Martyre de saint Ignace le Théophore, l’évêque d’Antioche.

Martyre de saint Ignace le Théophore, l’évêque d’Antioche.

 

En ce jour de l’an 107 après Jésus Christ eut lieu le martyre de saint Ignace le théophore[1] (اغناطيوس الثيئوفوروس), l’évêque d’Antioche. Selon la Tradition, ce saint est l’enfant que Jésus prit dans ses bras pour le donner en exemple à ses apôtres en leur disant : « Amen, je vous le dis : si vous ne changez pas pour devenir comme les enfants, vous n’entrerez pas dans le royaume des Cieux. Mais celui qui se fera petit comme cet enfant, celui-là est le plus grand dans le royaume des Cieux. »[2]

 

Lorsqu’il grandit, il devint le disciple de saint Jean l’évangéliste (يوحنا الانجيلي) alors que celui-ci proclamait l’Evangile en Asie mineure (آسيا الصغرى). Il parcourut avec lui de nombreux pays et fut nommé par les apôtres évêque d’Antioche. Ce saint avait une personnalité qui marqua son temps et avait une grande influence dans l’Eglise postapostolique.

 

Il servit l’Eglise d’Antioche pendant une longue période qui fut très fructueuse et il convertit un grand nombre au christianisme. Il les baptisa et éclaira leur esprit par la théologie. Ce saint rédigea sept épîtres adressées aux Éphésiens (أهل أفسس), Magnésiens (أهل مغنيسيا)[3], Tralliens (أهل تراليان)[4], Romains (أهل رومية), Philadelphiens (أهل فيلادلفيا), Smyrniotes (أهل أزمير), ainsi qu’à Polycarpe (بوليكاربوس).

 

La réputation d’Ignace était déjà parvenue à l’empereur Trajan (تراجان) lorsque celui-ci se rendit à Antioche. Il lui demanda : « Es-tu celui qu’on surnomme le théophore et qui désobéit à mes ordres en ne confessant pas mes dieux ? » Le saint lui répondit avec courage et détermination : « Oui, je suis celui qui porte Jésus Christ car il est le vrai Dieu. Vos idoles ne sont que des statues muettes qui ne servent à rien. Malgré cela, l’empereur lui demanda d’offrir un sacrifice aux idoles mais le saint lui rétorqua : « Je suis un prêtre de Jésus Christ et je lui offre un sacrifice quotidien. Mon souhait est de Lui offrir ma vie comme sacrifice. » Alors Trajan le condamna à être livré aux bêtes à Rome lors d’un spectacle festif pour amuser le peuple de cette ville. Il voulait leur exhiber une personnalité chrétienne dans l’arène. Le saint rendit grâce à Dieu pour le martyre qu’il allait recevoir. Ses fidèles lui firent leurs adieux en pleurant.

 

Il fut alors emmené en bateau jusqu’à Smyrne (Izmir - أزمير) où il fut accueilli chaleureusement par son ami Polycarpe. Des délégations importantes d’autres Églises d’Asie s’empressèrent de venir le saluer et ceci le consola. A son départ de cette ville, il leur remit les lettres qui furent citée précédemment. Dans ces lettres il les remerciait pour leur bon accueil en leur recommandant de fuir l’hérésie. Il les exhorte d’être toujours unis et soumis envers la hiérarchie de l’Eglise. Il les incitait aussi à être patients et fermes dans la Foi qui déborde de l’Amour du Christ, de la profonde humilité et de la tendresse paternelle. Il envoya aussi de Smyrne sa fameuse lettre aux Romains dans laquelle il leur demandait de ne pas intervenir pour que les bêtes féroces soient écartées de lui. Il écrivait aussi : « Il faut que je sois moulu par les dents des bêtes pour être trouvé un excellent pain du Christ. »

 

Arrivés à Rome, ils l’emmenèrent au stade où était rassemblée une foule. Alors, il se mit à genoux, fit une fervente prière pour l’Eglise et s’offrit en sacrifice à Dieu. Les bêtes se jetèrent sur lui, le déchiquetèrent et il obtint la couronne du martyre en invoquant le nom de Jésus Christ. Ces deux diacres, Philémon (فيلمون) et Aghaton (أغاثون) recueillirent ses os et les portèrent à Antioche où ils furent enterrés. Son tombeau déborda de grâces et de miracles.

 

Que la bénédiction de ses prières soit avec nous et gloire soit à notre Seigneur éternellement. Amen !

 



[1] Qui signifie : qui porte Dieu.

[2] Mt : 18 : 2 – 4 (nouvelle traduction liturgique).

[3] Magnésie est une cité antique grecque d'Ionie fondée vers 530 av. J.-C. non loin de Pergame.

[4] Il s’agirait de la ville actuelle d’Aydın qui est une ville de Turquie, préfecture de la province du même nom située au bord de la mer Égée.