Martyre de saint Sinoussious - Martyre de saint Jean d’Héraclée - Martyre d’abba Amon et la juste Sophie - Décès de saint abba Hor - Décès du pape Jean VIII, le 80ème patriarche.

1. Martyre de saint Sinoussious.

Nous commémorons aujourd’hui le martyre de saint Sinoussious (سينوسيوس)[1] qui est originaire de Balkim (بلكيم). Dans son enfance ce saint était berger et gardait des moutons. Il avait pris l’habitude de distribuer son pain aux autres petits bergers et, en conséquence, il passait toute sa journée à jeun car, malgré son jeune âge, son cœur était rempli d’amour pour les pauvres et les nécessiteux.

Une nuit, un ange du Seigneur lui apparut et lui demanda de confesser sa Foi en Dieu en présence du gouverneur pour obtenir la couronne du martyre. Dès qu’il raconta son songe à sa mère celle-ci l’encouragea. Sinoussious avait entendu parler d’une sainte femme qui souhaitait aussi recevoir la couronne du martyre. Ils se rendirent ensemble auprès du gouverneur Ourasanous (أورسانوس)[2] et proclamèrent leur Foi. Celui-ci ordonna qu’ils soient torturés. la femme rendit son âme entre les mains du Seigneur du fait de ces tortures et obtint la couronne du martyre.

Le gouverneur prolongea les tortures de Sinoussious mais le Seigneur le consolait et lui donnait la patience de supporter les souffrances, puis, en désespoir de cause, le renvoya devant le gouverneur d’Antinoë (أنصنا). Après l’avoir torturé, celui-ci le fit décapiter et il obtint la couronne du martyre.

Que la bénédiction de ses prières soit avec nous. Amen !

 


[1] Sinoussious = Chénouda. Dans la version utilisée par René Basset son nom est orthographié : Chénoussi شموسي.

[2] Dans la version de René Basset le nom du gouverneur est écrit Oursamous أورساموس.

 

2. Martyre de saint Jean d’Héraclée.

En ce jour de l’an 20 des martyrs (304 après Jésus Christ) eut lieu le martyre de saint Jean d’Héraclée (يوحنا الهيرقلي). Ce saint naquit dans cette ville d’Asie mineure alors que son père était un gouverneur à l’époque de Dioclétien. Il reçut une éducation chrétienne et succéda à son père dans sa charge de gouverneur après le décès de celui-ci. Lorsque Dioclétien abjura sa Foi, il lui donna l’ordre d’adorer le dieu Apollon (أبولون) mais il refusa de faire cela et en conséquence il fut mis en prison. Le Seigneur lui apparut dans sa geôle, l’encouragea et le consola.

Voulant le duper, l’empereur l’envoya en Egypte en le chargeant de restaurer les temples païens et de reconstruire les idoles. Le saint saisit l’opportunité pour détruire ces temples et édifier des églises à leur place. Pendant ce temps Syriacos (سرياقوس), le gouverneur de la ville, continuait à persécuter les chrétiens. Voyant les anges qui déposaient les couronnes sur leurs têtes, le saint proclama sa Foi. Le gouverneur tenta de l’amadouer puis le tortura sans obtenir de résultat. En conséquence, il le fit enchainer et l’envoya à Arien (أريانوس), le gouverneur d’Antinoë (أنصنا) qui poursuivit les tortures puis finit par le décapiter. Il reçut alors le martyre aux environs d’al-Koussiya (القوصية) proche d’Assiout.

Que la bénédiction de ses prières soit avec nous. Amen !

 

3.     Martyre d’abba Amon et la juste Sophie.

En ce jour nous commémorons aussi le martyre de saint Amon (آمون) ainsi que sa sœur Sophie (صوفية) à l’époque de Dioclétien. Leurs parents étaient des chrétiens pieux et riches. Ils prirent soin de les éduquer dans la crainte de Dieu et de leur apprendre les saintes Ecritures ainsi que les canons de l’Eglise. Lorsque Sophie eut atteint l’âge de se marier, ses parents voulurent la marier à un noble contre sa volonté. Elle pria Dieu pour qu’il lui évite cette épreuve et voulut s’évader dans le désert pour se consacrer à Son adoration. En chemin, elle croisa des gens qui tentaient de s’enfuir à cause des persécutions de Dioclétien. Elle leur demanda de la conduire à lui et confessa sa Foi chrétienne. Elle reprocha à Dioclétien le reniement de sa Foi et la persécution injuste des Chrétiens. Il la fit torturer cruellement mais l’ange du Seigneur la guérissait de ses blessures. Finalement, confronté à ces guérisons et à la fermeté de sa Foi il ordonna qu’on la décapite. En chemin vers le lieu de son exécution, elle fut rejointe par son frère Amon qui confessa qu’il était chrétien. Les bourreaux l’arrêtèrent et le décapitèrent en même temps. Ils obtinrent ensemble la couronne du martyre.

