Martyre de saint Georges al-Mouzahim - Décès de saint Pichaï Anoub - Décès du pape Achille, le 18ème patriarche de la prédication de saint Marc - Dépose des reliques de l’apôtre saint Marc dans le sanctuaire prévu à cet effet au monastère de saint Freige.

1. Martyre de saint Georges al-Mouzahim.

En ce jour de l’an 675 des martyrs (959 après Jésus Christ) eut lieu le martyre de saint Georges (جرجس) connu sous le nom d’al-Mouzahim (المزاحم). Ceci eut lieu à l’époque du calife al-Moustânsir Billah (المستنصر بالله) et du pape Philothée (فيلوثيئوس) le 63ème patriarche[1]. Son père était un bédouin musulman qui avait épousé une chrétienne contre sa volonté. Elle lui donna 3 fils dont ce saint qui fut nommé Mouzahim. Sa mère lui donna une éducation conforme aux coutumes chrétiennes et il l’accompagnait souvent à l’église. Mouzahim vit les jeunes chrétiens revêtir des vêtements blancs pour communier aux saints sacrements. Alors il désira ardemment faire comme eux mais sa mère lui expliqua que ceci n’est possible qu’après le baptême. Toutefois elle lui donna un morceau du pain béni (لقمة البركة) et il trouva qu’il avait bon gout.

Lorsqu’il devint adulte, il voulut épouser une chrétienne et lui dit qu’il souhaitait être, lui aussi, chrétien. Elle lui expliqua que ceci n’était possible que s’il était baptisé en premier. Il se rendit alors à Damiette (دمياط) où il se fit baptiser et prit le nom de Georges (جرجس) puis il se maria. Quand son père et sa famille apprirent ceci, ils l’attrapèrent et le torturèrent mais il leur échappa et se rendit Saft Abu-Trab (صفط أبي تراب)[2] où il demeura trois années. Lorsque son histoire fut connue, il se rendit à Katour (قطور)[3] où il servit quelque temps à l’église saint Georges puis retourna à Démira (دميره)[4], le village de sa mère et son lieu de naissance.

Lorsque les villageois apprirent son retour, ils l’attrapèrent et le livrèrent au gouverneur qui le fit mettre en prison après l’avoir torturé lui ainsi que sa femme Siyoula (سيولا). Le Seigneur fit intervenir une personne qui intercéda auprès du gouverneur et les fit libérer. Dès qu’ils furent sortis de prison, ils fuirent au village de Saft al-Kadour (صفط القدور)[5] où il fut employé dans un pressoir d’huile. Dès que les villageois connurent son histoire, ils lui mirent une corde autour du cou et le tirèrent à travers le village mais son employeur le délivra d’entre leurs mains. Cependant il y avait une condition à cela : qu’il revienne à sa première religion avant le vendredi suivant. Un chrétien lui suggéra de s’enfuir. Alors il partit pour Tânta (طنطا) puis se rendit au village Damiana (دميانة) et finit par arriver au village de Bossât (بساط)[6] et s’installa chez son beau-père. A cet endroit il eut une vision au cours de laquelle un ange l’informait qu’il obtiendra la couronne du martyre.

Dès que les villageois de Bossât apprirent qu’il était là, ils l’attrapèrent et le mirent dans une fosse obscure puis lui firent subir des tortures cruelles mais le Seigneur le guérissait et lui donnait de l’endurance. Pendant ce temps il vit en songe la sainte Vierge Marie. Le lendemain ils le présentèrent au gouverneur qui le fit décapiter ; ensuite ils tentèrent de l’incinérer et de le jeter dans le fleuve. Mais le Seigneur le protégea et une fidèle ramena à l’épouse du martyr une partie de son corps. En accord avec la mère du martyr, son épouse déposa cette relique dans la maison de son père à Bossât al-Nassara. Toutes deux servirent l’église de ce village pour le restant de leurs vies.

 Après la destruction de cette église, les reliques furent transférées au monastère de sainte Damiana (دير القديسة دميانة) jusqu’au XVIIème siècle puis furent déposées dans l’église de Damiette (دمياط) sans que personne ne le sache. En 1966 les pères de l’église se rendirent compte de la présence du corps de ce martyr, alors ils l’embaumèrent et l’honorèrent.

Que la bénédiction de ses prières soit avec nous. Amen !



