Décès d’Abba Chénouda, l’archimandrite.

Décès d’Abba Chénouda, l’archimandrite.

En ce jour de l’an 168 des martyrs (452 après Jésus Christ) décéda le grand saint, abba Chénouda l’archimandrite (piar,yman`drityc - أنبا شنوده رئيس المتوحدين). Il naquit à Chétlala ou Chândawil (شتلالا – شندويل)[1], d’un père qui se prénommait Abigôs (أبيجوس) et d’une mère qui se prénommait Droba (دروبا). Ils l’éduquèrent dans la piété et la vertu. il recherchait à s’isoler pour prier dès son plus jeune âge.

Lorsque Chénouda eut 19ans, son père lui confia la garde du troupeau en compagnie d’autres bergers et, il avait pris l’habitude de distribuer sa nourriture aux pasteurs qui l’entouraient, jeûnait toute la journée et s’isolait sur le chemin du retour pour prier. Un jour, un berger le vit priant à genoux et remarqua que ses doigts étaient éclairés comme des bougies alors qu’une odeur d’encens se répandait autour de lui. Celui-ci rapporta ce fait à son père qui jugea adéquat de l’installer dans un monastère auprès de son oncle maternel, abba Pigôl (انبا بيجول), là, il pourra évoluer dans la vertu et se libérer pour la méditation et la prière.

Une fois arrivés au monastère, ils demandèrent à abba Pigôl de le bénir mais celui-ci prit la main de l’enfant et la posa sur sa tête pour recevoir sa bénédiction. Inspiré par l’Esprit, il proclama que Chénouda a été choisi par Dieu et qu’il sera un père pour une grande foule et qu’il dirigera le monastère. En conséquence, il le reçut au monastère en prévision qu’il soit moine. Une nuit, abba Pigôl eut une vision dans laquelle un ange lui dit : « lève-toi de bonne heure, fait la prière et revêt Chénouda du Schème des moines (أسكيم الرهبنة) que tu trouveras à côté de lui et qui a été béni par le Seigneur Jésus lui-même. En effet ce jeune homme sera un grand homme et le père spirituel d’une grande foule. » Abba Pigôl réalisa ce qui lui était demandé et Chénouda devint un moine vertueux ; il grandit dans la vertu et l’ascétisme. Il fut combattu par les démons mais il les vainquit par son humilité, sa prière et par le signe de la Croix.

Après le décès d’abba Pigôl, les moines choisirent Chénouda pour lui succéder à cause de sa spiritualité, de sa fermeté et de sa préoccupation pour les affaires du monastère. Il accepta cette affectation et anima le monastère avec un grand zèle. Le nombre de moine augmenta et approcha les 2500. Il établit des règles strictes pour l’admission des moines et appliquait les règles du monachisme avec précision. Il prit aussi soin de l’enseignement des moines et du travail manuel qu’ils réalisaient et les encourageait à la vie érémitique et à l’adoration de Dieu comme il l’avait lui-même expérimentée. Il lui arriva même de s’isoler pendant cinq ans en priant et en méditant. Il mérita ainsi d’entendre une voix qui lui disait : « En vérité tu es devenu un archimandrite[2] (رئيس للمتوحدين). »

Le ministère d’abba Chénouda ne se limita pas aux moines mais il s’adressa aussi à l’ensemble des fidèles. Il les accueillait au monastère où ils pouvaient prier. Il construisit aussi des églises dans les villages qui étaient aux alentours du monastère et prenait leur défense face aux gouvernants. Enfin il s’occupa aussi de la langue copte et était fière d’être égyptien.

Ce saint accompagnât le pape Cyrille 1er, le pilier de la Foi lorsque celui-ci se rendit à Ephèse pour participer au concile œcuménique qui se tint dans cette ville en 431 après Jésus Christ pour juger Nestorius. Après qu’eut lieu le jugement et l’excommunion de ce dernier, les pères conciliaires l’expulsèrent à Akhmîm (أخميم), à proximité du monastère d’abba Chénouda de manière à limiter la possibilité de dissémination de l’hérésie. Nestorius y demeura jusqu’à son décès.

Abba Chénouda atteignit un niveau spirituel éminent et il mérita que le Seigneur Jésus lui apparaisse plusieurs fois.

Il eut une conduite spirituelle digne des anges puis il décéda et rejoignit le repos éternel après avoir accompli son bon combat. Il avait atteint environ 120 ans pendant lesquels il se dédia au service de l’Eglise et du monachisme. Il avait, aussi, rédiger de nombreuses lettres et des hymnes spirituels.

Que la bénédiction de ses prières soit avec nous et gloire soit à notre Seigneur, éternellement. Amen !



[1] Chândawil : un village du district d’al-Maragha (مركز المراغة) du gouvernorat de Sohag.

[2] Etymologiquement ce mot signifie « gardien de la bergerie » (Encyclopeadia Universalis).