Ce n'est pas sans raison que le Psautier commence par déclarer l'état heureux des pieux,

et leur joie intérieure. Car les psaumes n'ont pas été composés pour être étudiés comme des oeuvres littéraires, mais pour être chantés joyeusement dans l'Esprit. Ils sont l'histoire d'amour du Créateur et de la création, qui ne peut être connue que par la vie bénie, ou la vie nouvelle, joyeuse, dans le Christ. Ils ont été composés pour être chantés par le coeur qui est sanctifié par le Saint Esprit comme un sanctuaire, une demeure de Dieu et un Royaume céleste de joie.

Certains ont suggéré que Salomon est celui qui a écrit le Psaume 1, comme introduction convenable pour tout le Psautier. Ce psaume, se tenant à l'entrée du Psautier, semble être un repère, et offre des renseignements clairs sur la manière dont les croyants doivent se conduire dans leur vie. Il est probable que l'auteur de ce psaume lui a volontairement assigné la première place pour appeler les fidèles à la volonté de Dieu et à avoir confiance en Sa Sainte Providence.

 

Psaumes de Sagesse:

Ce psaume est classifié comme un psaume de sagesse, plein de sagesse pratique et divine (1); il dépeint et contraste remarquablement les "deux voies", les deux choix fondamentaux des êtres humains (2). Il explique dans les grandes lignes le sort du bon et celui du méchant, (dont les vies sont vues comme pieuse, ou abondonnant Sa Parole). Le Seigneur est notre satisfaction et joie intérieure, qui assure la stabilité de notre vie. Tout ce qui est fait contrairement à Dieu ou loin de Sa Parole est destiné à périr. Le destin le plus terrible pour un homme est d'être abandonné par Dieu.

Dans la poésie de la sagesse, il existe une tendance générale à insister sur une sagesse pratique de la vie: une base religieuse est donnée pour la pratique des vertus (3). Il est impossible de séparer cette vie pratique d'une vie de foi profonde.

Les psaumes de sagesse [1, 37, 49, 73, 91, 112, 119, 127, 128, 133, 139] ne suivent pas un système littéraire strict.

Dans ce psaume, le psalmiste invite les croyants à rejoindre ceux qui révèrent et obéissent au Seigneur, ceux qui veulent être très proches de Lui, évitant ainsi ceux qui se révoltent contre Lui.

Le Psaume commence par "alêph", la première lettre de l'alphabet Hébreux, "Achre" (béni); son dernier mot, "tobet", commence par la dernière lettre de l'alphabet, "taw". Les lettres alêph et taw symbolisent toutes les lettres et les mots qui se trouvent entre eux. Psaume 1 semble donc embrasser tout le Psautier, aussi bien que toute la Bible. (4)

 

Les Mots-clef:

1. "Heureux" (béni) ou "béatitude" (achre): Il est lié de près à la manière juste de vivre sa vie de tous les jours. Il se trouve 45 fois dans le texte Hébreu, dont 26 fois dans les Psaumes et 12 fois dans la littérature de la sagesse. Il diffère de la bénédiction sacerdotale (bérakah), connue pour contrebalancer toute malédiction.

La personne heureuse (bénie) craint le Seigneur (Ps. 112:1; Prov. 28:14; 20:7), s'occupe des pauvres (Ps. 41:1; Prov. 14:21) et suit les instructions du Seigneur (Prov. 29:18).

+ [Dieu] a créé l'homme pour partager Son propre état béni, et Il a perfectionné un animal rationel, vivant et conscient, pour utiliser Ses bénéfices dans l'éternité. (5)

 

St. Hilare de Poitiers

+ [Dieu est la source de notre état de bénédiction intérieure:]

Alors, puisque ceux qui sont ravagés sont plus heureux que ceux qui les ravagent, et ceux parmi nous qui sont dans l'affliction sont plus bénis que ceux qui en sont libres hors de la palissade Chrétienne; et ceux qui sont tristes sont plus heureux que ceux qui sont dans le plaisir; quelle source d'affliction pouvons nous encore avoir? A cause de cela, nous n'appellerons aucun homme heureux, sauf celui qui vit selon Dieu. Sur le mot "Heureux", il est dit: "[Heureux] l'homme qui ne marche pas selon le conseil des méchants. [1]

