La lecture de ce verset me trouble : “ Tout péché et tout blasphème sera pardonné aux hommes, mais le blasphème contre l’Esprit ne sera point pardonné ” (Matthieu 12 :31).

Je sens parfois que je pèche contre l’Esprit-Saint, et je m’en désespère. Pourriez-vous m’expliquer ce qu’est le blasphème contre l’Esprit-Saint, et comment ce blasphème ne sera pardonné ni dans ce siècle ni dans le siècle à venir ?

Comment s’accordent la miséricorde de Dieu et son refus de pardonner ce péché ?


Réponse :


Vos craintes viennent du démon qui veut vous faire succomber au désespoir, mais rassurez-vous, je vous expliquerai avec l’aide du Seigneur le sens du blasphème contre l’Esprit-Saint et quel est le péché sans pardon.

Blasphémer contre l’Esprit-Saint n’est pas nier sa divinité et son rôle, ou l’injurier. Si des hérétiques se repentent et croient à nouveau, Dieu leur pardonnera leur incrédulité passée et leur moqueries envers Dieu et Son Esprit. Ainsi quand les adeptes de l’hérésie de Macdonius qui niait l’Esprit-Saint se repentirent, l’Eglise les accepta et leur accorda l’absolution.

Quel est alors le blasphème contre l’Esprit-Saint et comment ne sera-t-il pas pardonné ?

Le blasphème contre l’Esprit-Saint est le refus définitif et permanent de son rôle. C’est un refus qui dure la vie entière. Et comme conséquence à ce refus, il n’y a pas de repentir, ni de pardon naturellement.

Dieu, dans sa miséricorde accepte tous ceux qui se repentent, et Il leur pardonne. C’est Lui qui a dit : “ Je ne mettrai pas dehors celui qui vient à moi ” (Jean 6 :37).

Les pères disaient avec raison : “ Le seul péché sans rémission est le péché sans repentir ”. Ainsi, persister dans le péché jusqu’à la mort sans se repentir c’est périr, selon ce que dit le Seigneur : “ Si vous n e vous repentez pas, vous périrez tous également ” (Luc 13 :5). Le refus de se repentir jusqu’à la mort est donc le seul péché impardonnable. On peut alors se poser la question : quelle est la relation entre le repentir et le blasphème contre l’Esprit-Saint ?

C’est une relation claire car personne ne peut se repentir sans l’action de l’Esprit-Saint qui “ convaincra le monde en ce qui concerne son péché ” (Jean 16 :8). C’est Lui qui guide et encourage l’homme dans la vie spirituelle, Il est la force qui aide à toute bonne œuvre.

Personne ne peut accomplir d’œuvre spirituelle sans l’association de l’Esprit-Saint.

Le refus d’associer l’Esprit-Saint ne peut jamais enfanter le bien que l’apôtre appelle “ le fruit de l’Esprit ” (Galates 5 :22). Et celui qui est stérile et ne produit pas de bons fruits “ sera coupé et jeté au feu ” (Matthieu 3 :10) (Jean 15 :4-6).

Refuser l’Esprit c’est donc refuser de façon permanente le repentir et tout fruit spirituel.

Blasphémer contre l’Esprit-Saint n’est pas “ Attrister le Saint-Esprit ” (Ephésiens 4 :30) ni “ Eteindre l’Esprit ” (1 Thessaloniciens 5 :9) ni “ s’opposer à l’Esprit ” (Actes 7 :51), mais c’est le refus radical et continuel de son action d’où découle le refus du repentir et des bonnes actions.

On peut se poser la question : qu’en serait-il de l’homme qui a radicalement refusé l’œuvre du Saint-Esprit mais qui a décidé de se repentir et de l’accepter ?

Nous répondons que se repentir c’est accepter l’œuvre de l’Esprit-Saint en soi, même aux derniers moments de la vie. C’est un signe que l’Esprit-Saint continue à travailler. Cela ne peut donc être le cas d’un blasphème contre l’Esprit-Saint tel que nous l’avons déjà expliqué.

S’imaginer que son péché est impardonnable est l’œuvre de Satan qui cherche à nous faire sombrer dans le désespoir et nous faire périr.

Je rassure celui qui a posé cette question car le fait de la poser prouve son vif intérêt pour son destin éternel. “ Cela n’est que l’action de l’Esprit en toi, et ne peut jamais passer pour un blasphème contre l’Esprit-Saint ”.

Il nous reste à répondre à la dernière partie de la question : “ Se peut-il que la miséricorde de Dieu s’accorde avec son refus de pardonner ? ”.

Je dis que Dieu est toujours prêt à pardonner. Dieu ne refuse son pardon pour aucune raison. Mais pour mériter ce pardon, l’essentiel est de se repentir.

Si quelqu’un refuse le repentir, Dieu l’attendra jusqu’aux derniers instants de sa vie, comme il l’a fait avec le bon larron, mais s’il persiste dans son refus et repousse l’action de l’Esprit jusqu’au bout, il sera le seul responsable de sa perte, et non pas le Dieu de miséricorde, béni soit Son nom.