Martyre de saint Marc l’évangéliste, le prédicateur de l’Egypte.

Martyre de saint Marc l’évangéliste, le prédicateur de l’Egypte.

Nous commémorons aujourd’hui le martyre de saint Marc (القديس العظيم مار مرقس), l’un des soixante-dix disciples, en l’an 68 après Jésus Christ. Ce saint était juif de la tribu de Lévi (سبط لاوي) et il s’appelait Jean (يوحنا). Son nom grec était Marc. Il naquit à Cyrène[1] (درنابوليس) une ville de la Pentapole (الخمس مدن الغربية) en Lybie. Son père se prénommait Aristopoulos (أرسطوبولس) et était le cousin de la femme de l’apôtre Pierre (بطرس). Sa mère se prénommait Marie (مريم). Elle faisait partie des « Marie » qui suivaient le Christ. Elle était la sœur de l’apôtre Barnabé (برنابا). Saint Marc avait aussi un lien de parenté avec saint Thomas (توما) l’apôtre.

Les tribus barbares attaquèrent la propriété de la famille de saint Marc en Lybie et la pillèrent. Alors, ils furent forcés d’émigrer en Palestine. La maison de saint Marc était le lieu où le Seigneur retrouvait les apôtres[2]. Il est aussi là où l’Esprit Saint se répandit sur les apôtres[3]. Lorsque l’ange libéra saint Pierre de la prison, celui-ci se refugia dans cette maison[4]. Saint Marc est « l’homme portant une cruche d'eau » chez qui les disciples préparèrent la Pâque dans la chambre haute.[5]

La première personne qui fut évangélisée par Marc fut son père. En effet, alors qu’ils longeaient le Jourdain (الأردن) un lion apparut devant eux. Le père voulut sauver son fils et lui ordonna de s’échapper. Mais, Marc lui répondit : « Le Christ qui tient dans Sa main la vie de chacun d’entre nous ne le laissera pas nous nuire. » Alors il pria et le lion fut fendu en deux. Aristopoulos crut alors en Jésus Chris et l’emblème de Marc devint le lion à cause de cet évènement et aussi parce qu’au début de son évangile il est écrit : « A travers le désert, une voix crie… »[6].

Vers l’an 45 après Jésus Christ, Marc accompagna Paul et Barnabé dans leur premier voyage missionnaire. Il prêcha avec eux à Séleucie (سلوكية)[7] et Chypre (قبرص). Ensuite il les accompagna jusqu’à Pergé en Pamphylie (برجة بمفيلية) puis les quitta et retourna à Jérusalem[8]. Ceci peina Paul qui refusa de l’emmener avec lui dans le second voyage. A cause de cet incident Paul et Barnabé se séparèrent. Paul emmena Silas (سيلا) avec lui tandis que Barnabé prit son neveu Marc et ils allèrent en Chypre[9]. Cependant, Paul reconnut la valeur de Marc et le fit venir à Colosses (كولوسي). Il est connut que saint Marc participa avec saint Paul dans la fondation de l’Eglise de Rome. La tradition des habitants de Venise (البندقية) et de l’Aquila (أكويلا) dit que saint Marc a évangélisé ces villes. Cependant son œuvre missionnaire principale fut à Alexandrie et dans la Pentateuque. L’autorité du siège de saint Marc se répandit en Nubie, au Soudan et en Ethiopie.

Saint Marc arriva à Alexandrie en l’an 60 ou 61 après Jésus Christ. Lorsqu’il entra dans la ville, sa chaussure se déchira à cause des longues marches. Il se rendit alors chez un savetier (إسكافي) nommé Anien (إنيانوس) qui entreprit de la réparer. Alors il se blessa avec son alêne (المخرز) et il s’exclama : eic :eoc (éis Théos) se qui signifie : ô Dieu unique. Saint Marc cracha sur le sol, fit de la boue et en déposa sur le doigt blessé qui guérit sur-le-champ et il entreprit de lui parler du Christ et du Salut qu’Il a accompli sur la Croix et de la sainte Résurrection vivifiante. Anien et toute sa maisonnée crurent en Jésus Christ et saint Marc les baptisa.

Saint Marc s’installa dans la maison d’Anien pour pratiquer son ministère et pour prêcher. Lorsqu’un grand nombre eurent cru, il institua l’école théologique dont il confia la direction à saint Juste, qui devait devenir le 6ème patriarche d’Alexandrie. Il établit aussi la liturgie eucharistique connue aujourd’hui sous le nom de liturgie de saint Cyrille (القداس الكرلسي).

Comme l’Eglise d’Alexandrie se développait, les païens voulurent le tuer. Les fidèles lui conseillèrent de quitter la ville. Il sacra Anien comme évêque et ordonna avec lui trois prêtres et sept diacres puis partit pour la pentapole où il demeura de 63 à 65 après Jésus Christ. Ensuite il alla à Rome où il était présent lors du martyre de saint Pierre et saint Paul en 67 après Jésus Christ puis revint à Alexandrie où il s’adonna à l’œuvre pastorale et à la prédication. Le 29 Parmouté 69, les chrétiens célébraient la glorieuse fête de Pâques dans une église bâtie dans un endroit appelé Boucoléon[10] (بوكاليا) alors que les païens célébraient le même jour la fête de Sérapis (سيرابيس). Ceux-ci déferlèrent dans l’église et s’emparèrent de saint Marc et le trainèrent en criant : « Trainaiez le dragon (التنين)[11] dans la demeure des bœufs. »[12] Puis ils le déposèrent dans une prison obscure. Au milieu de la nuit, un ange lui apparut, il le guérit et le fortifia ensuite le Seigneur lui apparut et le consola. Le lendemain, 30 Parmouté, ils le trainèrent dans les rue d’Alexandrie. Alors sa peau se déchiqueta, son sang coula et il obtint la couronne du martyre. Ils tentèrent de l’incinérer mais une violente tempête se leva et il plut abondamment. En conséquence le feu s’éteint et la foule se dispersa puis les fidèles recueillir le corps. Saint Anien, les prêtres et les fidèles prièrent pour lui et l’enterrèrent dans l’église avec les honneurs.

Que la bénédiction de ses prières soit avec nous et gloire soit à notre Seigneur éternellement. Amen !


 

[1] Repris de la version anglaise. Dans la version arabe il est écrit : Dernapolis.

[2] Acte 1 : 13 – 14.

[3] Acte 2 : 1 – 4.

[4] Acte 12 : 12.

[5] Mc 14 : 13 – 15.

[6] Mc 1 : 3.

[7] Actes 13 : 4, 5.

[8] Actes 13 : 13.

[9] Actes 15 : 36 – 41.

[10] Orthographe reprise de la traduction de René Basset.

[11] Dans la précédente version il était écrit الثور ce qui veut dire le taureau. Dans la version utilisée par Renée Basset il était écrit : التيتل qu’il avait traduit taureau mais qui serait un genre de bouc ou de cerf.

[12] La demeure des bœufs est le sens étymologique de Boukoléon.