Heureux l'homme que tu châties, ô Eternel! Et que tu instruis par ta loi,

Heureux ceux qui sont intègres dans leur voie,

Heureux tous ceux qui se confient en lui,

Heureuse la nation dont l'Eternel est le Dieu,

Heureux l'homme à qui l'Eternel n'impute pas l'iniquité, et dans l'esprit duquel il n'y a point de fraude,

Heureux l'homme qui craint l'Eternel,

Heureux les affligés; Heureux les débonnaires; Heureux ceux qui sont doux; Heureux ceux qui procurent la paix; Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice (Ps. 1:1; 94:12; 119:1; 2:13; 33:12; 32:2; 112:1; Matt. 5:3-10)…

Car ce qui est requis de nous est qu'en tout ce que nous faisons ou souffrons, la crainte de Dieu doit être le fondement. (6)

 

St. Jean Chrysostome

+ Il est en effet un signe du plus grand état de bénédiction et d'une bonté singulière de continuellement apprendre et renseigner cet amour par lequel nous nous accrochons au Seigneur, pour que la méditation sur Lui, comme le psalmiste dit, occupe chaque jour et chaque nuit de notre vie, et soutienne notre âme, qui a insatiablement faim et soif de justice, en ruminant continuellement cette nourriture divine. (7)

 

Abbé Charon

2. "La voie": Un terme biblique commun qui signifie "manière de vivre", ou conduite morale comme résultat de la participation de l'homme avec Dieu ou, inversement, de tourner son dos à Lui. Il existe 66 fois dans le Psautier, 16 fois dans Ps. 119, fréquemment aussi dans la littérature de la sagesse. Son usage est populaire chez les prophètes ultérieurs. Notre Seigneur Jésus-Christ se présente comme le "chemin" (Jean 14:6).

Par Lui, nous entrons au royaume des cieux, et sans Lui, il n'y a que le vice et la mort.

Quelles sont les deux voies? Ou, quelle est la voie du juste, et celle du méchant? St. Jérôme dit: [Si Christ est la voie du juste, alors Satan est la voie du méchant. (8)] Autrement dit, ce qui distingue les croyants est leur union avec la parole de Dieu, c'est-à-dire Jésus-Christ. La "voie" ne conteste pas seulement la morale, mais le fait d'être des membres dans le corps du Christ, ou l'acte de Le rejeter. Ou bien nous vivons par l'Esprit de Dieu, ou par l'esprit du mal.

 

Résumé:

1. Le contraste entre les deux voies [1-2].

2. La voie du pieux [3].

3. La voie du méchant [4-5].

4. Le jugement de conclusion sur les deux voies [6].

 

1. La voie du pieux:

Ce psaume offre un principe théorique principal qui est "la liberté de l'homme". L'homme a le choix d'embrasser la voie de la piété ou la voie impie, de révérer le Seigneur ou même de se révolter contre Lui.

Le psalmiste révèle les qualités d'un homme pieux, marqué par une nature bénie et caractérisé par ces aspects:

a. un aspect négatif: ne fait pas de mal [1].

b. Un aspect positif: s'accroche à la parole de Dieu [2,3].

c. Un exemple contradictoire: puisque souvent nous clarifions un point en soulignant son opposé.

1. Négativement [1], nous ne devons pas penser au mal, ni persévérer dans le péché ou l'apprendre aux autres, car le psalmiste marque le progrès de la personne impie: marcher, s'arrêter et s'asseoir avec les injustes, disant:

Heureux l'homme

Qui ne marche pas selon le conseil des méchants,

Qui ne s'arrête pas sur la voie des pécheurs,

Et qui ne s'assied pas en compagnie des moqueurs. [1].

