Décès du pape Alexandre I, le 19ème patriarche de la prédication de saint Marc - Décès du pape Marc II, le 49ème patriarche de la prédication de saint Marc - Décès du pape Michel II, le 53ème patriarche de la prédication de saint Marc - Décès de saint Isaac de Hourîn.

1.     Décès du pape Alexandre I, le 19ème patriarche de la prédication de saint Marc.

En ce jour de l’an 44 des martyrs (328 après Jésus Christ) décéda saint Alexandre 1er (ألكسندروس الأول), le 19ème patriarche de la prédication de saint Marc. Ce pape naquit à Alexandrie de parents chrétiens et il fut ordonné lecteur (أغنسطس) par le pape Maxime (مكسيموس)[1]. Plus tard le pape Théonas (ثاؤنا)[2] l’ordonna diacre (شماس) ensuite il fut ordonné prêtre (قس) par le pape Pierre (بطرس)[3].

Après le décès du pape Achille (أرشلاؤس)[4], ce père fut élu patriarche et il fut intronisé le 3 Apip 28 des martyrs (312 après Jésus Christ). Arius (أريوس), qui convoitait le siège patriarcal, s’irrita. Ensuite, il tenta de se faire absoudre de l’anathème qu’avait prononcé le pape Pierre à son encontre[5]. Néanmoins, saint Alexandre répondit à ses émissaires : « Mon père le pape Pierre m’a recommandé de ne jamais recevoir Arius. Qu’il se repente du mal qu’il a fait et lorsque le Sauveur aura accepté sa repentance, il me ferra un signe pour que je l’absolve. »

Mais Arius persévéra dans sa déviance, alors Alexandre réunit un concile pour l’entendre. Ce concile décida de lui adresser un blâme sévère. Toutefois, Arius ne tira pas profit de cet avertissement, en conséquence, le pape réunit un autre concile regroupant 100 évêques qui l’excommunia à l’unanimité sauf deux évêques venant de Lybie. Le conflit entre Alexandre et Arius se prolongea car ce dernier avait renié la Divinité du Christ et qu’il avait diffusé son hérésie dans des hymnes et des chants. Grâce à son éloquence et sa malice, celui-ci attira à ses thèses Eusèbe, l’évêque de Nicomédie (أوسابيوس أسقف نيقوميدية).

Quant au pape, il réunit divers concile à travers toute l’Egypte et écrivit plusieurs lettres à ce sujet. Il conclut cela par une lettre encyclique qu’il construisit autour de l’introduction de l’Evangile de saint Jean : « Au Commencement était le Verbe, et le Verbe était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu.[6] » Puis il demanda aux évêques d’approuver le contenu de cette lettre en la contresignant comme l’avait déjà fait les évêques d’Asie, de Syrie et de Lybie. Un grand nombre d’entre eux apposèrent leur signature. En conséquence, Eusèbe convainquit Constantin (قسطنطين) d’écrire au pape d’Alexandrie pour lui demander d’absoudre Arius. Celui-ci refusa et envoya une lettre à l’évêque de Byzance, Alexandre (ألكسندروس أسقف بيزنطة), dans laquelle il expliquait la Foi orthodoxe (الإيمان القويم). Cette lettre est connue sous le nom de tome d’Alexandre (طومس ألكسندروس). Elle fut contresignée par les évêques d’Egypte, de Cappadoce, de Pamphylie et d’Asie au nombre de 250.

Comme le conflit prenait de l’ampleur, Ossius, évêque de Cordoue en Espagne, (أوسيوس أسقف قرطبة بأسبانيا) fut charger par l’empereur d’y mettre fin mais il ne put pas y parvenir. Il se mit d’accord avec le pape pour convoquer un concile œcuménique qui se tint à Nicée et auquel 318 évêques prirent part. Ce concile décréta d’exclure Arius du clergé. Il rédigea aussi l’Acte de Foi (قانون الإيمان) ainsi que d’autres règles. Enfin, il définit aussi les dates du Carême (صوم الأربعين), de la fête de Pâques et régla d’autres litiges.

Après l’achèvement du concile, le pape Alexandre revint vainqueur à son siège. Il prit soin du troupeau du Christ de la meilleure des manières puis décéda en paix après avoir siégé sur le trône de saint Marc pendant quinze ans, neuf mois et vingt jours.

Que la bénédiction de ses prières soit avec nous. Amen !



[1] 15ème pape d’Alexandrie.

[2] 16ème pape d’Alexandrie

[3] Surnommé le sceau des martyrs – 17ème pape d’Alexandrie.

