. " (Hébreux 13 :16) Et le psalmiste dit : " Offrez des sacrifices de justice. " (Psaume 4 :6)

Il y a, dans la bienfaisance et la justice, de la renonciation, de la privation et du sacrifice… On porte la croix. Donc, Dieu trouve la bienfaisance, à travers la croix du Seigneur, comme un sacrifice de justice qui est acceptable à Lui.

4. Les sacrifices des souffrances et de la peine à cause du Seigneur, comme dit l'Apôtre : " Qui nous séparera de l'amour de Christ ? Sera-ce la tribulation, ou l'angoisse… selon qu'il est écrit : C'est à cause de toi qu'on nous met à mort tout le jour, qu'on nous regarde comme des brebis destinées à la boucherie. " (Romains 8 :35, 36)

5. Le sacrifice du corps, car le croyant ne voit pas le corps-même comme ennemi, mais, au contraire, il lui faut, comme dit l'Apôtre, l'aimer, le nourir et le faire croître. (Ephésiens 5 :25-29). Et quand la Bible ou un des pères nous parle de l'inimité du corps, il veut-dire les désirs du corps et ses oeuvres terrestres.

Saint Augustine a écrit un livre sur la maîtrise de soi, le but duquel est de découvrir l'importance du corps, et il y répond aux hérétiques qui font du corps leur ennemi.

Alors, que le corps soit attaché par les liens de l'amour, qu'il soit offert sur l'autel, et que tu tiennes la croix du Seigneur, présentant les membres de ton corps comme un sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu (Romains 12 :1) Tu le sacrifies comme des membres de péché pour la mort, pour qu'il soit ressuscité, par le Seigneur Jésus, en membres de justice pour Dieu… Ainsi, les membres du corps et ses sens, ses inclinations et ses désirs sont sanctifiés pour devenir une capacité qui aide l'esprit, au lieu de lutter contre lui.

6. Sacrifice de louange et de gratitude : L'Apôtre nous conseille : " Par lui, offrons sans cesse à Dieu un sacrifice de louange, c'est-à-dire le fruit de lèvres qui confessent son nom. " (Hébreux 13 :15)

Le sacrifice de louange et de gratitude est le sacrifice des anges. Les célestes n'ont pas de corps matériel, comme nous, à offrir comme un saint sacrifice, ni des possessions matérielles desquelles ils peuvent dépenser pour ceux qui sont dans le besoin, ni quelqu'un qui puisse les affliger pour qu'ils lui pardonnent. Et, ils n'ont pas de volonté contraire à celle de leur Maître et qu'ils peuvent refuser. Ils ne tombent pas dans des souffrances physiques… Que peuvent-ils donc offrir à Dieu que le sacrifice de la louange et de la gratitude continuelle ? !

Pour cela, l'église forme ses enfants à mener la vie de la louange, comme elle fait dans la Psalmodie, les psaumes et les hymnes, pour que leur langue s'habitue à ce que disent les anges.

Saint Antoine le Grand, père des moines, nous présente cet exercise : [Quand tu dors sur ton lit, rappelle-toi des bénédictions de Dieu et qu'Il s'occupe de toi, et rends-Lui grâce pour cela. Quand tu te remplis de cela, tu te réjouis dans l'esprit… offrant à Dieu la louange qui s'élève aux lieux les plus hauts. Car, quand il n'y a pas de méchanceté dans l'homme, la gratitude, seule, est plus agréable à Dieu que plusieurs autres offrandes.]

Et tous ces sacrifices sont acceptés du Père par le Seigneur Jésus Christ.

" Car il est dit dans l'Ecriture : Voici, je mets en Sion une pierre angulaire, choisie, précieuse ; et celui qui croit en elle ne sera point confus. " (Verset 6)

1. Le Père a mis son Fils comme une pierre angulaire en Sion, c'est-à-dire à l'église. Par Lui, le croyant devient un membre de l'église, pour être un membre du corps secret du Seigneur.

Hermas vut le Seigneur Jésus comme une pierre ancienne et une porte nouvelle. Alors, il demanda la raison de cela. On lui dit : " Cette pierre et cette porte sont le Fils de Dieu. "

Je dis : Comment la pierre est-elle ancienne alors que la porte est nouvelle ?

Il me dit : Ecoute et comprends, homme ignorant. Le Fils de l'Homme est plus ancien que toute la création, et Il est le partenaire du Père dans la création. Pour cela, Il est " sempiternel "

Je dis : Et, seigneur, pourquoi la porte est-elle nouvelle ?

Il répondit : Car " Il fut manifesté à la fin des temps. " (1 Pierre 1 :20) Pour cela, la porte est nouvelle, pour que ceux qui sont sauvés par elle entrent au Royaume de Dieu.