a. Père Abu-El-Farag Abdellah Ibn-El-Tayab dit que le psalmiste fait une distinction entre l'impiété, le péché et la moquerie. L'impiété livre le mal physique, dû à la concupiscence, l'adultaire et la fornication. Pécher vient de la séparation de Dieu, de l'idôlatrie et de l'athéisme. Tandis que la moquerie provient de l'attitude de soi envers les autres et paraît en forme de commérage, d'insultes et de mépris. Etre béni, d'autre part, est marqué par une existence sanctifiée, par un point de vue correct sur sa propre vie, et par une forte relation avec Dieu et avec ses confrères.

b. Certains ont interprété "qui marche selon le conseil des méchants" comme signifiant "de penser au mal". Quant à "s'arrêter sur la voie des pécheurs", ceci indique avoir l'intention d'entrer et de participer avec eux. Finalement, "s'asseoir en compagnie des moqueurs" a été interprété comme "réagir avec enthousiasme aux ruses et aux instructions des méchants". Il est comme si le progrès vers la méchanceté consiste en trois phases: penser, faire et apprendre.

c. Le psalmiste dénote trois étapes successives dans la carrière du mal

I. Marcher selon le conseil des méchants veut dire l'adoption des principes des méchants comme une règle de vie, en se laissant guider par leurs conseils. Une personne pieuse évite le mal en renonçant totalement à la compagnie des méchants, pour qu'elle ne soit pas menée par eux.

Le pieux voit les méchants autour de lui; le monde en est rempli; ils marchent de chaque côté. Il les aime, mais pas leur voie et le mal qu'ils font. Il prie pour eux et les traite sagement, évitant leurs voies méchantes. Il haït le péché mais pas les pécheurs.

II. S'arrêter sur la voie des pécheurs, comme si on commençait un trajet avec eux, veut dire suivre leur exemple en persistant dans la pratique d'offenses connues.

III. Finalement, le péché le plus mauvais est de s'asseoir dans la réunion des railleurs, fréquentant ceux qui se moquent ouvertement de choses sacrées.

+ Il est difficile de ne pas pécher. Jean l'Evangéliste dit: En fait ,celui qui renie qu'il a péché est un menteur (1 Jean 1:8). Si, donc, nous tous nous péchons, que veulent dire les mots: "qui ne s'arrête pas sur la voie des pécheurs"?…

L'Ecriture ne dit pas: heureux est l'homme qui n'a point péché, mais, plutôt, heureux est l'homme qui n'a pas persévéré dans le péché.

 

St. Jérôme

+ Nous devons étudier la gradation: "a marché, s'est arrêté et s'est assis" [1]. L'homme a en effet marché quand il a tourné le dos à Dieu; Il s'est arrêté quand il a pris plaisir au péché; Il s'est assis quand, endurci par son propre orgueil, il a été incapable de retracer ses pas, sans que Celui qui n'a pas marché selon le conseil des méchants, ni ne s'est arrêté sur la voie des pécheurs, ni ne s'est assis sur le siège de la pestilance ne soit venu pour le délivrer.

 

St. Augustin

d. L'état de bénédiction est accordé par Dieu à ceux qui sont anxieux d'atteindre la lumière et qui évitent les ténèbres du péché. L'Erudit Daniel El-Salhy dit: [Que ceux qui désirent la bénédiction accordée par le Saint Esprit s'approchent et écoutent: A qui David a-t-il assigné cette bénédiction? S'approcher de la bénédiction pieuse nous éloigne des ténèbres du péché… Ceux qui savaient la langue hébreuse au temps de David ont prétendu que ce psaume a été écrit à l'occasion du contact de Saül avec la magicienne à En-Dor. Il lui a demandé d'appeler à la vie l'esprit de Samuel le prophète, tel que le psalmiste dépeint comment Saül a quitté la voie droite et a marché après celle qui est méchante, comment il a menti, triché et opprimé son peuple, il a abandonné le siège de la justice et s'est assis sur le siège de la magicienne. L'esprit de David a donc été amené à écrire ce psaume pour dépeindre l'état du roi d'Israël et pour le châtier indirectement.] Daniel, l'érudit, dit aussi qu'Adam fut celui qui tomba d'un état de bénédiction à un état de méchanceté, le comparant ainsi au premier roi d'Israël, Saül. Il dit: [Adam est devenu le partisan du serpent, exactement comme Saül est devenu l'esclave de la fausse prêtrise; le premier a été séduit par Eve, le dernier par la magicienne. Ainsi, le premier est tombé hors du paradis, étant banni par Dieu, alors que le dernier a été défendu de l'union avec les saints après avoir erré loin de la voie du peuple de Dieu.]

