Martyre de saint Christophe - Décès du pape Jean IX le 81ème patriarche de la prédication de saint Marc.

1.     Martyre de saint Christophe.

Nous commémorons en ce jour le martyre de saint Christophe (خرستوفورس). Ce saint avait une apparence hideuse. Il avait aussi un corps de géant mais son âme était humble et bonne. Lorsqu’il fut arrêté par les soldats de l’empereur païen Dèce (ديسيوس) il leur reprocha la persécution des chrétiens. Alors, le chef des soldats le frappa mais saint Christophe lui dit : « Si le Christ ne m’avait pas enseigné de ne pas rendre le mal qu’on m’a fait par le mal, je ne craindrais ni toi ni tes soldats. »

Lorsque Dèce eu connaissance du cas de Christophe, il dépêcha deux cent soldats pour le faire venir. Sur le chemin du retour, le pain se fit rare. Saint Christophe pria alors, Dieu bénit le peu de pain qui restait et celui-ci se multiplia. Surpris, les soldats mangèrent, crurent en Jésus Christ et, une fois à Antioche, ils furent baptisés par abba Paul (أنبا بولا) le patriarche de cette ville.

Lorsque Christophe comparut devant Dèce, celui-ci fut effrayé par son apparence. Il lui parla gentiment pour tenter de l’amadouer puis le congédia. Plus tard, il lui envoya deux belles filles pour l’attirer vers le péché mais le saint leur enseigna le christianisme et elles crurent en Jésus Christ. Elles proclamèrent leur Foi devant Dèce qui les fit décapiter et elles obtinrent ainsi la couronne du martyre.

Le saint fut mis dans un chaudron placé sur du feu incandescent mais le feu ne lui fit aucun mal. Ceux qui étaient présents en furent tout surpris et voulurent le retirer du chaudron. L’empereur ordonna de les décapiter puis, il ordonna qu’on accroche une meule au cou du saint pour le jeter dans une fosse mais l’ange du Seigneur le sauva. Finalement, l’empereur fit décapiter saint Christophe qui obtint ainsi la couronne du martyre. 

Que la bénédiction de ses prières soit avec nous. Amen !

 

2.     Décès du pape Jean IX le 81ème patriarche de la prédication de saint Marc.

En ce jour de l’an 1043 des martyrs (1327 après Jésus Christ) décéda le pape Jean IX, (يوأنس التاسع) le quatre-vingt-et-unième patriarche de la prédication de saint Marc. Ce père naquit à Nikiou (نقيوس)[1] et, lorsqu’il grandit, il devint moine dans un monastère de Naqada (نقادة)[2] en haute Egypte en prenant le nom de Jean de Naqada (الراهب يوأنس النقادي). Il mena une vie d’ascétisme, de prières et de jeûnes accompagnés de méditations et de lectures dans la Bible. Comme la réputation de sa vertu se propageait, les évêques et les notables le choisirent pour succéder au pape Jean VIII (يوأنس الثامن) et il fut consacré le 1er Paopi 1037 des martyrs (1320 après Jésus Christ).

A son époque, quelques voyous s’attaquèrent aux coptes et détruisirent des églises. Le sultan Muhammad ben Qalâ'ûn (محمد بن قلاوون) voulut punir ceux qui avaient déclenché cette émeute mais les princes mamelouks le calmèrent en prétendant que cette destruction avait été ordonnée par Dieu. En effet, ceux-ci convoitaient les biens des coptes et leurs terrains. Un mois plus tard, un incendie se déclencha et l’on accusa les coptes de l’avoir allumé pour se venger de la destruction des églises. Le sultan convoqua le pape et lui présenta trois chrétiens qui avaient avoué avoir mis le feu. Le pape pleura en disant que le christianisme nous apprend l’amour et le pardon. Toutefois Dieu voulut disculper les coptes et il fut prouvé que les incendiaires n’en faisaient pas partie. Malgré cela, les pillages se poursuivirent pendant plusieurs mois. Un grand nombre d’églises furent détruites et des centaines de personnes moururent martyrs. Le sultan décréta que les chrétiens devaient porter des turbans bleus. Il leur interdit de monter à dos de cheval ou de mulet en leur enjoignant de monter sur leur âne à l’envers. Il ordonna aussi que tout chrétien entrant dans un bain public doive le faire avec une cloche accrochée au cou. Finalement, il interdit aux princes d’utiliser des secrétaires chrétiens et il licencia tous ceux qui étaient au service du sultan. La multiplication des attaques empêcha les fidèles de sortir de chez eux.

Le pape fut très attristé car il ne put pas se rendre au monastère de saint Macaire pour consacrer les saint Chrême (الميرون) ni effectuer de visites pastorales auprès de son peuple meurtri. Aucun évêque ou prêtre ne pouvait quitter sa résidence qu’après le coucher du soleil. Ainsi, ils s’astreignirent à la prière jusqu’à ce que le calme soit revenu.

Mais le pape ne put pas se réjouir de la paix retrouvée car il décéda rapidement après avoir siégé sur le trône apostolique pendant six années, cinq mois et vingt jours.

Que la bénédiction de ses prières soit avec nous et gloire soit à notre Seigneur, éternellement. Amen !

 


[1] Il s’agit du village actuel de Zawyat Razîn (زاوية رزين) du gouvernorat d’al-Ménoufieh.

[2] Une ville du gouvernorat de Qena. Un grand nombre de monastères connus comme étant ceux du mont al-Assãs (أديرة جبل الأساس)