[1] Nous rapportons ici une traduction fidèle de la version en arabe. Nous devons toutefois préciser que les dates ne correspondent pas. En effet le pape Philothée fut patriarche de 979 à 1003 après Jésus Christ (source : Christian Cannuyer, Les Coptes) tandis qu’al-Moustânsir Billah fut calife de 1035 à 1094 (Source Wikipédia). Sur le site de l’église saint Takla à Alexandrie (http://st-takla.org/Saints/Coptic-Orthodox-Saints-Biography/Coptic-Saints-Story_794.html) il est dit que saint Georges d’al-Mouzahim fut martyr en 695 des martyrs soit 979 après Jésus Christ.

[2] Gouvernorat de Gharbia à 21km de Tanta.

[3] Gouvernorat de Gharbia

[4] Gouvernorat de Dakahleya (دقهلية)

[5] Gouvernorat de Gharbia, district d’al-Mahalla al-Kobra (مركز المحلة الكبرى).

[6] Actuellement le village de Bossât al-Nassara (بساط النصارى).

 

2. Décès de saint Pichaï Anoub.

En ce jour de l’an 20 des martyrs (304 après Jésus Christ) eut lieu le martyre de saint Pichaï Anoub (بشاي أنوب). Ce saint était originaire de la ville de Banayos (بانايوس)[1] et faisait partie des soldats de Cyprien (قبريانوس) le gouverneur d’Atrib (أتريب)[2]. Lorsque les chrétiens furent persécutés, il se présenta devant le gouverneur et confessa sa Foi en Jésus Christ.

Le gouverneur le fit torturer puis le transféra à Antinoë (انصنا)[3] où il confirma sa Foi devant Arien (أريانوس) le gouverneur de cette ville. Celui-ci le fit torturer puis ordonna qu’on le décapite et il reçut la couronne du martyre.

Que la bénédiction de ses prières soit avec nous. Amen !



[1] Du diocèse de Damiette (دمياط)

[2] Ou Athribis se trouve près de la localité de Benha (بنها).

[3] Actuellement le village de Cheikh-Abada (الشيخ عبادة) à l’est de Mallawi (ملوي). Le nom de ce village se réfère à abba Abâdyoun l’évêque d’Antinoë. (Voir le Synaxaire du 1er Méchyr).

 

3. Décès du pape Achille, le 18ème patriarche de la prédication de saint Marc.

En ce jour de l’an 28 des martyrs (312 après Jésus Christ) eut lieu le décès du pape Achille (أشيلاوس) le 28ème patriarche de la prédication de saint Marc. Celui-ci était prêtre et directeur de l’école théologique d’Alexandrie. Lorsque le pape Pierre 1er, le sceau des martyrs, (بطرس الاول خاتم الشهداء) fut tué, les évêques et les notables se mirent d’accord pour consacrer le prêtre Achille comme patriarche selon le vœu qu’avait exprimé pape Pierre avant son martyre. Il fut donc consacré le 19 Koyak de l’an 28 des martyrs (311 après Jésus Christ). Après son intronisation, Quelques fidèles lui demandèrent d’admettre Arius dans la communion de l’Eglise[1] après que ce dernier ait simulé le repentir. Il consentit à leur requête. Néanmoins, il ne demeura sur le siège apostolique six mois puis décéda en paix.

Que le Seigneur nous préserve des hérésies et qu’Il nous délivre des ruses du démon. Amen !



[1] Précison ajoutée dans la traduction française.

 

4. Dépose des reliques de l’apôtre saint Marc dans le sanctuaire prévu à cet effet au monastère de saint Freige. 

En ce jour de l’an 1684 des martyrs (1968 après Jésus Christ), les reliques de saint Marc furent déposées dans la nouvelle cathédrale saint Marc qui fut construite au monastère saint Freige (أنبا رويس) dans le quartier d’al-‘Abbasiyah (العباسية) au Caire. En effet après que le pape Cyrille VI (Kyrellos البابا كيرلس السادس), le 116ème patriarche, eut terminé la première liturgie eucharistique dans cette cathédrale, il descendit dans le sanctuaire qui avait été aménagé spécialement sous l’autel et y déposa le corps du saint. Ceci eut lieu en présence mar Aghnatious Yaacoub III (مار أغناطيوس يعقوب الثالث), le patriarche d’Antioche pour les syriaques orthodoxes (السريان الارثوذكس), ainsi que d’autres évêques syriaques, indiens et arméniens orthodoxes. L’empereur Haile Selassie 1er d’Ethiopie était aussi présent ainsi que le cardinal Duval (دوفال), représentant le pape de Rome, ainsi qu’un grand nombre de responsables religieux, des évêques et des prêtres égyptiens et étrangers et un grand nombre de fidèles.

Que la bénédiction de ses prières soit avec nous et gloire soit à notre Seigneur, éternellement. Amen !