e. Comme l'érudit Daniel conçoit l'état de bénédiction comme un don du Saint Esprit, accordé à ceux qui le désirent, le mot "heureux" peut être considéré comme un des titres du Christ. St. Paul, en conséquence, dit: "… le bienheureux et seul souverain, le Roi des rois et le Seigneur des seigneurs." (1 Timothée 6:15). L'état d'être béni est l'action du Saint Esprit, en étant unis, nous, au Bienheureux, qui est notre chef, le Seigneur Jésus-Christ.

f. Pourquoi le psalmiste a-t-il utilisé le singulier: "Heureux l'homme"?

I. Probablement parce que ceux qui marchent sur la voie du Seigneur sont très peu en nombre, ou parce que le psalmiste veut souligner leur union avec l'esprit de l'amour et de la foi. Ainsi, ils sont considérés comme une seule personne, comme St. Paul dit: "il y a un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême, un seul Dieu et Père de tous…" (Ephésiens 4:5,6).

II. Certains pères, aussi bien que St. Augustin, croient que celui qui est heureux, là, est Jésus-Christ, le Second Adam, qui porte l'Eglise comme un corps saint du Saint Chef, lui accordant une vie bénie.

Il est digne de noter que le psalmiste bénit ceux qui s'opposent au mal et le résistent. Ceci confirme que l'état d'être béni est accordé à ceux qui résistent au péché. St. Augustin souligne le fait qu'un jeune qui résiste au péché et aux pensées méchantes ne le fait pas par enfantillage, et, en fait, il atteint une plus grande récompense qu'un enfant qui reste pur à cause de son âge. Un jeune atteint donc une couronne pour son amour et sa résistance. Sa lutte contre le péché provient d'une pureté mûre. En contraste, la pureté d'un enfant provient de sa faiblesse.

III. Positivement [2], puisque Jésus-Christ - la Parole Incarnée de Dieu - est le chemin, nous devons nous concentrer sur la Bible, la Loi de Dieu, qui mène l'homme au chemin correct, et qui est contrastée avec le chemin des séducteurs humains. Sa parole nous soutient dans notre combat contre le mal et elle satisfait nos besoins, d'où proviennent notre joie et notre plaisir.

Ce psaume fait partie des psaumes de la Torah: 1, 19, 119 qui expriment un tel état (9).

Le psalmiste prononce une bénédiction sur l'homme pieux qui médite sur la Loi jour et nuit. Il y atteint son plus grand plaisir, car elle accomplit en lui une paix et une satisfaction intérieures dans le Seigneur. Il ne voit pas la Loi comme un fardeau irritant mais comme un chemin joyeux de participation avec Dieu. L. Sabourin dit, [C'est la Loi qui nous révèle Dieu, que Jésus est venu pour ne pas abolir mais pour accomplir (Matt. 5:17). Le psalmiste la voit comme l'expression de la volonté divine, fournissant la direction sous la règle providentielle de Dieu.] Ce psaume fait partie des psaumes de la Torah: 1, 19, 119 qui expriment un tel état!

+ Origen dit que l'Eglise, ou l'âme qui trouve de la douceur dans la Parole de Dieu, médite continuellement sur la Loi de Dieu, la ruminant comme un animal pur (Lév. 11: 1-4) (10).

+ La méditation sur la Loi ne consiste pas seulement en la lecture, mais en l'action. Exactement comme l'apôtre le dit ailleurs, "Soit donc que vous mangiez, soit que vous buviez, soit que vous fassiez quelque autre chose, faites tout pour la gloire de Dieu." (1 Cor. 10:31).

 

St. Jérôme

+ Considérons tout comme secondaire à écouter la parole de Dieu et ne jugeons aucune saison comme n'étant pas de saison de l'écouter…, que chaque saison lui appartienne. (12).

