Décès de saint Pichoï - Martyre de saint Pirô’ouh et saint Athom - Martyre de saint Plana, le prêtre - Martyre de saint Pimanôn - Décès de saint Karas frère du roi Théodose - Décès de saint Marc al-Antouni.

1. Décès de saint Pichoï.

En ce jour de l’an 133 des martyrs (417 après Jésus Christ) eut lieu le décès de saint Pichoï, le bien-aimé de notre bon Sauveur. Il naquit dans un village nommé Châncha (شنشا) qui se trouve au gouvernorat de Ménoufieh (محافظة المنوفية) en Egypte en l’an 320 après Jésus Christ et il faisait partie d’une fratrie de six garçons. Leur père décéda et ils furent élevés par leur mère. Celle-ci eut une vision au cours de laquelle un ange du Seigneur lui disait : « Le Seigneur te dit : ‘donne-moi un de tes enfants pour me servir.’ » Elle lui répondit : « Qu’Il prenne celui qu’Il veut. » L’ange indiqua que c’était Pichoï. Sa mère dit alors : « Celui-ci est chétif. » L’ange lui dit alors : « La puissance du Seigneur donne toute sa mesure dans la faiblesse.[1] »

A l’âge de vingt ans, il se rendit au désert et s’installa comme moine auprès d’Abba Bimouwa (بموا أنبا) à Scété. Il s’adonna à l’adoration de Dieu et à la privation pendant trois ans alors, il progressa dans la vertu et son cœur s’enflamma de l’amour de Dieu. Après le décès de son maître, il s'isola dans une caverne où il accrochait ses cheveux au plafond avec une corde pour éviter de s’assoupir pendant la prière[2] et il jeûnait une semaine sur deux. Il apprit par cœur un grand nombre des livres de la sainte Bible principalement celui de Jérémie qu’il expliquait à quiconque venait à lui au point qu’il fut surnommé Pichoï de Jérémie.

Un jour il eut une vision dans laquelle le Seigneur lui disait : « Paix à toi, Pichoï que j’ai choisi. J’ai vu ton combat et ton travail et voici que je serai à tes côté. » Il lui répondit qu’il n’avait rien fait mais que c’est le Seigneur qui lui a accordé son soutien. Une seconde fois le Seigneur lui a dit : « Réjouis-toi, Pichoï car cette montagne que tu vois sera remplie de moines. » Le saint lui demanda : « Est-ce Toi qui Te chargera de leur subsistance ? » Le Seigneur lui répondit : « S’ils s’aiment les uns les autres et qu’il suivent mes commandements, je subviendrai à leurs besoins. »

Une autre fois le Seigneur lui apparut et saint Pichoï lui lava les pieds. Il Le reconnut en voyant la trace des clous. Par conséquence le saint but de l’eau qui avait servi au lavage des pieds du Seigneur et, lorsque son disciple arriva, il lui dit d’en boire. Mais celui-ci hésita et lorsqu’il se décida à le faire, il trouva le récipient vide et regretta de n’avoir pas obéi à son maître.

Les pères lui demandèrent de voir le Seigneur comme lui. Le Seigneur leur promit qu’ils le verront dans la montagne. Tous s’y rendirent mais en raison de son grand âge, abba Pichoï traina derrière eux. En chemin il vit un vieillard qui lui demanda de le porter ce qu’il fit. Au début il ne sentit pas le poids du vieillard mais, bientôt, il devint plus lourd. Alors, il se rendit compte qu’il portait le Christ. Alors, s’adressant au Seigneur, il Lui dit : « Le ciel ne peut te contenir[3] et la terre tremble devant Ta majesté, comment est-il possible qu’un pécheur comme moi puisse te porter ? » Le Seigneur lui répondit : « Puisque tu m’as porté, ton corps ne verra pas la corruption. » Lorsque les frères apprirent ce qui s’était passé, il regrettèrent amèrement car ils avaient vu le vieillard mais s’étaient détournés de lui.

Saint Ephrem, le syrien, (مار أفرام السرياني) lui rendit visite et ils louèrent Dieu ensemble sans avoir besoin d’un interprète. Mâr Ephrem déposa son bâton à l’entrée de la grotte et celui-ci devint un arbre connu sous le nom de l’arbre de saint Ephrem (شجرة مار أفرام) qui se trouve toujours au monastère des syriens (دير السريان). Un frère voulut recevoir la bénédiction de saint Ephrem mais saint Pichoï l’interpela et lui dit qu’une nuée l’avait emporté.

