+ J'étais un brigand dans les forêts de Jérusalem, avec Barabbas et Gustas Amagos. Les Romains nous condamnèrent à la mort crucifiés,

et, d'après la loi Romaine, ils nous donnèrent dix jours pour avoir la chance de dire adieu à nos parents. Le jour du Vendredi Saint de la Pâque, ils nous prirent de prison au prétoire. Là bas, ils y avait une foule agitée et nous fûmes étonnés car Jésus de Nazareth était là. On l'avait habillé d'un ancien manteau pourpre et d'une couronne d'épines, et son beau visage était rempli de crachat, de sang, de larmes et de sueur.

+ Pilate jugea de relâcher Barabbas, et de crucifier Jésus, et on me prit avec l'autre brigand pour être crucifiés aussi. Longuinus, le centenier, s'avança à la tête de notre procession, sur les routes de Jérusalem, et Jésus porta la croix, en tête, entouré de quatre soldats. Son corps était délicat, et, comme Il tomba par terre, les Romains forcèrent Simon de Cyrène à porter la croix derrière Lui. Les filles de Jérusalem pleuraient, alors Jésus leur dit : Filles de Jérusalem, ne pleurez pas sur moi ; mais pleurez sur vous et sur vos enfants.

C'était la troisième heure. On Le crucifia alors au milieu, sur Golgotha, moi à sa droite et mon collègue à sa gauche. Je ne peux exprimer l'atrocité de la crucifixion ! Moi et mon collègue, nous blasphémions et nous insultions tous, même Jésus ne fut pas sauf de nos lèvres au début.

Vers la sixième heure, Jésus dit son premier mot : Père, pardonne-leur, car ils ne savent ce qu'ils font.

Je pensai alors, qui est celui dont le coeur déborde de paix intérieure au milieu d'une rivière agitée d'inquiétude, et dont le coeur déborde d'amour au milieu de la haine, et déborde de force au milieu de la faiblesse humaine ? !

Mon corps saignait, et j'entrai dans le cercle de la mort qui m'attira avec force vers l'éternité. Oh ! Que les peines de la crucifixion sont terribles ! J'essayais de lever tout mon corps pour respirer un peu d'air, ensuite je le relâchai, alors mes muscles se déchiraient. Puis je le levais et le relâchais de nouveau, et les souffrances étaient insupportables.

+ Des ténèbres affreuses de la pensée à propos de Dieu m'entourèrent. Comment Le rencontrai-je, étant pécheur, mauvais ? Des vagues de souvenirs me vinrent, certains inquiétants et certains agréables.

Je me rappelai de mes méchancetés avec mes amis et de mes crimes avec mes collègues.

Je me rappelai de l'alcool, des désirs, du vol et du meurtre.

Je me rappelai aussi des histoires agréables que ma mère m'a racontées à propos de Dieu, quand j'étais un enfant.

Et je me rappelai de la synaguogue et de ses psaumes et ses louanges doux.

Je me rappelai des sermons ardents de Jean Bâptiste.

Je me rappelai des commencements de la grâce pour moi, et, comment mes méchancetés me suspendirent sur un bois.

Je méditai les situations renversées dans le présent temps. Jésus le Juste : souffre.

Et Barabbas le méchant, Hérode l'insolent et Pilate l'injuste : sont sans chaînes.

Je souhaitai : qui me donnerait la chance de me repentir, et qui me donnerait de retourner pour recommencer avec Dieu. Qui ?

+ Le Saint Esprit travailla dans mon coeur comme le feu qui brûle, et je sentis comme s'Il me disait : Demas, médite. Tu as désobei aux commandements, et désobeir à un seul d'eux est suffisant pour te faire souffrir la punition du feu éternel.

Médite, Demas, sur la récolte amère de tes péchés, où un jugement épouvantable t'attend. Allons, Demas. Voici le Seigneur Jésus Christ, le sauveur du monde, le Saint qui est sans péché, qui est à côté de toi. Jette tes péchés sur Lui avant que la corde d'argent ne se casse, avant que la bobine ne se casse sur son trou, avant que ceux qui lamentent ne se trouvent plus sur les places. (Cette métaphore veut dire : avant que ce ne soit trop tard.)

La foi commença à me remplir, et mon coeur déborda d'un merveilleux amour pour le Christ, et d'une joie inexprimable.