St. Jean Chrysostome

+ Que chacun de nous cherche comment construire en lui-même une demeure pour Dieu! Qu'il porte en lui-même l'autel avec les commandements, pour qu'il puisse méditer jour et nuit [v.2].

Que ses pensées-même soient un autel où la parole de Dieu est préservée, comme le prophète dit: "Heureux est celui qui garde la parole dans son coeur et lui obéit."

Qu'il entende dans son coeur la Manne, c'est-à-dire la douce connaissance de la parole de Dieu.

Qu'il ait la verge d'Aaron, c'est-à-dire une compréhension précise et pure des saints renseignements. (13)

+ "Il méditera jour et nuit" est compris comme: ou bien sans cesse, ou bien "jour", c'est-à-dire dans la joie, et "nuit", c'est-à-dire dans l'affliction. Car, il est dit: "Abraham, … a vu [mon jour] et s'est réjoui." (Jean 8:56), "La nuit même mon coeur m'exhorte." (Ps. 16:7)

 

St. Augustin

+ La méditation sur les paroles divines est comme une trompette stimulant vos âmes à la lutte, de peur que vous ne dormiez alors que votre adversaire est éveillé. Donc, méditons sur la Loi du Seigneur , pas seulement pendant le jour, mais aussi pendant la nuit, comme le Seigneur dit dans l'Evangile: "Veillez et priez, afin que vous ne tombiez pas dans la tentation." (Matthieu 26: 41) (14).

 

Père César d'Arles

Si le livre des Psaumes est le livre des chants célestes, nous ne pouvons pas entrer au ciel sans la parole écrite, incarnée, de Dieu. La Sainte Parole seule peut ouvrir nos yeux internes, et, par Son Saint Esprit, pouvons-nous avoir la joie de voir et de partager la vie céleste, tout en étant encore vivants dans ce monde. Nous atteignons la Sainte Parole comme une promesse de jouir d'une union parfaite avec Lui, au Jour du Jugement. La première Eglise a trouvé son paradis dans la parole écrite de Dieu et dans la Parole Incarnée. Ainsi, elle a vécu une vie céleste, complètement bénie et rassasiée.

 

L'arbre fécond et la paille:

Un symbole de l'état béni du pieux est l'arbre fécond, qui résiste aux secousses du vent et qui prospère. Il bénit l'homme, les animaux et les oiseaux avec ses fruits et son ombre sûrs (Jér. 17:8). Comme résultat de notre méditation sur la Loi du Seigneur, nous produisons un fruit (Jean 15:8), et ce fruit sera éternel (Jean 15:16). Mais, nous ne pouvons pas être productifs ou prospères sans les eaux du Saint Esprit qui nous accorde la force d'endurer les épreuves de la vie [3].

+ La personne dont la volonté est en harmonie avec la loi de Dieu, et qui s'occupe d'elle jour et nuit, devient un arbre qui prospère, nourri par des ruisseaux d'eau, donnant son fruit à sa saison (Matt. 21: 41)… Comme il est heureux, ce verger dont les fruits ressemblent à la beauté de l'Epoux! Car, Il est la vraie lumière, la vraie vie et la vraie piété, et tout le reste, comme la Sagesse dit (Prov. 1:3). Quand une personne accomplit ces qualités par les bonnes oeuvres, elle regarde dans la grappe de sa propre conscience et y voit l'Epoux, et elle reflète la lumière de la vérité par sa propre vie pure. (15).

 

St. Grégoire de Nysse

+ Il faut que nous luttions avec toute notre force pour nous libérer nous-même des préoccupations du monde et des activités banales, et, même, s'il est possible, laisser le bavardage inutile de nos compagnons, et nous dévouer à la parole de Dieu et "méditer sur Sa loi jour et nuit" [2], pour que notre conversion puisse être sans réserve et que nous puissions regarder le visage dévoilé de Moïse. (16)

 

