Comment Dieu peut-Il créer la mal comme Il a créé le bien (Es 45:9), alors que le mal n’est pas compatible avec Sa nature de Toute Bonté ?
RÉPONSE :
Les mots « mal » et « bien » ont diverses significations dans l’Ecriture Sainte. Le mot « mal » cité dans (Es 45:7) désigne le péché et, par conséquent, ne peut absolument pas provenir de Dieu comme créateur du mal.
Dieu qui est Toute Bonté et Bienveillance ne sera jamais la source du mal qui est synonyme de péché.
Mais le mot « mal » dans l’Ecriture Sainte prend aussi le sens de difficulté, chagrin, épreuve, peine et fatigue.
Ce sens est clair dans l’histoire de Job le Juste qui, au milieu de ses peines, rejeta le conseil de sa femme et lui dit: « Tu parles comme une femme insensée quoi! Nous recevons de Dieu le bien et nous ne recevons pas aussi le mal » (Job 2:10).
Le mot « mal » ici ne désigne pas le péché dont Job ne fut jamais atteint de la part de Dieu, mais désigne plutôt les malheurs dont il fut frappé.
Il subit la mort de ses fils, l’écroulement de sa maison, le pillage de ses boeufs, de ses brebis et de ses chameaux. On attribue le mot « mal » à toutes ces peines et ces malheurs. L’Ecriture nous éclaire à ce sujet: « Trois amis de Job, Éliphaz de Théman, Bildad de Schuach, et Tsophar de Naama, apprirent tous les malheurs (tout le mal) qui lui étaient arrivés. Ils se concertèrent et partirent de chez eux pour aller le plaindre et le consoler! »(Job 2:11). Dans le même sens, Dieu désigna le châtiment des fils d’Israël: « Voici, je vais faire venir des malheurs sur ce lieu et sur ses habitants, toutes les malédictions écrites dans le livre qu'on a lu devant le roi de Juda » (2 Chroniques 34:24).
Certes, Dieu n’utilise pas ici le mot « mal » dans le sens de « péché » mais indique plutôt la captivité des fils d’Israël, leur fuite devant leurs ennemis et la suite des « Plaies dont Dieu les punit ».
Le même sens est utilisé dans la prophétie sur Jérusalem: « Voici, je fais venir sur ce lieu un malheur (un mal) qui étourdira les oreilles de quiconque en entendra parler » (Jérémie 19:3), puis il cite les malheurs en détail « Je les ferai tomber par l'épée devant leurs ennemis... Je donnerai leurs cadavres en pâture Aux oiseaux du ciel et aux bêtes de la terre. Je ferai de cette ville un objet de désolation et de moquerie ... C'est ainsi que je briserai ce peuple et cette ville, Comme on brise un vase de potier, Sans qu'il puisse être rétabli » (Jérémie 19:7-11).
Le mot « bien » signifie aussi les promesses de Dieu au peuple d’Israël concernant le salut de la captivité des peines et des défaites, ainsi que le cite l’Ecriture Sainte: « Car ainsi parle le Seigneur de même que j’ai fait venir sur ce peuple tous ces grands malheurs, de même je ferai venir sur eux tout le bien que je leur promets » (Jérémie 32:42). C’est-à-dire leur retour de la captivité.
Il est clair que, comme le mot « mal » ne se limite pas au sens de péché, le mot « bien » aussi ne désigne pas seulement la piété et la bonté mais aussi le bonheur et la bienveillance.
C’est ainsi que David chante « C’est lui qui rassasie de biens ta vieillesse » (Psaume 103:5) et Dieu dans Jérémie « Ce sont vos péchés qui vous privent de ces biens » (Jérémie 5:25).
Dans ce sens on désigne Dieu comme créateur du bien et du mal, c’est-à-dire Celui qui favorise les dons et les biens, et Celui qui réprime par les châtiments et les peines.
Le « mal », pris dans le sens de châtiment, peut provenir de Dieu qui le veut ou le permet pour réprimander les hommes, les pousser au repentir ou faire germer quelque fruits spirituels par la souffrance. (Jacques 1:2-4).
Enfin, la Bible nous donne de nombreux autres exemples où le mot « bien » est utilisé dans le sens de bonté et le mot « mal » dans le sens de péché.
« Pour punir les malfaiteurs et pour approuver les gens de bien » (1 Pierre 2:14).
« Eloigne-toi du mal et fais le bien » (Psaume 34:14).
« Et vos fils qui ne connaissent aujourd’hui ni le bien ni le mal » (Deutéronome 1:39).
« L’arbre de la connaissance du bien et du mal » (Genèse 2:9).