Saint Pichoï quitta la vallée de Scété lors de la première invasion par les barbares. Il se rendit à Antinoë (أنصنا) et y demeura auprès de saint Paul de Tammouh (أنبا بولا لاطموهي). Ces deux saints ne furent plus jamais séparés, même après leur décès.  Après avoir accompli son bon combat, saint Pichoï décéda en 417 après Jésus Christ et fut enterré au fort de Miniet-al-sakkar (منية السقار), proche d’Antinoë.

Au neuvième siècle, à l’époque du pape Joseph 1er (Youssab يوساب الأول), le 52ème patriarche, les dépouilles des deux saints furent ramenées à Scété, au monastère actuel d’abba Pichoï.

Que la bénédiction de ses prières soit avec nous. Amen !



[1] 2 Corinthien 9 : 12.

[2] Précision ajoutée à la traduction.

[3] 1 Roi 8 : 27.

 

2. Martyre de saint Pirô’ouh et saint Athom.

En ce jour de l’an 20 des martyrs (304 après Jésus Christ) eut lieu le martyre de saint Pirô’ouh (أبيرؤوه) et saint Athom (أثوم)[1]. Ces saints naquirent dans la ville de Sônbât[2] (سنباط) du gouvernorat de Gharbieh (الغربية) de parents riches. Après le décès de ces derniers, ils se rendirent à Péluse (الفرما) pour leur négoce. A leur arrivée, ils virent les soldats du gouverneur Pompéius (بومبيوس الوالي) qui portaient le corps d’un saint martyr pour le jeter dans le fleuve. Ils soudoyèrent les soldats et prirent le corps, l’ensevelirent et l’enterrèrent chez eux à Sônbât. De nombreux miracles apparurent du corps de ce saint.

Par la suite, ils distribuèrent leur richesse aux pauvres et se rendirent à Alexandrie où ils se présentèrent devant le gouverneur de cette ville Armanius (أرمنيوس) et confessèrent leur Foi en Jésus Christ. Celui-ci tenta de les amadouer en leur promettant de les employer au palais sans que ceci ne les dévie de leur Foi. Alors, il les fit torturer de diverses manières mais l’ange du Seigneur les délivrait et les guérissait. Par conséquent, un grand nombre de païens virent cela et eurent la Foi, alors, il les fit suspendre à un arbre par les pieds, mais l’ange les délivra.

Or, Pompéius, le gouverneur de Péluse était présent. Il ordonna qu’on les ramène dans sa ville pour les mettre en prison. A son retour, il les fit torturer cruellement mais le Seigneur les guérissait et les consolait. Voyant ce qui se passait, trois officiers et quarante soldats eurent la Foi et la proclamèrent devant le gouverneur. Alors, il les fit tuer et ils obtinrent la couronne du martyre. La colère de Pompéius à l’encontre des deux saints augmenta d’intensité et il leur fit arracher les dents. A ce moment, sa femme fut prise des douleurs de l’enfantement et l’accouchement se passait mal. Alors, il convoqua les deux saints et leur demanda de prier pour elle. Ils le firent et elle se releva saine et sauve. En conséquence, le gouverneur leur rendit la liberté et ils rentrèrent à Sônbât.

Plus tard, ils se rendirent auprès du gouverneur Poplien[3] (بوبليان), confessèrent leur Foi chrétienne et furent décapités. Ainsi ils obtinrent la couronne du martyre.

Que la bénédiction de leurs prières soit avec nous. Amen !



[1] Orthographes déduits de la version anglaise ainsi que de la traduction de René Basset.

[2] Dans la traduction de René Basset, le nom de cette ville est écrit Tasempôti.

[3] Orthographe reprise de l’arabe phonétiquement.

 

3. Martyre de saint Plana, le prêtre.

En ce jour de l’an 20 des martyrs (304 après Jésus Christ) eut lieu aussi le martyre de saint Balânah[1] (بلانا) le prêtre. Ce saint naquit dans le village de Bara (بارا) dans le diocèse de Sakha (كرسي سخا). Quand il apprit que les chrétiens étaient persécutés, il distribua ses biens aux pauvres et alla à Antinoë (أنصنا) pour confesser sa Foi auprès d’Arien (أريانوس), son gouverneur. Celui-ci le fit torturer jusqu’à ce qu’il rende l’âme entre les mains du Seigneur.

Que la bénédiction de ses prières soit avec nous. Amen !



[1] Orthographe reprise de la traduction de René Basset ainsi que de la version anglaise.

