Décès de saint Antoine le grand, le père de tous les moines.

Décès de saint Antoine le grand, le père de tous les moines.

En ce jour de l’an 72 des martyrs (356 après Jésus Christ) décéda le grand saint, abba Antoine, l’astre du désert et le père de tous les moines.  

Ce saint naquit à Quimén al ‘Arous (قمن العروس)[1] en 251 après Jésus Christ de riches parents qui étaient des notables aimant les églises et les pauvres. Il fut élevé dans la crainte de Dieu. Lorsque son père décéda et qu’il vit sa dépouille il contempla ce monde périssable et se demanda ce que sont devenues la résolution et la détermination de son père pour augmenter ses richesses. Il vit que son père avait quitté tout cela contre sa volonté et se dit qu’il serait anormal qu’il refasse pareil. Il contemplait les apôtres qui, avaient tout quitté pour suivre le Sauveur. Il remémorait aussi les premiers chrétiens de Jérusalem qui vendaient ce qui leur appartenait et apportaient le montant de la vente pour le déposer aux pieds des Apôtres ; puis on le distribuait en fonction des besoins de chacun.[2]

Un jour il alla à l’église et entendit la parole de l’Evangile : « Si tu veux être parfait, va, vends ce que tu possèdes, donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans les cieux. Puis viens, suis-moi. »[3] Il considéra que cette parole lui était adressée personnellement et décida de l’appliquer ; il distribua ses biens aux pauvres, confia sa sœur à une maison de vierges et il s’isola dans une hutte à l’extérieur de la ville, sur la rive du Nil. Il fréquentait assidûment les ermites des environs pour apprendre de chacun la vertu qui lui était propre. Plus tard, il traversa le Nil pour s’installer dans une tombe pharaonique sur la rive orientale du Nil, à proximité d’un sycomore (جميزة). Ce lieu fut appelé par la suite le monastère Pespir[4] (دير بسبير) et actuellement il est nommé le monastère al-Maymoune[5] (دير الميمون). Satan le combattit avec force et le frappa cruellement, alors, il perdit l’usage de la parole. Ses amis le portèrent à l’église où il demeura jusqu’à la guérison puis retourna à l’endroit où il s’était installé pour adorer Dieu.

Quelques années plus tard, il s’aventura profondément dans le désert oriental où il trouva une source d’eau et s’installa dans une grotte à proximité. Il y poursuivit la pratique de l’adoration et du jeûne ainsi que la résistance aux attaques du démon. Il sortait toujours vainqueur de ses combats avec l’aide de Dieu. Il vécut de cette manière pendant vingt ans et un grand nombre d’admirateurs se regroupèrent autour de lui. Certains parmi eux cherchaient à devenir ses disciples tandis que d’autres souhaitaient guérir de leurs maladies. Le saint leur parlait et leur donnait ses conseils dont ils bénéficièrent. Dieu réalisait des miracles par son intermédiaire. Ceux qui voulurent devenir ses disciples s’installaient dans les grottes aux alentours et il devint leur père spirituel ainsi que leur guide. De cette manière il institua la première assemblée monastique. Voici pourquoi saint Antoine est appelé le « père des moines ».

Il se rendit deux fois à Alexandrie. La première fois fut en 311 après Jésus Christ pendant la persécution déclenchée par l’empereur Maximien (مكسيميانوس قيصر) pour encourager les croyants à demeurer fermes dans la Foi. Il rendait visite aux prisonniers pour remonter leur moral. La seconde visite à Alexandrie fut en 355 après Jésus Christ pour prendre la défense de la Foi orthodoxe (الإيمان القويم) et se tenir aux côté du pape Athanase l’apostolique contre les adeptes d’Arius.

Saint Antoine fut respecté par les rois et les gens. Quelques philosophes qui avaient discuté avec lui furent surpris par sa science et son intelligence instinctive. Sa renommée parvint à l’empereur Constantin qui aimait Dieu. Celui-ci lui écrivit une lettre souhaitant le voir et lui demandant de prier pour lui et pour l’empire. Saint Antoine répondit à la lettre de l’empereur lui envoyant sa bénédiction et priant pour la paix de l’empire et de l’Eglise. Il lui donnait ses recommandations concernant le salut de son âme et la réussite du royaume.

Par la volonté divine, il rendit visite à saint Paul, le premier anachorète, (أنبا بولا أول السواح) et il l’ensevelit et le mit en terre.

Il reçut la visite de saint Macaire et le revêtit des vêtements monastiques. Ce dernier retourna à Scété où il mit les bases du monachisme. Vers la fin de sa vie, saint Antoine avait de nombreux disciples dispersés en Egypte. Ils se trouvaient à divers endroits d’Egypte tels que Scété (شهيت), Nitrie (نتريا), au mont el-Nakloun à Fayoum (جبل النقلون بالفيوم)[6]. Il leur rendait visite ou leur envoyait des lettres dont une vingtaine nous est parvenue.

Lorsqu’il accomplit son bon combat, il réunit ses enfants spirituels et leur conseilla de demeurer fermes dans la vie et le combat monastique. Il leur recommanda de donner son bâton à saint Macaire. Il leur demanda aussi de remettre sa peau de brebis (الفروة) à saint Athanase l’apostolique et sa tunique en peau (ثوب الجلد) à saint Sérapion (سرابيون) son disciple. Finalement il leur ordonna d’ensevelir son corps et de le cacher sous la terre pour que personne ne sache où il se trouve. 

Ensuite il se coucha à terre, rendit l’âme au Seigneur qu’il avait tant aimé et partit pour le lieu du repos éternel. Son âge avait atteint 105 ans.

Que la bénédiction de ses prières soit avec nous et gloire soit à notre Seigneur éternellement. Amen ! 



[1] Village du district d’al-Wasta (مركز الواسطى) du gouvernorat de Béni-Soueif. Dans l’ancienne version il était écrit Quimén (قمن) et dans la littérature française on retrouve Côme ou Coma.

[2] Ac 4 : 34 – 37.

[3] Mt 19 : 21 (nouvelle traduction liturgique).

[4] Nom repris phonétiquement.

[5] Nom repris phonétiquement.

[6] Environ 13 km au sud de la ville de Fayoum.