Que la bénédiction de leurs prières soit avec nous. Amen !

 

4.     Décès de saint abba Hor.

Nous commémorons aussi aujourd’hui le décès de saint abba Hor (أباهور) au mont al-‘amoud (le pillier جبل العمود)[1] à l’est du Nil. Ce saint naquit à Bahgoura (بهجورة)[2] de parents chrétiens qui lui apprirent les sciences de l’Eglise et il était attiré par la vie monastique dès sa plus tendre enfance.

Après le décès de ses parents, il fit faire à sa sœur un bon mariage puis se rendit dans la vallée de Scété et devint moine auprès d’un saint homme nommé Gallinikos (غلينيكوس). Il eut une bonne conduite et aima la vie de prière qu’il pratiquait avec assiduité.

Après le décès de son maître, un ange lui apparut et lui dit de se rendre au mont al-‘amoud où il se rendit immédiatement. Il devint le père spirituel de nombreux moines et le Seigneur réalisa de nombreux miracles par son intermédiaire.

Lorsqu’il eut accompli son bon combat, il décéda en paix. Les moines qui l’entouraient sentirent une odeur d’encens. Ils l’enterrèrent avec beaucoup de respect et son corps se trouve toujours sous l’autel de l’église de deir Sawada (دير سوادة).

Que la bénédiction de ses prières soit avec nous. Amen !



[1] Il s’agit actuellement du mont (la colline) de Sawada (جبل سوادة) à l’est de la ville de Minieh. On y trouve toujours le monastère de saint Abba Hor gravé dans le roc.

[2] Un village du district de Nag-Hamadi (نجع حمادي) du gouvernorat de Qéna.

 

5.     Décès du pape Jean VIII, le 80ème patriarche.

En ce jour de l’an 1036 des martyrs (1320 après Jésus Christ) eut lieu le décès du pape Jean VIII (يؤنس الثامن) le 80ème patriarche de la prédication de saint Marc. Ce saint naquit au village de Miniet-bani-Khassim (منية بني خصيم)[1] et Il se fit moine au monastère de Chahrân (دير شهران)[2] où il eut une conduite conforme à celle que doivent avoir les moines. Après le décès du pape Théodose II (ثاؤدوسيوس الثاني) il fut choisi par les évêques, les prêtres et les notables pour lui succéder et il fut consacré patriarche le 19 Méchyr 1016 des martyrs (1300 après Jésus Christ). A son époque les chrétiens subirent de grandes persécutions. Ils furent obligés de porter des turbans bleus et il leur était interdit de travailler dans l’administration. De plus certaines églises furent fermées.

Ce pape fut contemporain de saint Parçoma el-Eryâne (le nu - القديس برسوم العريان). Il transféra le siège du patriarcat à l’église de la sainte Vierge à Harât Zouwéla (حارة زويلة) alors qu’il était précédemment à l’église al-mo’allaka (suspendue – الكنيسة المعلقة). Il renouvela deux fois le saint Chrême (الميرون المقدس). Ceci eut lieu la première fois en 1305 au monastère de saint Mercure et la seconde fois à l’église al-mo’allaka en 1320.

Lorsqu’il eut achevé son bon combat, il décéda après avoir séjourné 20 ans, 3 mois et 15 jours sur le siège de saint Marc et fut enterré au monastère de Chahrân.

Que la bénédiction de ses prières soit avec nous et gloire soit à notre Seigneur, éternellement. Amen !



[1] Il s’agit de la ville actuelle de Minieh (المنيا).

[2] Il s’agit du monastère connu de nos jours sous le nom d’abba Parçoma le nu (أنبا برسوم العريان) à Hélouan (معصرة حلوان).