[4] 18ème pape d’Alexandrie.

[5] Précision ajoutée à la traduction.

[6] Jn 1 : 1 (nouvelle traduction liturgique).

 

2.     Décès du pape Marc II, le 49ème patriarche de la prédication de saint Marc.

En ce jour de l’an 535 des martyrs (819 après Jésus Christ) décéda le pape Marc II (البابا مرقس), le 49ème patriarche de la prédication de saint Marc. Il naquit à Alexandrie et aimait la vertu. Il fut ordonné diacre puis prêtre par le pape Jean (البابا يوأنس)[1] qui lui confia les affaires du patriarcat. Après le décès de ce pape, l’unanimité se fit pour sacrer ce père comme patriarche mais il prit la fuite. Lorsqu’il fut retrouvé, on le ligota et le ramena à Alexandrie pour y être consacré le 2 Méchir 515 des martyrs (799 après Jésus Christ). Le jour de son intronisation, il expliqua à ses fidèles les raisons pour lesquelles il rejetait les décisions du concile de Chalcédoine (مجمع خلقدونية). Ensuite il se retira quelque temps au monastère Al-Zogag (دير الزجاج). Après sa retraite, il alla rencontrer le gouverneur à Fostat (ألفسطاط). Celui-ci le reçut avec les honneurs et acquiesça toutes ses demandes concernant la construction des églises ainsi que la restauration de celles qui avaient été endommagées.

Ce pape reconstruisit l’église d’Epsotyr (ÉPcotyr – le Sauveur) à Alexandrie et la consacra. A son époque Alexandrie et al-Béheira (البحيرة) subirent une invasion de sauterelles qui détruisirent les cultures. Le pape demanda aux fidèles de sortir en procession en portant les Croix, les Evangiles et l’encens pour implorer la clémence de Dieu. Il se rendit avec eux là où se trouvaient les sauterelles et ils se mirent à prier jusqu’à ce que les insectes se soient jetés dans l’eau et périrent.

Après le décès de Hâroun-ar-Rachîd (هارون الرشيد), ses deux fils se disputèrent pour la succession. L’ainé, al-Ma'mûn (المأمون) était le fils d’une esclave (جارية) tandis que la mère du cadet, al-Amin, était une femme libre. Le conflit dégénéra en une guerre et, chacun des deux prétendants au trône, nomma un gouverneur pour l’Egypte. Le gouverneur d’al-Amin prit le dessus et ses supporteurs tuèrent celui qui avait été nommé par al-Ma'mûn. Pendant le conflit l’empereur de Constantinople tenta d’envahir Damiette (دمياط) dans l’espoir de reconquérir l’Egypte. En même temps un intrus (أحد الخوارج) s’autoproclama gouverneur d’Egypte.

Après cela, quinze-mille personne vinrent d’Andalousie après que le calife omeyyade (الخليفة الأموي) les aie expulsés car ils avaient tenté de se rebeller contre lui. Ceux-ci trouvèrent l’Egypte apaisée. Néanmoins, ils semèrent le trouble en incendiant les lieux de culte. Ils cherchèrent querelle aux égyptiens. De plus, ils attaquèrent les iles grecques pour les piller et ils enlevèrent des hommes, des femmes et des enfants dans le but de les vendre comme esclaves à Alexandrie. Le pape put en racheter six-mille qu’il affranchit aussitôt en leur laissant la liberté de rentrer chez eux ou de rester en Egypte. De plus, il s’acquitta du coût du transport de ceux qui voulaient rentrer et s’occupa de l’éducation de ceux qui voulaient rester en les confiants à des précepteurs en qui il avait confiance. Ce pape ne cessait de consoler les fidèles de tous les tourments qu’ils subissaient. Lorsque les andalous augmentèrent la pression qu’ils exerçaient sur lui, le pape quitta Alexandrie et déambula dans le pays pendant cinq ans. Ensuite il envoya le prince Macaire (مكاري الأمير) au gouverneur d’orient (والي المشرق) Abd-el-Aziz (عبد العزيز). Ce dernier remit à Macaire une autorisation pour qu’il reçoive le pape chez lui à Nabrowah (نبروه) jusqu’à ce que l’ordre soit rétabli.

Vers la fin de sa vie, les berbères attaquèrent les monastères de Wadi-l-Natroune (وادي النطرون) en tuant les moines et détruisant leurs cellules et les églises. Le pape en fut très attristé et il implora Dieu pour qu’il mette fin à sa vie. Il tomba légèrement malade puis décéda en paix après avoir siégé sur le trône de saint Marc pendant 20 ans, 2 mois et 21 jours.

