Comme élément de base dans l’Accord Christologique entre l’Eglise Orthodoxe et les Eglises Orthodoxes Orientales

 

Dans son épître à Acacius, évêque de Mélitène, Saint Cyrille d'Alexandrie écrit:

"La Divinité et l'Humanité sont, sans doute, différentes quant à leur qualité naturelle. Sinon, comment la Parole, étant Dieu, s'est-Elle abaissée à notre condition ?

Chaque fois que le processus de l'Incarnation est abordé, la pensée humaine perçoit les deux comme parfaitement unis. Il arrive que la pensée, sans sagesse, les divise après leur union, mais elle admet toutefois avec force que les deux sont Dieu, Fils, Christ et Seigneur."

Mais l'hérésie de Nestorius est toute autre, car il dit:

"Dieu est inséparable de Celui qui est visible. Pour cela je ne sépare pas l'honneur de l'Unique. Je sépare les natures, mais mon adoration est unique"

Mais les frères à Antioche ont, de manière simpliste, maintenu une différence des natures car, comme je l'ai dit, la Divinité et l'Humanité ne sont pas identiques quant à leur qualité naturelle. Mais ils proclament un seul Fils, Christ et Seigneur. Ils disent que Sa Personne est une et en aucune manière ils ne séparent ce qui a été uni.

Ils n'admettent pas la division des natures. Par contre, ils maintiennent fermement que, seules les paroles concernant le Seigneur sont séparées. Ils ne prétendent pas que certaines paroles soient propres au Fils, Parole du Père, et d'autres propres à une autre personne, mais ils affirment que certaines paroles sont propres à Sa Divinité, et d'autres, à Son Humanité, le même étant Dieu et homme. Cependant, ils reconnaissent que d'autres sont communes à la Divinité et l'Humanité.

Par conséquent, il n'est pas évident à tous qu'ils ne séparent pas l'Unique Seigneur Jésus-Christ quand ils disent qu'il faut attribuer à Sa Divinité les paroles propres à Dieu, et à Son Humanité, les paroles humaines.

Ils affirment, comme je l'ai dit, qu'Il est la Parole de Dieu le Père, né avant les siècles, et venu au monde 'dans ces derniers temps' (Hébreux 1:2), selon la chair, par la Sainte Vierge. Ils ajoutent qu'Il est né selon la chair par la parfaite union. Ils croient que la Sainte Vierge est la Mère de Dieu. Ils confessent clairement un seul Fils, Christ et Seigneur.

Il est donc absolument impensable qu'ils puissent dire que Dieu est Un, et cependant, le diviser en deux.

S'ils approuvaient les opinions de Nestorius, comment peuvent-ils le déclarer anathème ?

Dans sa lettre à Succensus, évêque de Diocésarée en Isaurie, Saint Cyrille d'Alexandrie écrit:

"Considérant donc, comme je l'ai dit, le processus de Son Incarnation, nous voyons que les deux natures se sont assemblées dans une union indissoluble, sans mélange et sans changement, car Sa Chair est chair, et non divinité, même si Sa Chair devint la Chair de Dieu. De même, la Parole aussi est Dieu et non chair, même s'Il a fait Sienne la chair.

Ainsi, chaque fois que nous abordons ce sujet, nous ne faisons aucun tort à l'unité en disant qu'Il était fait de deux natures, mais après l'union, nous ne séparons pas les natures, et nous ne divisons pas non plus le Fils Un et indivisible en deux fils. Mais nous disons qu'il y a une seule 'phusis' de la Parole (de Dieu) faite chair.

Nous disons qu'il y a deux natures qui ont été unies, mais que Christ, le Fils et Seigneur est un, Parole de Dieu le Père faite homme et incarnée. Prenons comme exemple nos propres personnes. Nous sommes composés d'âme et de corps, et nous voyons deux natures: celle du corps et celle de l'âme, mais le tout fait un seul homme. Le fait que l'homme soit composé de deux natures n'implique pas l'existence de deux hommes, mais d'un seul et même homme."

Dans sont épître suivante à l'évêque Succensus, Saint Cyrille écrit:

"Bien que le corps uni à Lui ne soit pas consubstantiel à la Parole, née de Dieu le Père, et bien qu'il ait été uni à une âme rationnelle, nos pensées nous présentent certainement la différence des deux natures qui ont été unies, et cependant nous confessons un seul Fils, Christ et Seigneur, la Parole étant faite chair. Et quand nous disons chair, nous disons homme …

Le terme 'un' n'est pas seulement utilisé pour qualifier ce qui est simple par nature, mais il s'applique aussi pour qualifier le résultat d'une synthèse, l'homme étant un seul être, composé d'âme et de corps. Le corps et l'âme sont des espèces différentes. Elles ne sont pas consubstantielles, mais, unies, elles produisent une seule 'phusis' de l'homme … Ainsi, ils parlent en vain ceux qui disent que, s'il devait y avoir une seule 'phusis' incarnée de la Parole, il s'ensuivrait un mélange et une confusion, diminuant et écartant la nature de l'homme"

(Traduit de "Letters 40, 45, 46 The Catholic University of America Press, CUA, 1987, pp. 162, 163, 164, 165, 193, 1999 et 201")

Il est clair dans l'enseignement de Saint Cyrille qu'il insiste toujours sur ce que la pensée seule peut percevoir, et sur ce qui ne peut pas être perçu en réalité. La pensée peut évoluer librement dans le domaine temporel pour explorer le passé, tout en vivant dans le temps présent.