Il dit : "Vois-tu que les pierres qui sont entrées à travers la porte furent utilisées dans la construction de la tour (l'église), alors que celles qui ne sont pas entrées furent jetées de nouveau à leur place originale, dehors ? !"

Je dis : Je vois cela, seigneur.

Il continua, disant : " De même, personne n'entre au Royaume de Dieu que s'il reçoit le saint nom du " Christ ". Car, si tu veux… entrer dans une ville entourée d'un mur, et qui n'a qu'une seule porte, tu ne peux entrer que par cette porte… De même, un homme ne peut entrer dans le Royaume de Dieu que par le nom de son Fils bien-aimé."

2. Le Seigneur Jésus est la pierre angulaire qui controle toute la construction, et la lie ensemble. Et, comme dit Saint Augustine, la pierre angulaire lie les deux murs. Ainsi, quand les Juifs méchants refusèrent de croire en Jésus Christ, Il rassembla ceux d'entre eux qui crurent en Lui avec plusieurs de ceux qui étaient Gentils… Ainsi , Il lia les deux sans favoriser les Juifs, comme ils croyaient dans leur fanatisme aveugle.

3. Le Seigneur Jésus est aussi la pierre angulaire secrète qui lia le mur de l'Ancien Testament au mur du Nouveau Testament… Car, sur la montagne de Tabour, Il se réunit avec Moïse, le receveur de la Loi, et le prophète Elie et trois disciples, liant et unifiant les deux testaments, déclarant qu'Il est la pierre angulaire de la Loi, de la prophésie, et de la prédication de l'Evangile.

" L'honneur est donc pour vous, qui croyez. Mais, pour les incrédules, la pierre qu'ont rejetée ceux qui bâtissaient est devenue la principale de l'angle. " (Verset 7)

Il est dit que pendant la construction du Temple de Salomon, on apporta une pierre énorme. Ceux qui bâtissaient, alors, la trouvèrent inutile, alors ils la laissèrent et la négligèrent. Ensuite, quand ils cherchèrent une pierre pour être la principale de l'angle, il ne trouvèrent que cette pierre qui soit convenable, et se réjouirent à son sujet.

De même, les Juifs refusèrent le Seigneur Jésus et Le méprisèrent, Le crucifiant, car ils voulaient un Christ d'après leurs désirs terrestres, qui reigne d'un reigne terrestre. Quant à ceux qui crurent en Lui, ils trouvèrent : " Jésus-Christ Lui-même étant la pierre angulaire. En lui tout l'édifice, bien coordonné, s'élève pour être un temple saint dans le Seigneur. En lui vous êtes aussi édifiés pour être une habitation de Dieu en Esprit. " (Ephésiens 2 :20-22)

Nous L'avons trouvé un rocher qui n'est pas inerte, un rocher spirituel qui nous suit, et duquel nous buvons le même breuvage spirituel. (1 Corinthiens 10 :4)

Saint Augustin dit : [Les Juifs Le connurent et Le crucifièrent. Quant au monde entier, il entendit de Lui, et crut.]

L'Apôtre dit au sujet de ceux qui L'ont refusé :

" Et une pierre d'achoppement et un rocher de scandale. Ils s'y heurtent pour n'avoir pas cru à la parole, et c'est à cela qu'ils sont destinés. " (Verset 8)

Le mot : " c'est à cela qu'ils sont destinés " ne veut pas dire que c'est Dieu qui a voulu leur refus, mais ce sont eux qui L'ont refusé. Et Il avait déjà déclaré ce qu'ils feront (Esaïe 8 :13-15), Il l'a même déclaré de sa bouche divine, disant : " Quiconque tombera sur cette pierre s'y brisera, et celui sur qui elle tombera sera écrasé. " (Luc 20 :17,18)

Il est comme une pierre à laquelle ils se sont achoppés. Et, pour que le blâme ne soit pas sur Lui, il dit : " un rocher de scandale ". La pierre, par sa nature, est énorme, et il faut que celui qui marche la voit pour qu'il ne s'y achoppe pas. Mais, dans leur manque d'obéissance, ils s'y sont heurtés. Quant à Lui, Il ne fut pas affecté, ni s'ébranla-t-Il !

A cause de leur coeur en pierre, ils n'obéirent pas à la table de pierre (la parole gravée sur la pierre), alors ils s'achoppèrent à la pierre vivante et se heurtèrent contre elle. Quant à nous, comme nous Lui obéissons, nous ne nous achoppons pas à Lui.

Saint Augustin dit : [D'un coeur qui n'est pas en pierre, tu peux voir dans ces tables en pierre (le Nouveau Testament) ce qui convient au peuple au cou raide. En même temps, tu peux aussi voir " la pierre " qui est ton Epoux, que Pierre caractérisa par la pierre vivante…

Pour eux, Il est " une pierre d'achoppement et un rocher de scandale ". Quant à toi, Il est pour toi : " la pierre qu'ont rejetée ceux qui bâtissaient, [qui] est devenue la principale de l'angle. " …

N'aie pas peur quand tu lis ces tables. Elles te sont envoyées par ton Epoux. Pour les autres, une pierre est un symbole du manque de sensibilité, mais pour toi, elle est le symbole de la force et de la fermeté.