Que la bénédiction de ses prières soit avec nous. Amen !


 

[1] 48ème pape d’Alexandrie.

 

3.     Décès du pape Michel II, le 53ème patriarche de la prédication de saint Marc.

En ce jour de l’an 567 des martyrs (851 après Jésus Christ) décéda le pape Michel II (Khaïl البابا خائيل الثاني) le 53ème patriarche de la prédication de saint Marc. Il était un saint moine et fut ordonné prêtre (قساً) au monastère de saint Jean (دير القديس الانبا يحنس). Il avait une conduite irréprochable et fut choisi pour être patriarche. Sa consécration eut lieu le 24 Athor 566 des martyrs (849 après Jésus Christ) à l’époque du calife al-Mutawakkil ben al-Mu`atasim (المتوكل بن المعتصم). Dès son intronisation, il fut pris à partie par les gouverneurs injustes qui exigèrent des pots-de-vin exorbitants. Il dut vendre les propriétés de l’Eglise pour s’acquitter des sommes exigées.

Lorsque le temps du carême arriva, il se rendit au désert pour y célébrer la fête de Pâques. Il se souvint de sa vie d’avant et pria Dieu avec ferveur en versant des larmes et en disant : « Tu sais Seigneur que je désire toujours la solitude et que j’ai de la difficulté à supporter mes responsabilités actuelles. » Dieu accepta sa prière et il décéda en paix après avoir siégé sur le trône apostolique pendant une année, 4 mois et 28 jours. Il fut le premier patriarche à être enterrer au monastère de saint Macaire.

Que la bénédiction de ses prières soit avec nous. Amen !

 

4.     Décès de saint Isaac de Hourîn.

Nous commémorons aussi en ce jour le décès d’abba Isaac (انبا اسحاق). Ce saint était originaire de Hourîn[1] des environs de Chabâs (هورين من أعمال شاباس) de parents vertueux. Sa mère décéda alors qu’il était encore enfant et son père se remaria quelque temps plus tard. Le coût de la vie augmenta fortement, alors, sa belle-mère qui ne l’aimait pas, lui donnait, pour se nourrir, une petite quantité de pain qu’il s’empressait de distribuer aux autres bergers puis il jeûnait jusqu’au coucher du soleil. Son père se rendit compte de ce qui se passait et voulut s’en assurer. Isaac alors prit trois boules de boue séchées et les accrocha à l’intérieur de son vêtement afin que son père croie que c’est du pain. Lorsque son père défit le nœud de son vêtement il y trouva du pain. Ceux qui étaient présents témoignèrent que l’enfant avait distribué tout son pain, tandis que d’autres l’avaient vu mettre de la boue dans son vêtement.

Lorsque le jeune homme grandit, il se fit moine et s’installa auprès d’un saint homme nommé abba Elie (أنبا ايليا) pendant un certain temps. Après le décès d’abba Elie, Isaac se rendit au mont Barnoug (جبل برنوج)[2] auprès d’abba Zacharie (أنبا زخارياس). Pendant ce temps son père ne cessait de le rechercher. Finalement il le retrouva chez abba Zacharie et lui demanda de rentrer avec lui. Son maître l’incita à le suivre, alors, il obéit à son père et demeura avec lui jusqu’à son décès. Après le décès de son père, Isaac distribua son héritage aux pauvres et se construisit un refuge près de la ville et y demeura en menant une vie d’ascétisme et d’adoration jusqu’à son décès puis il fut enterré sur place.

Plusieurs années plus tard, le Seigneur voulut que son corps soit retrouvé. Une grande lumière jaillit de sa tombe. Cette lumière fut constatée par un groupe de moissonneurs pendant trois jours successifs. En conséquence les fidèles prirent le corps, le posèrent sur un dromadaire et suivirent ce dernier qui s’arrêta entre Hourîn et Nachart (نَشرْت). Ils comprirent alors que ceci était la volonté de Dieu et construisirent une église à cet endroit.

Que la bénédiction de ses prières soit avec nous et gloire soit à notre Seigneur, éternellement. Amen !



[1] Un village antique à proximité de la ville de Mahalla-l-kobra (المحلة الكبرى) au gouvernorat de Gharbieh.

[2] Il s’agirait du désert de Nitrie (نتريا) situé à 8 km à l’ouest de la ville actuelle de Damanhour (دمنهور).