La pensée peut supposer que le 'temps zéro' a une certaine amplitude, qu'elle peut ensuite annuler.

L'Humanité de Jésus-Christ qui n'a jamais existé seule, séparée de Sa Divinité, et qui, par conséquent ne peut pas être perçue seule en réalité, peut cependant être perçue par la pensée et la contemplation en examinant le moment de l'Incarnation. Cela est rendu possible en supposant l'existence d'un intervalle de temps qui n'a jamais existé en réalité, mais uniquement par la contemplation, et ce, afin de permettre à la pensée humaine de voir les deux natures assemblées dans une union. Cet intervalle de temps est une simple hypothèse de la pensée (ti theoria mouni), puisque l'humanité de Jésus-Christ n'a existé qu'au moment où l'union s'est produite pour former la nature composite de la Parole de Dieu Incarnée.

L'article 4 de l'Accord Christologique mentionne que:

"Les deux familles reconnaissent que les natures, avec leurs propres énergies et volontés, sont unies en hypostase et en nature sans confusion, sans division et sans séparation. Elles sont distinctes par la pensée seulement"

Conformément à cette déclaration, il est évident que l'Accord Christologique est basé sur l'enseignement de Saint Cyrille d'Alexandrie.

L'accord théologique de Chambésy, en septembre 1990, basé sur l'accord historique du monastère Abba Pichoï en Juin 1989 cite dans son article 4 que:

« Les deux familles acceptent que les natures, par leurs propres énergies et volontés, sont unies en hypostase et en nature sans confusion, sans changement, sans division et sans séparation, et qu'elles sont distinctes uniquement par une vue de l'esprit »

Dans son épître à Acacius, évêque de Mélitène, Saint Cyrille d'Alexandrie écrit:

« Chaque fois que le processus de l'Incarnation est abordé, la pensée humaine perçoit les deux comme parfaitement unis. Il arrive que la pensée, sans sagesse, les divise après leur union, mais elle admet toutefois avec force que les deux sont Dieu, Fils, Christ et Seigneur. »

Dans sa lettre à Succensus, évêque de Diocésarée en Isaurie, Saint Cyrille d'Alexandrie écrit:

« Dans la mesure de notre compréhension, et seulement en contemplant avec les yeux de l’âme, de quelle manière le Fils Unique devint-Il Homme ? Nous disons qu’il y a deux natures qui sont unies, mais que Christ, Fils et Seigneur est Un, Parole de Dieu le Père fait Homme et Incarné ».

Il est clair que l'enseignement de Saint Cyrille met l'accent sur ce qui peut être perçu par la pensée seule, et qui n'existe pas en réalité. La pensée peut voyager dans le temps pour explorer le passé, tout en vivant dans l'instant présent.

La pensée peut aussi supposer que l'"instant zéro" a une certaine amplitude, pour l'éliminer ensuite.

L'humanité de Jésus-Christ, qui n'a jamais existé seule, séparée de Sa divinité, et qui, par conséquent, ne peut être perçue seule en réalité, peut toutefois être vue comme une entité distincte par la pensée et la contemplation de l'esprit, en considérant l'instant de l'Incarnation.

Cela suppose l'existence d'un intervalle de temps non nul, qui n'a jamais existé en réalité, mais uniquement par la pensée, qui permettrait à l'esprit humain de percevoir les deux natures unies. Cet intervalle de temps est une simple vue de l'esprit ("titheoria mouni") puisque l'humanité de Jésus-Christ n'a existé qu'à l'instant précis où l'union s'est produite pour former la nature composite du Verbe de Dieu Incarné.

L'article 5 du même accord cite que:

« Les deux familles (d'églises) acceptent que Lui qui veut et agit est toujours l'Hypostase du Logos Incarné ».

Dans son enseignement, Saint Cyrille refusait totalement d'attribuer les actes de Jésus-Christ alternativement à la Parole de Dieu et au Fils de l'Homme, car Jésus-Christ est une seule Personne, et tout ce qu'Il veut et fait est accompli par cette seule Personne, la Parole de Dieu Incarnée, notre Seigneur et Sauveur.

C'est ce qui est mentionné dans les accords théologiques du Monastère Abba Pichoï en Egypte, ceux de Chambésy en Suisse.

Dans sa lettre à Acacius de Mélitène, Saint Cyrille écrit:

« Mais les frères à Antioche ont, de manière simpliste, maintenu une différence des natures car, comme je l'ai dit, la Divinité et l'Humanité ne sont pas identiques quant à leur qualité naturelle. Mais ils proclament un seul Fils, Christ et Seigneur. Ils disent que Sa Personne est une et en aucune manière ils ne séparent ce qui a été uni.

Ils n'admettent pas la division des natures. Par contre, ils maintiennent fermement que, seules les paroles concernant le Seigneur sont séparées. Ils ne prétendent pas que certaines paroles soient propres au Fils, Parole du Père, et d'autres propres à une autre personne, mais ils affirment que certaines paroles sont propres à Sa Divinité, et d'autres, à Son Humanité, le même étant Dieu et homme. Cependant, ils reconnaissent que d'autres sont communes à la Divinité et l'Humanité ».