Proclamation de l’assomption du corps de la très sainte vierge Marie - Décès du pape Matthieu IV le 102ème patriarche de la prédication de saint Marc.

1.     Proclamation de l’assomption du corps de la très sainte vierge Marie

Nous commémorons aujourd'hui la proclamation de l'assomption du corps de la toute pure, la sainte Vierge Marie.

La très sainte Vierge décéda le 21 Taubi tandis que les apôtres, à l’exception de Thomas qui était en Inde, étaient réunis autour d’elle pour recevoir sa bénédiction. Ils l’enterrèrent à Gethsémani (الجسمانية). Pendant trois jours les louanges des anges ne s’interrompirent pas et l’odeur d’encens se propagea dans les environs. Après ces trois jours les louanges et l’odeur d’encens s’interrompirent car les anges avaient emporté son corps au ciel sans que les apôtres ne s’en rendent compte.

L’apôtre Thomas avait proclamé l’Evangile en Arabie (بلاد العرب), en Mésopotamie (بلاد ما بين النهرين) et en Perse avant de se rendre en Inde. Après avoir institué l’Eglise indienne, il voulut visiter celles qu’il avait fondées précédemment. En chemin, il vit un attroupement d’anges au-dessus d’une montagne qui lui dirent : « Dépêche-toi d’embrasser le corps de la Mère de Dieu », alors il fit ce qui lui était demandé et reçut sa bénédiction. Ensuite, il ramassa la ceinture qui entourait le corps de la sainte Vierge qui tombait et il glorifia Dieu pour cette bénédiction qu’il avait reçue. Puis saint Thomas acheva la visite des Eglises, retourna à Jérusalem et demanda à voir le tombeau où la Vierge Marie avait été enterrée. Puis il simula sa crédulité pour montrer le miracle de l’assomption du corps et demanda à le voir. Lorsqu’ils ouvrirent le tombeau, ils le trouvèrent vide et furent saisis d’une grande frayeur. Alors Thomas leur raconta comment il avait vu le corps pur emporté par les anges vers le ciel et comment il avait reçu sa bénédiction. Puis il leur montra la ceinture qu’il avait ramassée. Les apôtres décidèrent alors de jeûner pour que le Seigneur Jésus leur révèle le mystère du corps et qu’est-ce qu’il en est advenu. Ce jeûne dura deux semaines jusqu’au 16 Messori. Ce jour-là, le Seigneur leur apparut accompagné de la Vierge Marie et leur apprit que le corps de la sainte Vierge se trouvait au ciel car il est inconcevable que le corps qui porta le Verbe de Dieu pendant neuf mois et qui lui donna la nature humaine (الناسوت) demeure dans la poussière et soit décomposé comme ceux des autres humains. Par conséquent, il doit être préservé au ciel. Cette proclamation fut une cause de consolation pour toute l’Eglise qui se trouvait à Jérusalem.

Rien de surprenant à cela, en effet le prophète Moïse a reçu une grande considération et son visage était devenu resplendissant après être resté sur la montagne en présence de Dieu pendant quarante jours et avoir reçu les tables de la Loi[1]. Combien plus, le corps de la Vierge qui a porté le Verbe de Dieu pendant neuf mois. A ce sujet l’apôtre saint Paul dit : « Or, si le ministère de la mort, gravé en lettres sur des pierres, a été entouré d'une telle gloire que les fils d'Israël ne pouvaient fixer les yeux sur le visage de Moïse à cause de la gloire de son visage, pourtant passagère, comment le ministère de l'Esprit n'en aurait-il pas davantage ? Si en effet le ministère de la condamnation fut glorieux, combien plus le ministère de justice, l'emporte-t-il en gloire ! [2]» A cause de cette gloire, Dieu a enterré Moïse sur le mont Nabau (جبل نبو) et il chargea l’ange Michel de garder le tombeau pour que les fils d’Israël ne le trouvent pas de crainte qu’ils ne l’adorent.

Si donc Dieu a pris soin du corps de Moïse, combien plus se préoccupera-t-il de celui de la Vierge, Sa Mère, après son décès. Ainsi il a reçu lui-même son âme et chargea ses anges de porter son corps au ciel.

Que l’intercession de la très sainte Vierge Marie soit avec nous. Amen !



[1] Exode 34 : 29, 30.

[2] 2 Co 3 : 7 – 9.

 

2.     Décès du pape Matthieu IV le 102ème patriarche de la prédication de saint Marc.

En ce jour de l’an 1391 des martyrs (1675 après Jésus Christ) décèda le pape Matthieu IV (متاؤس الرابع), le 102ème patriarche de la prédication de saint Marc.

Ce père naquit dans le village de Mir (مير)[1] de parents chrétiens qui lui donnèrent une bonne éducation chrétienne et lui enseignèrent la théologie. Lorsqu’il grandit il s’enrôla au monastère d’al-Baramous (دير البرموس) à Scété où il eut une conduite irréprochable conforme aux traditions monastiques dans l’ascèse et la prière. Après le décès du pape Marc VI[2], les évêques, les prêtres et les notables se mirent d’accord pour le choisir comme son successeur. Il fut consacré le 30 Athor 1377[3] des martyrs (1660 après Jésus Christ) dans une grande célébration à laquelle participèrent les autres Eglises chrétiennes.

Ce pape était très humble et ne changea rien à sa manière de vivre après sa consécration comme patriarche. Il était bienveillant envers les pauvres, les veuves, les orphelins et les prisonniers. Il prenait aussi soin des moines en comblant leurs besoins. Par ailleurs, il consacra deux métropolites successifs pour l'Ethiopie et transféra la cellule patriarcale (القلاية البطريركية) à Harat-l-Roum (حارة الروم) juste après sa consécration en 1660.

Cependant, ce pape subit de nombreuses difficultés qu’il supporta patiemment en pratiquant assidument la prière et Dieu lui fit beaucoup de dons. Lorsqu’il accomplit son bon combat, il décéda en paix après avoir siégé sur le trône de saint Marc quatorze ans, huit mois et neuf jours. Il fut enterré à l’église de saint Mercure le détenteur des deux épées (أبي سيفين) dans le vieux Caire.

Que la bénédiction de ses prières soit avec nous et gloire soit à notre Seigneur, éternellement. Amen !

 


 

[1] Bourg du district d’al-Qoussia (مركز القوصية) du gouvernorat d’Assiout.

[2] 101ème patriarche (1646 – 1657).

[3] Dans la version arabe il est écrit par erreur 1277 des martyrs.