+ Soudain, la voix de mon collègue, Gustas Amagos, brisa le silence, disant : N'es-tu pas le Christ ? Sauve-toi toi-même, et sauve-nous. (Luc 23 :39)

En ce moment, je lui dis : Ne crains-tu pas Dieu, toi qui subis la même condamnation ? Pour nous, c'est justice, car nous recevons ce qu'ont mérité nos crimes ; mais celui-ci n'a rien fait de mal.

Ensuite, je me retournai vers le Seigneur Jésus, disant : Souviens-toi de moi, quand tu viendras dans ton règne. J'étais sûr qu'Il ne me rejettera pas, et sa réponse, qui m'illumina la vie et l'immortalité, me vint : Je te le dis en vérité, aujourd'hui tu seras avec moi dans le paradis. En ce moment, mon coeur fut rempli de la paix de Dieu qui dépasse toute compréhension.

Voilà mon repentir et ma foi. Un repentir où il y eut la confession, et je fus rempli de la crainte de Dieu, et de l'annonce de la divinité du Christ et de sa seconde venue. Je l'ai présenté avec abaissement, et, vraiment : je me suis abaissé, alors Il m'a sauvé.

+ Et toi, te rappelles-tu de Joseph quand il était prisonnier dans les prisons du Pharaon d'Egypte à cause de la prétention de la femme de Potiphar contre lui, et il se trouvait avec lui, en prison, le chef des échansons du Pharaon et son chef des panetiers ? Chacun eut un songe et Joseph les leur expliqua.

Le chef des échansons : rêva qu'il était devant le cep aux trois sarments, prennant de son jus et offrant au Pharaon.

Le chef des panetiers : rêva qu'il y avait sur sa tête trois corbeilles de pain blanc, et les oiseaux saisissaient le pain.

Pour le chef des échansons : Pharaon jugea, après trois jours, qu'il était innocent et le rendit au palais royal.

Et le chef des panetiers : Pharaon jugea de le faire pendre à un bois, et les oiseaux mangèrent sa chair.

Quant à Joseph : il représente le Seigneur Jésus suspendu sur la croix, au centre.

Le chef des échansons me représente moi-même, Demas, prenant le jus du Vrai Cep, le sang du Fils Unique qui purifia mes péchés.

Et le chef des panetiers représente mon collègue, dont la vie et les talents ont été mangés par les oiseaux du mal, alors il ne trouva pas dans les corbeilles vides de son coeur quelque chose qu'il puisse offrir.

Le chef des échansons fut jugé innocent, et alla présenter sa coupe au Pharaon, et moi, j'allai au paradis, et je pris de la main de ma foi la coupe de mon salut, par le sang du Fils bien-aimé.

Le chef des panetiers mourrut, et mon collègue, le brigand, alla, sans repentir ou foi, au malheur éternel.

+ Je remercie le Seigneur parce qu'Il m'a fait entrer dans son paradis :

· Le paradis de sa grâce : où je fus justifié de mes péchés par sa grâce.
· Le paradis de la vérité : où je me réjouis de tous les trésors : la Parole Incarnée.
· Le paradis de la communion : car il a été dit : Or, notre communion est avec le Père et avec son Fils Jésus-Christ (1 Jean 1 :3)
· Le paradis de la paix : alors ma vie fut remplie d'une paix divine.
· Le paradis de l'amour : dont les fleurs sentent l'amour de Dieu.
· Le paradis des souffrances : car les souffrances de mon Seigneur devinrent la source de la consolation de mon coeur, et elles devinrent la myrrhe répandue sur la poignée du verrou de la vie, comme l'a dit l'épouse du Cantique. (Cantique 5 :5)
· Le paradis du bonheur : où se trouve ce qu'aucun oeil n'a vu, ce que le Seigneur a préparé pour ceux qui l'aiment.

+ J'avais faim : alors le Seigneur me donna de manger de l'arbre de la vie.
+ Et j'étais mort : alors le Seigneur me donna la vie pour que la seconde mort ne me nuise pas.
+ J'étais condamné : alors le Seigneur me donna une petite pierre blanche, sur laquelle se trouvait un nom nouveau. (L'auteur veut dire que le Seigneur donne un nouveau commencement et un nouveau nom à ceux qui se repentissent.)
+ J'étais ténébreux : alors, le Seigneur me donna l'astre du jour.
+ J'étais nu : alors le Seigneur m'habilla d'habits blancs.
+ J'étais perdu : alors le Seigneur me rendit une colonne ferme.
+ J'étais tiède : alors le Seigneur me remplit de l'Esprit, et me fit asseoir sur le trône de sa grâce. (Apocalypse : chapitres 2 et 3)