Du doigt de Dieu, ces tables furent écrites, et, du doigt de Dieu, les démons sortent, et, du doigt de Dieu, les enseignements des démons, qui déchirent la conscience, sont chassés.]

" Vous, au contraire, vous êtes une race élue, un sacerdoce royal, une nation sainte, un peuple acquis, afin que vous annonciez les vertus de celui qui vous a appelés des ténèbres à son admirable lumière. " (Verset 9)

Puisque nous sommes fondés sur la pierre angulaire, et nous sommes attachés à elle, nous sommes :

" Une race élue " : L'Apôtre de la circoncision prononça cette parole pour corriger leur idée, car ils croyaient qu'ils sont " une race élue " dans toute l'humanité, et que leur élection par Dieu est à cause de leur race Juive… Mais la venue du Seingeur incarné, […] et l'appel du Seingeur et de ses Apôtres aux Gentils découvrirent l'amour de Dieu à toute l'humanité, et que l'élection dans ce cas ne nous pousse pas à l'orgueil et au fanatisme, mais à assumer notre responsabilité.

" Sacerdoce royal " : Il prit ce mot de l'Exode (19 :1). Pourtant, nous savons que, dans l'Ancien Testament, tous n'étaient pas prêtres et rois, mais seulement les élus. Donc, le mot " sacerdoce royal " veut dire qu'il y a entre nous des prêtres choisis pour le service du Roi des rois.

" Une nation sainte, un peuple acquis " dont l'occupation est la prédication et le martyre pour celui qui nous a applés des ténèbres à son admirable lumière par un discours pratique : notre conduite comme enfants de la Lumière.

Donc, ce que nous prêchons est " les vertus de celui qui [nous] a appelés "… C'est-à-dire que nous reflétons la beauté éclatante du Christ sur nous-mêmes, tel que les hommes voient sa lumière divine à l'intérieur de nos coeurs, se rendent compte de Lui à travers nos actions et notre conduite dans la vie. A ce moment, la parole du Psalmiste est réalisée : " De Sion (l'église), beauté parfaite, Dieu resplendit. " (Psaume 50 :2)

En tout cela, nous n'avons aucun mérite, mais il est à Celui qui a eu pitié de nous, car l'Apôtre continue disant :

" Vous qui autrefois n'étiez pas un peuple, et qui maintenant êtes le peuple de Dieu, vous qui n'aviez pas obtenu miséricorde, et qui maintenant avez obtenu miséricorde. " (Verset 10)

Nous étions dans les ténèbres, et Il nous a appelés à Son admirable lumière… Que pouvons-nous demander de plus ? !

Il nous a choisis un peuple de Dieu, comme Josué a prophétisé (1 :6,9, 2 :23) !

Troisièmement : Tenir à la conduite active :

Ayant fini son discours sur " notre édification sur le Seigneur Jésus " en nous disant d'annoncer Ses vertus, l'Apôtre nous clarifie l'importance de la bonne conduite, disant :

" Bien-aimés, je vous exhorte, comme étrangers et voyageurs sur la terre, à vous abstenir des convoitises charnelles qui font la guerre à l'âme. " (Verset 11)

Il les appelle " bien-aimés " pour les disposer à écouter et à mettre en pratique ce qu'ils entendent. Cet appel était aimable aux âmes des disciples et des apôtres car ils l'ont absorbé du Seigneur Jésus, l'affectueux, et ils ont entendu la voix du Père au Fils, disant : " Mon Fils bien-aimé " dans le baptême et la transfiguration. Pour cela, ils l'ont beaucoup aimé.

Il les appelle aussi " étrangers et voyageurs ", c'est-à-dire étrangers et hôtes. Il leur avait conseillé avant cela d'abandonner les désirs du corps comme étant des enfants de Dieu qui renoncent à ces choses. Là, il leur offre un deuxième motif, qui est le sentiment d'être étrangers et de ne pas s'attacher à la terre…

Nos pères les moines ont fait de ce motif un exercise pour tous ceux qui voulaient devenir moines. Ils les formaient à visiter le cimetière chaque jour, pour plusieurs heures, pour qu'ils sachent la vérité de cette vie.

Quand Tadros l'ascétique, l'ami de St. Jean Chrystostom, tomba dans l'amour d'Hermoine, la belle jeune fille, St. Jean Chrysostom lui écrivit, lui demandant de retourner à sa première vie ascétique, en lui écrivant beacucoup sur la miséricorde de Dieu et Son amour… et en lui offrant, parmi les exercises importants pour la victoire dans la guerre du désir, de visiter le cimetière et de contempler la poussière, la cendre et les vers, se rappelant de la fin des méchants et de la joie des bons.

