Le Christ a dit: « Gardez-vous de pratiquer votre justice devant les hommes, pour en être vus; autrement, vous n'aurez point de récompense auprès de votre Père qui est dans les cieux.

Lors donc que tu fais l'aumône, ne sonne pas de la trompette devant toi, comme font les hypocrites dans les synagogues et dans les rues, afin d'être glorifiés par les hommes. Je vous le dis en vérité, ils reçoivent leur récompense. Mais quand tu fais l'aumône, que ta main gauche ne sache pas ce que fait ta droite, afin que ton aumône se fasse en secret; et ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra » (Matthieu 6:1-4).

L’aumône doit avoir un but louable

Le Christ nous enseigne qu’une vertu n’est bonne que si elle a un but louable. Comme le dit sa Sainteté le Pape Chenouda III: « Toute vertu qui n’est pas imprégnée d’amour et d’humilité n’est pas considérée comme vertu ».

Le but de l’aumône doit être l’amour de Dieu, du prochain et du nécessiteux. Cette vertu doit être pratiquée avec humilité et oubli de soi, car Dieu résiste aux orgueilleux, mais il comble les humbles de grâces.

Le Christ nous met en garde contre la pratique de l’aumône en public pour être vu des autres. Celui qui agit ainsi perd sa récompense céleste car il a déjà reçu celle des hommes.

Que nous sert la reconnaissance des autres ? Peut-elle nous faire entrer au Royaume des Cieux ? Non ! Au contraire, elle peut même nous en éloigner. Ainsi, l’homme qui pratique l’aumône en public a non seulement perdu sa récompense, mais de plus il risque de sombrer dans l’orgueil. Et la Bible nous prévient: « L’arrogance précède la ruine, et l’orgueil précède la chute » (Proverbes 16:18).

Que ta main gauche ne sache pas ce que fait ta droite

Le Christ a insisté sur l’importance de la pratique de l’aumône dans le secret: « Mais quand tu fais l’aumône, que ta main gauche ne sache pas ce que fait ta droite » (Matthieu 6:3). Le Christ nous demande par cette parole, de faire tout ce qui est en notre pouvoir pour cacher l’aumône que nous faisons ... à tel point que même notre entourage le plus proche ne doit pas en avoir connaissance. Mieux encore, que ton propre coeur ne soit pas conscient de ce que fait ta main, de peur que tu ne verses dans l’autosatisfaction. Au contraire, oublie le bien que tu as fait pour penser à celui que tu n’as pas fait.

Certains font don de leur argent sans compter, c’est-à-dire que le donateur ne connait même pas le montant de son don: sa main gauche ne sait pas ce que fait sa droite.

Saint Abraham, évêque du Fayoum recevait les dons, cachés sous un linge. Au pauvre qui venait à lui, il demandait de se servir sous le linge. Il était sûr que la somme présente sous le linge avait été envoyée par le Seigneur spécialement pour cet homme.

Saint Abraham était miséricordieux avec les pauvres, sans jamais éprouver d’autosatisfaction. Au contraire, sa miséricorde ne cessait d’augmenter, et le Seigneur le comblait de ses grâces conformément à la parole: « L’âme bienfaisante sera rassasiée, et celui qui arrose sera lui-même arrosé » (Proverbes 11:25).

De même, Saint Abba Serapamon, surnommé « l’homme à l’écharpe », évêque de Ménoufia, se rendait de nuit dans les maisons des pauvres, la face cachée avec une écharpe, et il déposait des provisions au pied de leur porte. Puis il frappait à la porte et s’empressait de partir pour que personne ne le voie.

Dans leur grande sagesse, ces saints ne demandaient pas la gloire des hommes. C’était Dieu qu’ils désiraient, et c’était l’amour des autres qui les motivait à faire le bien. Ils ne demandaient aucune compensation pour leurs dons: ni par des compliments, ni par de l’aide. Malgré cela, Dieu animait le coeur de bien des gens pour prendre soin de ces saints. Ils n’ont pas cherché à construire des demeures luxueuses mais ils nous ont laissé leur exemple lumineux, et Dieu leur a accordé le don de guérison et celui de faire des miracles, conformément à Sa parole: « Si quelqu’un me sert, qu’il me suive; et là où je suis, là aussi sera mon serviteur » (Jean 12:26).

Servir le Christ, c’est Le suivre sur le chemin de la Croix, du Golgotha et de l’oubli de soi. Et c’est sur ce chemin que Dieu relèvera Ses enfants qui Le servent avec humilité, en ne cherchant qu’à Lui être agréable.