Décès d’abba Pacôme, le père du monachisme cénobitique - Martyre de saint Épimaque de Péluse.

1.     Décès d’abba Pacôme, le père du monachisme cénobitique.

Nous commémorons en ce jour le décès en l'an 64 des martyrs (348 après Jésus Christ) d’abba Pacôme (أنبا باخوميوس) le père du monachisme cénobitique (أب الشركة الرهبانية). Ce saint naquit de parents païens vers 290 après Jésus Christ à Thèbes (طيبة), Louxor actuellement. Dès son enfance il fut attiré par la chasteté et la pureté rejetant l’adoration des idoles et refusant de participer aux festins de leurs adeptes. Un jour, son père l’emmena avec lui pour offrir un sacrifice aux démons qui étaient dans le fleuve mais un prêtre idolâtre l’ayant vu s’écria : « Eloignez d’ici l’ennemi des dieux afin qu’ils arrêtent leurs colères contre nous. »

Lorsqu’il grandit, Pacôme s’enrôla dans l’armée. Il fut envoyé avec ses collègues pour mater une rébellion fomentée par le roi d’Ethiopie. De passage par Latopolis[1] (لاتوبوليس - إسنا), les habitants allèrent au-devant d’eux et leurs offrirent à manger et à boire à profusion. Pacôme demanda quelle était la raison de toute cette générosité. On lui répondit que ces gens faisaient cela à cause du Dieu du ciel. A cet instant il décida de devenir chrétien s’il revenait sain et sauf.

La rébellion fut mâtée grâce à la volonté divine et les soldats furent libérés du service militaire. Le saint se rendit à Dendérah (دندرة) où il rejoint un groupe de catéchumènes puis fut baptisé en 314 par saint Sérapion (سيرابيون), l’évêque de la ville. Pendant trois ans il pratiqua les œuvres de la charité et de la miséricorde puis il désira se consacrer à Dieu, alors, il rejoignit abba Palamon (بلامون)[2] et devint moine sous sa direction pendant sept ans. Pendant cette période, saint Pacôme maitrisa parfaitement la vie monastique.

Ensuite l’ange du Seigneur lui apparut et lui demanda d’instaurer le cénobitisme, c’est à dire la communion monastique ; il en informa abba Palamon qui en fut réjoui et bénit ce projet. Il l’accompagna à Tabennêsis[3] (طبانسين puis l’aida dans la construction du premier monastère et, enfin, il prit congé de lui pour retourner dans sa grotte. Ils s’entendirent de se revoir une fois par an. Le nombre de ceux qui se joignirent à cette communauté augmenta rapidement et il dût construire dix autres monastères. Il fut rejoint dans son œuvre d’édification par son frère Jean (يوحنا) qui devint moine. Sa sœur aussi vint le voir. Il l’encouragea dans sa vie monastique et lui construisit un monastère sur la rive est du Nil où elle fut rapidement rejointe par trois cent autre moniales.

Pacôme institua la même règle pour tous les monastères. Elle comprenait le travail manuel, les heures de prière en communauté. En ce qui concerne le jeune, le moine se nourrissait deux fois par jour. Il était le père de tous les monastères. Cependant il installa un abbé pour chacun d’entre eux et les visitait régulièrement. Il refusa que les moines soient ordonnés prêtre. En effet, lorsqu’il eut le sentiment que le pape abba Athanase l’apostolique (البابا أثناسيوس الرسولي) pensait l’ordonner, il s’échappa. Alors le pape dit à ses enfants : « Dites à votre père qui a construit sa maison sur la pierre pour qu’elle ne s’ébranle pas et qui s’est échapper de la vaine gloire : ‘Heureux es-tu et heureux soient tes enfants.’ » Ayant compris que le pape ne l’ordonnera pas, il le reçut avec grande joie lors de son retour d’Assouan.

Pacôme reçut aussi dans ses monastères ceux qui n’étaient pas égyptiens comme les grecs et les latins. Chacun des groupes avait un abbé et tous ceux qui souhaitaient s’isoler, il le leur permettait.

Ce saint était resté doux et humble et, lorsqu’un des frères lui demanda de lui raconter une vision, il lui répondait : « Si tu vois un frère doux et humble, ne recherche pas une autre vision. » Son amour pour ses enfants spirituels ne l’empêchait pas d’être ferme. Il conduisit le cénobitisme jusqu’à la propagation de la peste en Egypte. Il visitait les malades et fut contaminé. Alors qu’il participait à la prière de la fête de l’ascension, il en ressentit les symptômes. A la fin du service, il convoqua ses disciples et désigna saint Pétrone (بترونيوس) pour lui succéder puis décéda en paix.

Que la bénédiction de ses prières soit avec nous. Amen !



[1] Actuellement connue sous le nom d’Esna.

[2] Célébré le 25 Apip.

[3] Village face à Dendérah dans le gouvernorat de Qena. Dans la littérature française on le retrouve aussi sous le nom de Tabennèse.

 

2.     Martyre de saint Épimaque de Péluse.

Nous commémorons aussi le martyre de saint Épimaque de Péluse (أبيماخوس الفرمي) en l’an 250 après Jésus Christ. Ce saint naquit à Péluse[1] (الفرما) et il était tisserand (حائك). Son caractère était calme et il était attiré par la vie de contemplation. Il se rendait souvent au désert à proximité de sa ville recherchant la vie érémitique et l’adoration mais il reçut la couronne du martyre. Lorsqu’il apprit que les chrétiens subissaient des horreurs à Alexandrie, il se rendit dans cette ville où il se présenta devant le juge vêtu de ses habits de villageois. Il renversa à terre l’autel de l’encens et reprocha au juge sa cruauté. Alors, les soldats se jetèrent sur lui, le ruèrent de coups et le jetèrent en prison. A cet endroit, il affermissait les confesseurs (المعترفين) et les encourageait dans leur Foi. Ceci augmenta la colère du juge qui le fit persécuter avec différentes machines. Son sang coula et quelques gouttes tombèrent sur les yeux d’une enfant aveugle et celui-ci recouvra la vue. Alors ses parents crurent en Jésus Christ et ils obtinrent la couronne du martyre. Tous ces évènements intriguèrent le gouverneur qui ordonna qu’on le décapite. Mais le bourreau ne put pas lever son épée pour le faire. On fit alors appel à plusieurs autres sans plus de succès. En conséquence, ils lui passèrent la corde au cou et le trainèrent jusqu’à ce qu’il rendit l’âme et, ainsi, il obtint la couronne du martyre. Un sourd fut chargé d’emporter son corps pour le jeter au loin. Dès qu’il l’eut touché, il recouvra l’ouïe. Certaines personnes vinrent de la ville d’Edkou, et l’ensevelirent. Une église fut construite à Péluse en son honneur et ses reliques y furent transférées.

Que la bénédiction de ses prières soit avec nous et gloire soit à notre Seigneur éternellement. Amen !

 


[1] Actuellement Tell el-Farama non loin de Port-Saïd.