La personne spirituelle observe toujours les paroles de Saint Paul: "Non de la lettre, mais de l'Esprit; car la lettre tue, mais l'Esprit vivifie"
(2 Corinthiens 3:6), et toute sa vie est guidée par ce principe qui s'applique à tous les commandements de Dieu.
La personne spirituelle suit l'esprit des commandements, et non leur sens littéral.
Elle est à l'opposé des Pharisiens ou des docteurs de la Loi, elle est spirituelle. Les Pharisiens s'attachaient au sens littéral des commandements, comme le montre, par exemple, leur discussion avec le Christ à propos du Sabbat. Quand le Christ ouvrit les yeux de l'aveugle-né un jour de Sabbat, ils s'écrièrent: « Cet homme ne vient pas de Dieu, car il n'observe pas le sabbat » (Jean 9 :16).
Ils dirent aussi à l’aveugle : « Donne gloire à Dieu; nous savons que cet homme est un pécheur » (Jean 9 :24). Quand le Seigneur guérit l’homme malade depuis trente-huit ans, « les Juifs poursuivaient Jésus, parce qu'il faisait ces choses le jour du sabbat » (Jean 5 :16).
Le respect de la lettre tue car il dénote un manque de compréhension de l’esprit des commandements.
Méditons sur certains aspects de la vie spirituelle, et voyons comment le personne spirituelle peut agir selon l’esprit et non selon la lettre.
Le jeûne
Nombreux sont ceux qui s’imaginent que le jeûne se résume simplement à une alimentation végétarienne. Ils préparent alors de délicieux plats végétariens et y ajoutent des ingrédients coûteux. Ils vont même jusqu’à se procurer du lait, du fromage ou du chocolat végétariens. Ils ont oublié les paroles du prophète Daniel concernant le jeûne : « En ce temps-là, moi, Daniel, je fus trois semaines dans le deuil. Je ne mangeai aucun mets délicat, il n'entra ni viande ni vin dans ma bouche, et je ne m'oignis point jusqu'à ce que les trois semaines fussent accomplies ». (Daniel 10 :2,3)
Je voudrais ici insister sur la phrase « Je ne mangeai aucun mets délicat »
Comment celui qui continue à manger des mets délicats pendant le jeûne et qui donne à son corps toute la nourriture qu’il souhaite, pourra-t-il contrôler ses désirs ?
La personne spirituelle sait que le jeûne est un exercice d’humilité pour le corps et une victoire sur le désir de nourriture. Le jeûne permet de s’élever au-dessus de la matière. Il ne s’agit pas d’un simple régime alimentaire végétarien. La personne spirituelle veille à ce que son jeûne comporte une abstinence, c’est-à-dire une privation du corps de mets qu’il aime, quelle qu’en soit la nature.
Parmi ceux qui jeûnent, beaucoup n’en tirent aucun profit, car dans leur jeûne, ils agissent selon la lettre et de manière formelle.
Ils ne sont pas entrés dans la spiritualité du jeûne, ni dans la spiritualité du commandement relatif au jeûne, et ils n’ont pas compris son objectif spirituel. Par conséquent, ils n’ont jeûné qu’avec leur corps, mais leur esprit n’a pas jeûné.