Origène

Père Martyrius cite les mots de St. Grégoire le Théologien: [Nous devons nous souvenir de Dieu, même plus que de notre propre respiration.] (17), disant que méditer sur la loi du Seigneur est la voie pour atteindre ce souvenir de Dieu. Il dit, [Nous devons ouvrir nos lèvres tout le temps à Dieu, et respirer dans le souffle de Sa grâce qui nourrit nos âmes par le souvenir de Lui… Faisons cela, méditant continuellement sur les choses de Dieu, et, par le moyen de la loi du Seigneur, que notre volonté soit greffée sur Lui.] (18)

D'après St. Jérôme, l'arbre, là, est une figure de notre Seigneur Jésus-Christ, ainsi que la notre. Il dit qu'il y a un fleuve qui sort du trône de Dieu et un arbre près du fleuve. (Apocalypse 22:1-3; 4:2). Ce fleuve est la Sainte Bible, qui a deux bords, l'Ancien Testament et le Nouveau Testament.

+ Durant l'année, l'Arbre (Christ) produit 12 fruits, un pour chaque mois (Apocalypse 22:2), car nous ne pouvons recevoir les fruits qu'à travers les apôtres. (19)

 

St. Jérôme

+ Maintenant, à travers la rédemption par l'Arbre de la Vie, c'est-à-dire, par la passion du Seigneur, nous serons nous-même comme l'arbre de la vie, et tout ce qui est en nous sera éternel, et nous aurons, pour l'éternité, un sentiment de bénédiction. Car ils prospèreront en tout ce qu'ils fassent, n'étant plus incertains à cause du changement ni à cause de la nature infirme, quand l'incorruption engloutira la corruption, et l'éternité engloutira la faiblesse, et la forme de Dieu engloutira la forme de la chair terrestre. (20).

 

St. Hilare de Poitiers

+ Le fruit de la croix est une résurrection glorieuse. Ce fruit du bois est vraiment planté "près du courant d'eau", car le baptême est toujours joint à la croix. Pourtant, ce bois produisit "son fruit à sa saison", à la résurrection du Seigneur. (21)

 

Père César d'Arles

L'homme pieux ressemble à un arbre fécond, car il possède une joyeuse et inébranlable confiance en Dieu, et, pour lui, Il est tout.

Le psalmiste dit: "tout ce qu'il fait lui réussit." Autrement dit, il réussit, pas seulement dans sa vie spirituelle, mais aussi dans tous les aspects de la vie, car la prospérité et le succès sont les caractéristiques de la vraie vie bénie.

+ Soit impatient, donc, d'être fermement établi dans les décrets du Seigneur et des apôtres, pour que "tout ce que tu fais te réussisse" [3] - dans la chair et dans l'esprit, dans la foi et dans l'amour, dans le Fils, le Père et l'Esprit, du début à la fin. (22)

 

St. Ignace d'Antioche

Les méchants sont utilisés là pour contraster. Comme résultat de la Chute, nous trouvons très difficile d'apprécier la bonté en elle-même; il faut la contraster à la méchanceté pour bien la voir (23). En vif contraste sont les méchants, "de la paille" enlevée par le vent le plus léger [3,4], et son enlèvement apporte de la propreté en extrayant ce qui est tout à fait inutile. Ainsi, la voie des méchants périra, et leur vie sera sans sens et sans valeur, car une vie vécue loin de Dieu est aussi vide que la paille. L'image de la dissipation de la paille, qui est souvent utilisée, est une illustration du jugement de Dieu. (Hos. 13:3; Zeph 2:2; Isa. 29:5; Ps. 35:5; Matt. 3:12) (24)

+ Comme la paille est exposée aux coups de vent, et est facilement prise et enlevée, de même le pécheur est conduit par chaque tentation; car, s'il est en guerre avec lui-même, et s'il porte la guerre avec lui partout, quel espoir de sécurité possède-t-il, trahi comme il l'est, chez lui, et portant avec lui cette conscience qui est une ennemie constante? Telle, pourtant, n'est pas la nature de l'homme pieux. (25)

 

St. Jean Chrysostome

Là, il faut distinguer les méchants qui insistent à vivre dans le péché, du pécheur qui lutte contre le péché, ayant confiance dans le Sauveur. St. Augustin dit, [Chaque homme méchant est un pécheur, et non chaque pécheur est un homme méchant.]