 

4.     Martyre de saint Pimanôn.

En ce jour de l’an 21 des martyrs (305 après Jésus Christ) eut lieu le martyre de saint Epime[1] (Pimanon - بيمانون). Ce saint était le chef (شيخ) du village de Pankoleus (بنكلاوس) dans la région d’el-Bahnassa[2] (البهنسا). Il était riche et miséricordieux envers les pauvres. Il fut inspiré par le Seigneur d’aller confesser sa Foi devant le gouverneur. Alors, il distribua tous ses biens aux pauvres puis se rendit à el-Bahnassa où il confessa sa Foi chrétienne devant le gouverneur. Lorsque celui-ci apprit qu’il était le chef du village, il lui réclama les ustensiles de l’église qui s’y trouvaient et lui demanda d’adorer les idoles. Mais le saint refusa d’obéir et proclama qu’il n’adorait que le Seigneur Jésus Christ. Alors, le gouverneur le fit torturer mais le Seigneur le guérissait et lui donnait de la force.

Comme il se lassait, le gouverneur l’envoya à Alexandrie où il fut torturé et mis en prison. Pendant son séjour Dieu réalisa un grand nombre de miracles par son intermédiaire en délivrant la sœur de Julius El-Akfahsi (يوليوسألاقفهصى) du démon qui la torturait. La nouvelle de ce miracle se répandit dans la ville et un grand nombre eurent la Foi. Le gouverneur se mit en colère et le fit torturer. Puis il l’envoya en haute Egypte où il fut décapité et obtint la couronne du martyr. Les serviteurs de Julius El-Akfahsi ensevelirent son corps et l’enterrèrent dans son village.

Que la bénédiction de ses prières soit avec nous. Amen !



[1] Orthographe reprise de la version anglaise.

[2] Dans la traduction de René Basset cette région est appelée Pemdjé qui semble être le nom copte de la ville de Bahnassa.

 

5.     Décès de saint Karas frère du roi Théodose.

Nous commémorons aussi en ce jour le décès de saint Karas, l’anachorète, (القديس كاراس السائح) le frère de l’empereur Théodose le Grand. Ce saint se rendit compte de la vanité de ce monde. Quittant tout ce qu’il possédait, il se rendit au désert occidental où il demeura 57 ans sans rencontrer qui que ce soit. Par la volonté divine, il rencontra abba Pimwah (أنبا بموا) et le salua en disant : « Bienvenue à toi, abba Pimwah, le prêtre de Scété. » Puis il lui demanda des nouvelles du monde, des gouvernants et des fidèles. Le soir étant venu, saint Karas fut saisi d’une fièvre. Alors, il pria en se prosternant à terre puis rendit l’âme entre les mains du Seigneur. Abba Pimwah l’ensevelit et l’enterra dans sa grotte puis retourna à Scété en racontant aux moines la vie de saint Karas.

Que la bénédiction de ses prières soit avec nous. Amen !

 

6.     Décès de saint Marc al-Antouni.

En ce jour de l’an 1102 des martyrs (1386 après Jésus Christ) décéda abba Marc al-Antouni (c’est-à-dire du monastère de saint Antoine) (القديس الأنبا مرقس الأنطوني).  Ce saint naquit au village de Mancha’at-el-Nassarah (منشأة النصارى) du gouvernorat d’Assiout. Son père décéda alors qu’il était encore jeune et il fut éduqué par sa mère. Dès sa prime jeunesse, il s’habitua à jeûner et à prier et à l’âge de 23 ans il se rendit au monastère de saint Antoine (دير أنبا أنطونيوس). Plus tard son père spirituel lui suggéra de se rendre au monastère de saint Paul (دير الأنبا بولا) où il s’isola dans une grotte en menant une vie de privations et de prières. six ans plus tard, les moines constatèrent l’intensité de ses privations et le portèrent pour le ramener au monastère de saint Antoine. Il leur disait souvent : « Mes enfants, ne vous fiez pas aux aspirations du corps et ne lui lâchez pas la bride pour ne pas que la satiété ne provoque les difficultés. » La réputation de sa sainteté se propagea en tout lieu.

Lorsque vint le moment où il devait décéder, il tomba légèrement malade. Alors il fit ses adieux à ses enfants spirituels, leur recommanda de s’aimer les uns les autres et de ne pas se préoccuper des biens de ce monde puis il rendit l’âme à Dieu qu’il avait tant aimé. Les moines l’ensevelirent et l’enterrèrent avec un grand respect.

Il existe encore de nos jours au monastère de saint Antoine une église portant son nom dans laquelle se trouve son tombeau.

Que la bénédiction de ses prières soit avec nous et gloire soit à notre Seigneur, éternellement. Amen !