Apparition des reliques de saint Jean le baptiste et du prophète Elysée - Décès du pape Jean XVIII, le 107ème patriarche de la prédication de saint Marc.
1. Apparition des reliques de saint Jean le baptiste et du prophète Elysée.
Nous commémorons aujourd’hui l’apparition à Alexandrie du corps de saint Jean le baptiste (يوحنا المعمدان) ainsi que celui du prophète Elysée (اليشع. En effet Julien l’apostat (يوليانوس الجاحد) voulut reconstruire le temple qu’avait détruit Vespasien (وسباسيان) et son fils Titus (تيطس) qui voulurent ainsi anéantir ce que dit le Seigneur dans l’Evangile : « il ne restera pas ici pierre sur pierre ; tout sera détruit.[1] »
Dès qu’il entama la construction, un feu jaillit des fondations et brûla les ouvriers. Les juifs dirent que tout ceci eut lieu à cause des corps de chrétiens qui sont enterrés à cet endroit et qu’il faut d’abord les retirer. L’empereur ordonna que les corps des saints soient brûlés. Lorsque les corps de saint Jean le baptiste et du prophète Elysée furent déterrés, quelques fidèles soudoyèrent les soldats pour qu’ils les leurs donnent et les portèrent au pape d’Alexandrie Athanase l’apostolique (اثناسيوس الرسولي). Ceci le réjouit et il les déposa dans un endroit sûr jusqu’à ce qu’une église soit construite en leur honneur. Son disciple Théophile (ثاؤفيلس) qui devait lui succéder sur le trône apostolique, était avec lui.
Lorsque le pape Théophile fut intronisé, il se souvint des paroles de son prédécesseur, alors, il construisit l’église et y déposa les reliques des deux saints. Quand ils prirent les reliques pour les porter à l’église, la procession passa devant la maison d’une païenne (صابئة)[2] qui était dans les douleurs de l’accouchement depuis quatre jours. Lorsqu’elle apprit la raison du bruit qu’elle entendait, celle-ci demanda l’intercession de saint Jean le baptiste et fit le vœu de devenir chrétienne si elle s’en sortait. Dès qu’elle eut prononcé ces paroles, elle accoucha d’un fils qu’elle nomma Jean et se fit baptiser ainsi que toute sa famille.
Puis ils déposèrent les reliques dans l’église avec beaucoup de respect. Lorsque saint Macaire (مقاريوس) l’évêque de Kaw (قاو) devint martyr, son corps fut enterré avec ceux de saint Jean le baptiste et du prophète Elysée.
Que la bénédiction de leurs prières soit avec nous. Amen !
[1] Mt 24 : 2
[2] le terme صابئة désigne certains de ceux qui adorent les astres.
2. Décès du pape Jean XVIII, le 107ème patriarche de la prédication de saint Marc.
En ce jour de l’an 1512 des martyrs (1796 après Jésus Christ) décéda le pape Jean XVIII (يؤنس الثامن عشر) le 107ème patriarche de la prédication de saint Marc. Ce pape était originaire de Fayoum (الفيوم) et ses parents le nommèrent Joseph (يوسف) et lui donnèrent une éducation chrétienne. Lorsqu’il grandit, il devint moine au monastère de saint Antoine et il était aimé de tous. Il recherchait l’isolement et fut ordonné prêtre. Après le décès du pape Marc VII (مرقس السابع), il fut choisi par Dieu pour lui succéder et fut consacré patriarche le dimanche 15 Paopi 1486 (1769 après Jésus Christ).
Le pape Jean XVIII dût subir de grandes difficultés de la part des dirigeants et des gouvernants du pays, principalement du commandant turc Hassan pacha (حسن باشا) qui confisqua les biens du patriarcat et pillât les maisons des chrétiens. De plus une épidémie de peste (طاعون) provoqua un grand nombre de morts.
A son époque, le pape de Rome voulut soumettre l’Eglise copte à son autorité. Il envoya un émissaire avec une lettre dans ce sens pour le pape Jean. Abba Youssab (Joseph) El-Abbah (الانبا يوساب الابح) l’évêque de Guirga (جرجا) rédigea la réponse dans laquelle il rejetait la proposition de Rome. La défense de la Foi de l’Eglise copte orthodoxe qu’il rédigea dans cette lettre immortalisa sa mémoire. L’Eglise catholique regretta ce qui avait été fait.
Ce pape prit grand soin de ses fidèles et les affermit dans la Foi. Il entreprit en association avec le notable Ibrahim el-Gohari (المعلم ابراهيم الجوهري) la reconstruction des monastères et des églises. Par ailleurs, il renouvella le saint Chrême en 1502 (1786 après Jésus Christ) à l’église de la sainte Vierge située à Harât-el-roum (حارة الروم).
Lorsqu’il eut achevé son bon combat, il décéda en paix après avoir siégé sur le siège de saint Marc pendant vingt ans, sept mois et quatorze jours. Il fut enterré au caveau des patriarches à l’église de saint Mercure, le martyre, au vieux Caire.
Que la bénédiction de ses prières soit avec nous et gloire soit à notre Seigneur, éternellement. Amen !