"C'est pourquoi les méchants ne résistent pas au jour du jugement, ni les pécheurs dans l'assemblée des justes." [5]

Les méchants ne pourront pas se lever pour se défendre, comme à un tribunal de la loi, quand le jugement viendra. (26) Au dernier jour , ils verront Dieu avec effroi, les regardant avec des yeux comme des flammes. Quant aux enfants de Dieu, ils Le verront comme l'Epoux, venant pour les emporter à Sa gloire céleste!

 

Dieu connaît les justes:

"Car l'Eternel connaît la voie des justes, et la voie des pécheurs mène à la ruine." [6]

La connaissance du Seigneur n'est pas simplement une compréhension intellectuelle, mais un partage actif. (Amos 3:2)

+ Dieu savait qu'Adam était au jardin et Il savait bien ce qui était arrivé, mais, parce qu'Adam avait péché, Dieu ne le reconnut pas. Et Dieu dit: "Adam, où es-tu?"… Parce qu'Abraham avait une telle grande foi en sacrifiant son fils à lui, à cause de cela, Dieu commença à le connaître (Gen. 22:12). Pourquoi avons-nous dit tout cela? Car il est écrit, "car l'Eternel connaît la voie des justes." Disons-le autrement: Le Chemin, la Vie, et la Vérité sont Christ (Jean 14:6); marchons, donc, dans le Christ, et, alors, Dieu le Père connaîtra notre voie. (27)

 

St. Jérôme

+ Je ne vous vois pas, vous qui êtes méchants, dans ma lumière, dans la piété que je connais! (28)

 

St. Augustin

Dieu connaît l'homme pieux [6], car celui-ci connaît Dieu [2]. Il est dit que Dieu connaît la bonté, c'est-à-dire qu'Il l'aime et l'honore. Mais le mal ne mérite pas la connaissance de Dieu. D'après St. Augustin, [Avec Dieu, la connaissance prend part à l'existence; être inconnu est s'arrêter d'exister. "Je suis celui qui suis", dit le Seigneur; et, "celui qui s'appelle 'Je suis' m'a envoyé vers vous." (Exode 3:14)]

Plusieurs des Pères de l'Eglise disent que l'homme pieux, là, est notre Seigneur Jésus-Christ, qui est devenu homme pour nous S'accorder Lui-même, comme notre piété. En Lui, nous atteignons la nouvelle nature bénie à travers l'eau du baptême.

+ Il (Christ) est venu, en fait, de la manière des pécheurs, en étant né comme le sont les pécheurs; mais Il "ne s'y est pas tenu", car les attraits du monde ne L'ont pas tenu…

St. Augustin

Adam, l'homme heureux:

Comme cette section du Psautier correspond au livre de La Genèse qui commence par la création du premier homme, Adam, dans sa nature heureuse, là aussi, le prophète David commence le Psautier par "Le Second Homme" heureux, car en Lui nous avons été renouvelés et unis, comme si nous étions un seul homme heureux, ou "une épouse céleste". D'après le Talmud, les trois lettres hébreuses du nom d'Adam représentent les initials de trois personnes: Adam, David et le Messie (29). Adam commença, David prophétisa et le Messie (le Second Adam et le Fils de David) accomplit la vie bénie.

 

Adam a. Adam = la nature bénie est perdue

d. David = la nature bénie est promise en Christ

m. Messie = la nature bénie obtenue.

 

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Note: Psaume 1 est récité ou chanté pendant la "Prière du Matin" chaque jour, pendant que nous commémorons la résurrection du Christ. Ainsi, avant de commencer notre vie de chaque jour, nous demandons à notre Seigneur Réssuscité de nous accorder une vie bénie, qui est une vie bénie par la grâce divine.

Une Prière

O Vraie Parole,
Accorde-moi une réflexion sur Ton amour, jour et nuit;
Dans la prospérité et dans l'affliction!
Emporte-moi, O Chemin, en Toi,
Que j'atteigne Ta justice!
O Celui qui est crucifié,
Qui a changé le bois en un arbre de vie,
Fais que je sois un arbre fécond,
Planté près du courant d'eau de Ton Esprit Saint.

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