Nous remarquons que l'Apôtre ne dit pas : " de vous abstenir des péchés ", mais il demanda de s'abstenir de leur racine profonde, c'est-à-dire " des convoitises charnelles ". Car, comme dit le père Dorothius : [Les péchés sont la pratique de ces désirs. C'est-à-dire, l'homme pratique à travers son corps les actions que ses désirs excitent en lui.]

Il nous faut renoncer à ces désirs, même s'ils ne sortent pas au niveau de la pratique, car " ils font la guerre à l'âme. "

Cette guerre intérieure entre les désirs du corps et ceux de l'esprit est toujours existante, tant que nous sommes dans la chair, mais elle n'a pas de pouvoir sur nous ou le droit de maîtrise et de possession sur notre volonté, tant que nous ne nous y soumettons pas.

Donc, abstenons des convoitises charnelles en ne les acceptant pas ni en faisant ce qu'elles veulent. Ainsi, leurs guerres deviennent sans la force de la pratique ni de la maîtrise, mais, au contraire, nos membres deviennent des outils de la vertu de Dieu, lui faisant témoignage devant les nations, car elles verront leurs fruits visibles comme une reflexion d'une pureté intérieure, d'une victoire des désirs de l'esprit, et d'une obéissance du corps à l'esprit et de sa soumission à lui.

Le père Mathetes, du deuxième siècle, compara la relation de l'âme avec corps qui lui fait la guerre à la relation des vrais chrétiens avec le monde païen, méchant, qui persécutait l'église.

[L'âme est répandue dans tous les membres du corps, et les chrétiens sont répandus dans toutes les villes du monde.

L'âme habite dans le corps mais elle n'est pas de lui, et les chrétiens habitent dans le monde mais ils ne sont pas du monde. (Jean 17 :11, 14, 16)

L'âme est invisible et elle garde le corps qui est visible, et les chrétiens sont connus, qu'ils sont dans le monde bien que leur vertu est d'une nature invisible.

Le corps hait l'âme et lui fait la guerre, bien qu'elle ne lui nuit pas, mais parce qu'elle l'empêche de jour des plaisirs. De même, le monde hait les chrétiens bien qu'ils ne lui nuisent pas, mais parce qu'ils l'empêchent de jouir des plaisirs.

L'âme aime le corps qui la hait, et les chrétiens aiment ceux qui les haïssent.

L'âme est prisonnière dans le corps, et, pourtant, elle garde le corps, et les chrétiens existent dans le monde comme dans une prison, et, pourtant, ils y sont ceux qui ne sont pas corrompus.

L'âme éternelle habite dans une tente qui peut mourir, et les chrétiens habitent, comme étrangers, dans une maison éphémère, désirant la maison incorrompue des cieux.

L'âme, quand elle s'abstient de manger et de boire, devient dans un meilleur état, et les chrétiens, bien qu'ils se soumettent à la punition (la persécution païenne) chaque jour, ils augmentent de nombre. Dieu leur a assigné ce rang remarquable qu'il ne leur faut pas oublier.]

" Ayez au milieu des païens une bonne conduite, afin que, là même où ils vous calomnient comme si vous étiez des malfaiteurs, ils remarquent vos bonnes oeuvres, et glorifient Dieu, au jour où il les visitera. " (Verset 12)

Combien de calomnies les romains ont-ils fait contre les chrétiens : le savant Tertullien dit : [La rivière du Tibre déborda et nuit aux murs de Rome. Alors, ils attribuèrent cela aux chrétiens. Et, si le Nile ne débordait pas de la quantité habituelle, ils le leur attribuaient aussi. Et si un tremblement de terre , une famine ou un épidémique arrivait dans le royaume, ils l'attribuaient à eux, criant : " Jettez-les aux lions. "]

Pourtant, au jour où Il nous visitera, c'est-à-dire au jour où le Seigneur viendra pour le jugement, ou le jour où Il découvrira leurs yeux pour voir la vérité, la bonne conduite des croyants sera découverte, alors ils glorifieront leur Père Céleste. (Matthieu 5 :16)

Pour cela, le martyr Cyprien écrivit au prêtre Rogatianus et à d'autres confesseurs dans les prisons, en leur disant : [J'ai du plaisir à vous dire que voici le travail le plus important qui vous fut confié, c'est d'être dans un meilleur état, s'occupant de cela, tel qu'à travers votre confession-même ils remarquent la gloire de " cette confession " à travers votre vie vertueuse et calme.]

L'évêque et martyr Cyprien trouve que la bonne conduite pare les confesseurs et les martyrs.