Décès de saint Paul, le premier des Ermites - Décès de saint Longin, abbé du monastère d’al-Zougag.

1.     Décès de saint Paul, le premier des Ermites

En ce jour de l’an 57 des martyrs (341 après Jésus Christ) décéda le grand saint, abba Paul (أنبا بولا), le premier ermite (أول السواح). Ce saint naquit à Thèbes (طيبة) et avait un frère nommé Pierre. Après le décès de leur père, ils entreprirent de partager entre eux l’héritage. Le grand frère s’octroya une part plus grande que celle qu’il laissa à Paul qui était encore jeune. Comme ils ne parvenaient pas à se mettre d’accord, ils voulurent s’adresser au juge pour qu’il tranche entre eux. Chemin faisant, ils virent un convoi funéraire qui passait. Paul sut que c’était un des riches notables de la ville. Il se dit alors : « Qu’ai-je à faire avec les richesses de ce monde périssable que je vais quitter sans rien en prendre ? » Puis, s’adressant à son frère, il dit : « Rentrons. je ne te réclame plus rien. » Sur le chemin du retour, Paul quitta son frère et sortit de la ville. Il trouva un caveau où il demeura trois jours priant notre Seigneur Jésus Christ, lui demandant de le guider comme bon lui semble. Pendant ce temps, son frère le chercha longtemps mais comme il ne le trouvait pas il fut attristé et regretta ce qu’il avait fait.

Le Seigneur envoya un ange à Paul pour le guider et le conduire dans les confins du désert oriental où il demeura soixante-dix ans sans voir personne. Il portait une tunique faite de fibre de palmier tressée (ليف). Le Seigneur lui envoyait tous les jours un corbeau avec un demi-pain.

Quand le Seigneur voulut montrer au monde sa sainteté et sa justice, il envoya un ange en songe à saint Antoine le grand, le père de tous les moines (الاب العظيم أنطونيوس). L’ange lui dit : « Il y a, aux confins du désert, un homme dont le monde ne mérite pas la trace de ses pas. Par ses prières, le Seigneur fait venir la pluie et la rosée ainsi que la crue du Nil en temps opportun. » Antoine se leva immédiatement pour retrouver Paul et prit le chemin dans le désert. Au bout d’une journée de marche le Seigneur le guida vers la caverne ou se trouvait saint Paul. Après s’être prosterné l’un devant l’autre, ils s’installèrent et se mirent à parler des grandeurs de Dieu.

Le soir venu, le corbeau arriva avec un pain entier. Saint Paul dit alors à saint Antoine : « A présent je sais que tu es un serviteur de Dieu. Cela fait quatre-vingt-dix ans que le Seigneur m’envoie chaque jour un demi-pain. Aujourd’hui, il a envoyé ta part de nourriture. » Puis il lui demanda de se dépêcher pour aller chercher le manteau que le roi Constantin avait offert au patriarche Athanase. Saint Antoine s’exécuta et, sur le chemin du retour, il vit les anges du Seigneur portant l’âme de saint Paul vers le ciel. Arrivant à la grotte, il le trouva décédé. le revêtit du manteau qu’il avait apporté et prit la tunique de fibres tressées. Au moment de l’enterrer, il eut du mal à creuser la terre. Dieu lui envoya deux lions qui creusèrent le sol où il le leur avait indiqué puis s’en allèrent. Saint Antoine mit alors le corps du saint ermite en terre puis retourna tout raconter au patriarche en lui remettant la tunique de saint Paul. Celui-ci envoya une troupe pour chercher le corps et l’amener sans y parvenir.

Il fut alors de coutume que le patriarche porte le vêtement de saint Paul trois fois par an à l’occasion des trois grandes fêtes du Seigneur.  

Que la bénédiction de ses prières soit avec nous. Amen !

 

2.     Décès de saint Longin, abbé du monastère d’al-Zougag.

Nous commémorons aussi le décès de saint Longin (لنجينوس), l’abbé du monastère al-Zougag (دير الزجاج). Il était originaire de Cilicie (كيليكية). Après le décès de sa mère, Longin entra dans un monastère avec son père Lucien (لوقيانوس).

Après le décès de l’abbé de ce monastère, les moines voulurent que saint Lucien lui succède mais il refusa. Il prit son fils Longin et s’échappa en Syrie (الشام) où ils vécurent dans une église. Dieu y fit de nombreux miracles par leur intermédiaire. Craignant les gloires vaines de ce monde, Longin demanda la permission à son père pour partir en Egypte et il s’installa au monastère al-Zogag (دير الزجاج), à l’ouest d’Alexandrie. Il se conduisit avec vertu, piété et ascétisme. Après le décès de l’abbé du monastère, les moines insistèrent pour qu’il lui succède.

Son père le rejoignit peu de temps après. Ils fabriquaient les voiles de bateaux et vivaient du fruit de leur travail. Puis Lucien décéda en paix et son fils Longin le suivit en ce jour.

Que la bénédiction de leurs prières soit avec nous et gloire soit à notre Seigneur, éternellement. Amen !